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Vol du Zeppy dans la baie de Nice

Ce matin vendredi 16 février 2018, malgré le temps maussade, le vent inférieur à 5 km/h a permis à Stéphane Belgrand Rousson de réussir comme prévu son vol sur Zeppy dans la baie de Villefranche sur Mer( Côte d’Azur). Stéphane Belgrand Rousson  a remporté de nombreux prix internationaux dans l’innovation technologique. Il nous présente aujourd’hui le Zeppy aux croisées d’une ambition : celle de faire rêver le monde. Le Zeppy est un dirigeable unique au monde, propre, silencieux et performant, de 20 m de long à « propulsion musculaire ». Depuis 2003, Stéphane Belgrand Rousson – pilote de ligne de formation et inventeur passionné de développement durable et d’aventures – travaille sur ce dirigeable  dont l’enveloppe  contient 188 m3 d’hélium protégé par une fine couche d’aluminium capable de réfléchir les rayons infrarouges. C’est en pédalant assis sur le cadre d’un vélo classique que Stéphane Belgrand Rousson fait avancer le dirigeable, la chaine  de vélo étant reliée à deux hélices de 3 m de diamètre chacune.  Le Zeppy se pilote à quelques dizaines de mètres aux dessus des flots pour le plus grand plaisir des spectateurs et des mammifères marins…Le Zeppy imaginé en 1992 par Luc Geiser sur lequel Stéphane fit ses premiers vols avant de le modifier, puis d’en construire 3 autres par la suite… Un ballon à la fois simple et très technique à piloter.
Stéphane Belgrand Rousson envisage à l’automne 2018 de réaliser avec le Zeppy la traversée de Monaco-Calvi,  soit 200 km avec pour moteurs, la force des jambes, du vent, de la passion et un grain de folie. Souhaitons très fort à Stéphane de réussir son pari.

http://www.rousson.org

 


L’Arc en Ciel à Casablanca en 1933

Arrivé de l'arc en ciel à Casablanca
Arc-en-Ciel à Casablanca le 19 mai 1933 (collection privée Marie-Aline Perrin)

Merci à Marie-Aline Perrin qui m’a envoyé ces photos historiques de l’Arc-en-Ciel en escale à Casablanca prises par le photographe professionnel Marcelin Flandrin dont l’atelier « Photo Flandrin Casablanca » se trouvait 128 rue Gay Lussac.

Ce trimoteur  de 30 mètres d’envergure à l’allure élancé équipé de 3 moteurs Hispano-Suiza de 650 Cv fait partie des engins mythiques qui ont marqué l’histoire de l’aviation. Le 16 janvier 1933, piloté par Jean Mermoz et accompagné par René Couzinet lui-même, le Couzinet 70 (immatriculé F-AMBV) bat le record de la traversée l’Atlantique Sud entre Saint-Louis-du-Sénégal et Natal en 14h27 pour 3200 km soit une moyenne de 221 km/h. La deuxième traversée de l’Atlantique sud vers Dakar à lieu le 15 mai,  le vol retour vers la France s’effectue du 16 mai au 21 mai avec les escales suivantes Saint-Louis, Cap Juby, Casablanca, Toulouse-Francazal (voir précédent article : http://www.passionpourlaviation.fr/2014/07/25/larc-en-ciel-a-toulouse-francazal-en-1933/) et enfin Paris. L’arrivée au Bourget  devant 15 000 personnes est triomphale.

ARc en ciel moteur central arrété
Arc-en-Ciel à Casablanca moteur central arrêté, le 19 mai 1933 (collection privée Marie-Aline Perrin)

Le 19 mai 1933, Le Couzinet 70 Arc-en-Ciel en provenance de Cap-Juby fait escale à Casablanca. René Couzinet témoigne de leur départ le matin de très bonne heure :  « Dans le sable de la plage, Mermoz lance l’Arc-en-Ciel vers la mer. A quelques mètres des vagues, il décolle. A ce moment précis le moteur central, à la suite d’un faux contact, s’arrête net. C’est l’écrasement irrémédiable au bord de l’eau. Non, Mermoz « rend la main » à un mètre au- dessus de l’écume, demande à l’avion un effort désespéré, prend deux mètres de hauteur, rend de nouveau la main, reprend cinq mètres. Les deux moteurs latéraux tirent éperdument. Quand Collenot réussit à remettre en marche le moteur central, l’avion est déjà hors de danger. Quatre heures après, nous sommes à Casablanca, et le Maroc nous accueille avec un élan émouvant. »

Arc en ciel à Casablanca
Arc-en-Ciel à Casablanca le 19 mai 1933 (collection privée Marie-Aline Perrin)

Sur cette photo, j’ai cru un certain temps qu c’était Jean Mermoz qui saluait la dame au chapeau, mais il semble que ce soit plutôt Pierre Carretier, le second pilote (reconnaissable à sa cicatrice à la joue), qui au 1er plan salue la dame en blanc. Avec son mouchoir à la main et ses cheveux en bataille, il s’agit de Jean Manuel, le radio.  Le mécanicien Alexandre Collenot, qui portait sur ce vol une cote de travail semble absent du cliché tout comme, le navigateur Mailloux sans doute encore dans l’avion occupé à préparer le vol du lendemain vers Toulouse-Francazal , Il manque aussi la septième personne présente sur ce vol, le journaliste du Matin Paul Bringuier qui raconte la traversée puis le vol retour vers Paris dans les numéro du 24, 25 26 et 27 mai 1933 qu’on trouve sur BNF Gallica

Arc en ciel au Parking
Arc-en-Ciel à Casablanca le 19 mai 1933 (collection privée Marie-Aline Perrin)

Le lendemain l’Arc-en-Ciel repart pour Toulouse-Francazal, son avant dernière étape avant Paris le Bourget. L’Arc-en-ciel, continua de voler à titre « expérimental » sur la ligne France-Amérique du Sud, jusqu’à réaliser sa 8e et dernière traversée en 1934. un autre exemplaire fut commandé par Air France mais ne vola jamais et fut vendu aux enchères en 1937.

Documents  consultés :


106 ans après Blériot

E-Fan F-WILE au Salon du Bourget ©Xavier Cotton
Vendredi 10 juillet, l’E-Fan, premier avion électrique créé par Airbus innovations, a effectué sans encombre la traversée  symbolique de la Manche entre Lydd (EGMD) et Calais-Marck (LFAC)  soit  106 ans après l’exploit de Louis Blériot.
Son pilote et concepteur, Didier Esteyne (57 ans) est parti à 10h17 (heure française) de Lydd pour atterrir 37 minutes plus tard sur l’aéroport de Calais-Marck.
Alors que j’ai travaillé pendant 4 ans à Calais-Marck comme contrôleur aérien, ce record a pour moi un retentissement particulier
PS : si vous avez des photos de l’arrivée de l’E-Fan à Calais-Marck, je pourrais les publier avec votre accord. Vous pouvez me contacter à passiondesavions@orange.fr

Bernard 191 GR n°1 « France »

Bernard 191 GR n°1 " France" dans un hangar du Bourget en 1928 ©Jacques Héme

Bernard 191 GR n°1  » France » dans un hangar du Bourget en 1928 ©Jacques Hémet

Peut être connaissez vous le Bernard 191 GR n°2 plus connu sous le nom « d’Oiseau Canari » exposé au Musée de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget, avec lequel Jean Assollant, René Lefèvre et Armand Lotti ont réalisé la première traversée française sans escale de l’Atlantique Nord dans le sens Ouest-Est les 13 et 14 juin 1929 ?

Mais Connaissez vous le Bernard 191 GR n°1 « France » avec lequel Louis Coudouret, voulut tenter la traversée de l’Atlantique Nord d’Ouest en Est
Louis Coudouret, né en 1896,  s’engage en décembre 1914 comme pilote de chasse et obtiendra six victoires homologuées. il fera partie de la célèbre Escadrille des Cigognes dont René Fonck est le héros. À la fin de la guerre il reste dans l’armée. En 1928, il est décidé à réussir la traversée de l’Atlantique Nord de l’Europe vers les États-Unis, il prend un congé sans solde lui permettant de quitter le 38 ème régiment d’aviation.

Louis de Mailly-Nesle, son compagnon d’armes sur le front Russe, vient d’acheter l’un des trois 191 GR à moteur Hispano du constructeur Adolphe Bernard.  L’avion, entièrement peint en rouge, arbore à l’avant du fuselage son nom de baptême « France », et le dessin de la célèbre cigogne sur une bande tricolore. Il s’adjoint un navigateur de renom, le capitaine Louis Mailloux. Le 25 août 1928, lors d’un essai, leur taux de monté étant très faible ils n’arrive pas à passer au-dessus des lignes électriques voisines du terrain, passant sous la première, ils coupent la seconde. Il ne leur restait plus qu’à poser l’avion en ayant pris soin de le vidanger auparavant

Bernard 191 GR n°1 " France" sur le tarmac du Bourget en 1928 ©Jacques Hémet

Bernard 191 GR n°1  » France » sur le tarmac du Bourget en 1928 ©Jacques Hémet

Malheureusement, le 14 septembre 1928, le ministère de l’air est créé et les raids transatlantiques sont interdits. En juin 1929, les capitaines Coudouret et Mailloux rejoignent Séville dans l’espoir de décoller d’ici la fin du mois vers les États-Unis. Mais Louis Mailloux est rappelé en France, permission supprimée, sans doute pour empêcher ce raid. Il rejoint l’École militaire d’application de l’aéronautique.  De plus les autorités espagnoles exigeant l’accord de la France, n’accorde pas l’autorisation de décoller. Pour s’assurer que Louis Coudouret regagne bien la France, deux militaires espagnols l’accompagnent à bord du Bernard 191 « France » le dimanche 7 juillet 1929, malheureusement l’avion n’arrivera jamais au Bourget, son terrain de destination. Lors de ce qui semble être un atterrissage d’urgence, l’avion a percuté le sol à Saint-Amant-de-Bonnieure en Charente, à une trentaine de km au nord-est d’Angoulême. Louis Coudouret est décédé pendant son transport à l’hopital, il avait 33 ans. Les deux passagers espagnols sont sortis indemnes de l’accident.
Il semble que ce soit les passagers qui en manipulant les manettes aient vidé les réservoirs d’essence, mais s’agit il d’une maladresse ou un geste inconsidéré quelle qu’en soit la raison ?
On ne saura jamais ce qu’il s’est passé exactement….

Sources d’informations :

Jacques Hémet
Les avions Bernard de Jean Liron  Docavia n°31
Aeroclub d’Angoulême : http://www.aeroclub-angouleme.fr/Louis-Coudouret.pdf
Aeroplane de Touraine : http://aeroplanedetouraine.fr

List’in MAE : http://www.pyperpote.tonsite.biz/listinmae/
Les as oubliés : http://www.asoublies1418.fr


Spirit of St. Louis

Reproduction du « Spirit of St. Louis » de Kermitt Weeks pour les 100 ans du Bourget © François Pages
 

Le 13 juillet dernier, si vous étiez sur le terrain du Bourget à l’occasion du centenaire de l’aéroport, vous avez du ne pas en croire vos yeux en voyant le Ryan NYP « Spirit of St. Louis » et vous demander si vous n’aviez fait un saut dans le temps en 1927, vous attendant à prendre en photo Charles Lindbergh descendant de l’avion.   En fait, celui ci est une reproduction du « Spirit of St. Louis »qui a été transportée en avion cargo depuis la Floride,  appartenant au collectionneur Américain Kermitt Weeks. Faute de temps, les essais après remontage, indispensables à une présentation en vol, n’ont pu être réalisés. il fut donc uniquement exposé en statique, ce qui est déjà exceptionnel en soi.    Cet avion fut construit en 1979 par Dave Cannavo à Douvres dans le Delaware. Kermitt Weeks l’a acheté en 1995 pour le plaisir de voler avec. En mai 2002, il participa à une reconstitution pour le 75 me anniversaire du vol historique. Dans l’esprit de l’EAA Airventure d’Oshkosh, il se posa sur Lambert Field, St. Louis 75 ans après Lindbergh à la minute près. Charles Lindbergh a décollé de Roosevelt Field sur Long Island, mais le site étant devenu une gigantesque zone commerciale, pour la reconstitution du décollage de New York, Kermitt Weeks a du  décoller du terrain le plus proche, Republic Field qui est à peu près à 10 Nm. Le lendemain le « Spirit » atterrit après un vol fantaisie à 15h22 heure de New York devant un parterre de journalistes, soit à l’heure exacte d’atterrissage de Lindbergh au Bourget, 22h22 heure de Paris.

Ryan NYP « Spirit of St Louis » au départ du Bourget pour Bruxelles en mai 1927 (Collection privée Alain Bétrancourt)

Fiche technique :

  • Année de construction : 1927 pour l’original, 1979  pour cette reproduction
  • Envergure : 14 m :
  • Longueur : 8,41m
  • Hauteur : 2,99 m
  • Surface Alaire :29,7 m2
  • Vitesse de croisière : 180 Km/h
  • Vitesse maximum : 210 Km/h
  • Masse maximum : 2380 Kg
  • Réservoir : sur l’original un réservoir de 1 700 l situé juste derrière le moteur
  • Moteur d’Origine : Wright J-5 Whirlwind de 223cv
  • Moteur actuel : Lycoming R6-80-8 de 225cv

Adrienne Bolland devant son Caudron C27

Adrienne Bolland enfilant sa combinaison au pied de son Caudron C.27 F-AGAQ ©Jacques Hémet

Adrienne Bolland enfilant sa combinaison au pied de son Caudron C.27 F-AGAQ (collection privée Jacques Hémet)

Adrienne Bolland (1895-1975) est surtout connue pour avoir réalisé l’exploit de  traverser la Cordillère des Andes le 1er avril 1921 à bord d’un Caudron GIII. Mais en 1922 de retour en France, profitant de sa notoriété, elle effectue de nombreux meetings aériens durant lesquels elle exhiba ses capacités techniques. La veille du meeting de Vincennes de juin 1924, dans un but de publicité, elle tenta de battre de le record mondial des looping détenu par Alfred Fronval qui était de 1111. Dans ce but, elle décolla d’Orly dans l’un des deux Caudron C.27 (F-AGAP ou F-AGAQ photo ci-dessus) enregistrés à son nom depuis le 27 février 1924 et réalisa 212 loopings en 73 minutes. Elle ne put aller plus loin pour des raisons techniques mais elle obtint tout de même le record du monde féminin invaincu à ce jour.
 
Voici le témoignage d’Adrienne Bolland paru dans la revue Icare n°51 : Les meetings d’avant guerre.
« A mon retour d’Amérique du Sud – c’était en 1922 -, je me retrouvai sur le sable. Il fallait bien faire quelque chose pour vivre et je ne savais que piloter.
C’est ainsi que j’ai commencé à faire professionnellement des meetings, avec mes amis Robin et (ndlr : Maurice) Finat.
Avant le premier meeting de Vincennes (je crois que c’était en 1924), Finat m’avait demandé d’essayer de battre le record mondial des loopings, la veille… pour la publicité.
Le record féminin lui suffirait, mais je ne voulais pas me sentir inférieure aux hommes et je voulais battre le record détenu par (ndlr : Alfred) Fronval, avec 1 111 loopings. En décollant à Orly, j’étais absolument décidée à en faire 1 112… au moins.
On me faisait des signes au sol pour m’aider à les compter: une bande blanche par série de cinq, une bande en travers par série de cent, etc. Tout s’est très bien passé d’abord. C’était assez fatigant mais je tenais bien le coup. L’avion, beaucoup moins..,
II avait des haubans, bien entendu, maintenus par des fusées aux points de croisement. Ces fusées se sont envolées les unes après les autres, et très vite la voilure s’est mise à battre au gré du vent. J’ai été obligée de m’arrêter à 212 loopings en 73 minutes. J’étais affreusement déçue, mais c’était tout de même le record du monde féminin (je l’ai encore, par parenthèse). Finat était très content: sa publicité était faite… »

Les 2 Caudron C27 d'Adrienne Bolland F-AGAP et F-AGAQ ©Jacques Hémet

Les 2 Caudron C27 d’Adrienne Bolland F-AGAP et F-AGAQ ©Jacques Hémet

Source des informations :
Revue ICARE n°51 : http://www.revue-icare.com/
Aérodrome  de la Gruyère : http://www.aerodrome-gruyere.ch/
Les avions Caudron Volume 1 par André Hauet Lela presse 2001

L’Odyssée du Biarritz : Paris-Nouméa (1932)


L’équipage du Biarritz sur Paris-Nouméa en 1932 : Emile Munch, Max Dévé et Charles de Verneilh
(Archives municipales de La Roche-sur-Yon, Fonds Couzinet. )
 

Le 6 mars 1932, le Biarritz, imaginé par l’avionneur vendéen René Couzinet décolle du Bourget. Il rallie la Nouvelle-Calédonie en 30 jours. L’association Patrimoine Yonnais et la ville de La Roche-sur-Yon s’associent pour célébrer cette étape importante de l’histoire de l’aviation.  

17h : présentation de l’exposition permanente « René Couzinet créateur d’avion (1904-1956) » par Jean-Yves Clément (directeur du service Histoire, Archives et Patrimoine de La Roche-sur-Yon) Entrée libre Maison Renaissance, 10 rue du Vieux-Marché, La Roche-sur-Yon  

18h30 : Bistrot de l’Histoire, discussion autour du raid Paris-Nouméa. En présence de monsieur Bertrand Dévé (fils de Max Dévé, navigateur du Biarritz) Entrée libre Hôtel-restaurant le Marie-Stuart, 86 bd Louis Blanc, La Roche-sur-Yon  

Renseignements auprès de Patrimoine Yonnais Maison Renaissance – 10 place de la Vieille-Horloge
85000 La Roche-sur-Yon
Tél. 02 51 46 14 47 – 06 88 33 56 22
Blog. www.patrimoine-yonnais.over-blog.fr


Paris-Nouméa en ULM Dynamic WT9 : Spirit of Nouméa

Christian Tiriault et Marc Perdu à bord de leur Dynamic WT9

Dimanche 18 septembre Marc Perdu et Christian Tiriault devrait se lancer dans un périple à bord de leur ULM Dynamic WT9 nommé « Spirit of Nouméa » qui leur permettra de rallier Le Bourget à Nouméa soit un peu de plus de 21 000km. « Notre ULM possède toutes les dernières technologies en terme de sécurité dont un transpondeur, un pilote automatique, un GPS, une balise de détresse et un téléphone satellite. Nous voulons partir sereins », a indiqué Marc Perdu. Ce vol les fera passer par Corfou, Rome, Louxor, Abu Dhabi, Karachi, Bangkok, Singapour ou encore Darwin, soit quelques-unes des 31 villes étapes (liste complète) de leur voyage qui prendra environ deux mois. La dernière étape entre Bundaberg en Australie et Nouméa en Nouvelle-Calédonie sera la plus longue soit environ 1500km. L’arrivée à Nouméa est prévue le 14 novembre.
Vous pouvez suivre leur voyage grâce au à l’onglet tracking et à leur blog journalier sur leur site : spiritofnoumea.com

Marc perdu et et Christian Tiriault partent sur les traces de de Paul Klein et Henri Martinet qui ont rallié pour la première fois la Nouvelle-Calédonie à la France en 1939 à bord d’un Caudron Aiglon.

Le Dynamic WT9 F-JSUB « Spirit of Nouméa »

En hommage à Paul Klein, Marc Perdu et Christian Tiriault tous les deux pilotes privés ont créé un aéroclub afin de mettre en avant leur passion pour l’aviation et notamment l’ULM. Ils pourront y installer notamment l’ULM Dynamic WT9, capable de voler à 240km/h avec lequel ils ont effectuer le tour de France 2010.

Marc Perdu et Christian Tiriault à bord de leur Dynamic WT9 « Spirit of Nouméa »

Source des informations :
Spirit of Nouméa : http://spiritofnoumea.com/
Finesse-Max : http://www.finesse-max.com/

Weihe N°3 au Musée Regional de l’Air d’Angers : un monument historique

(photos collection privée Xavier Cotton)
En avril 2009, j’ai visité le Musée Régional de L’Air d’Angers, et j’ai été impressionné par la qualité de la restauration de ce planeur Weihe n°3 immatriculé F-CRMX. Grâce à la Revue publiée pour les 25 ans du GPPA (Musée Régional de l’Air d’Angers) j’ai pu en apprendre plus  sur l’histoire de  ce planeur construit en 1943, restauré en état de vol en 1990 et classé Monument Historique en 1998 :
Le planeur Weihe (Cerf-volant) a été dessiné par Hans Jacob en 1938. Ce monoplace de performance dont plus de 350 furent construits en Allemagne, Suède, France (sous la dénomination de WMA-200) Espagne et Yougoslavie, a dominé les compétitions internationales jusque dans les années 60.
En 1943, Jacob Shweyer  construisit en Allemagne l’exemplaire exposé de nos jours au GPPA. Il fut ramené  en France le 10 juillet 1945 sous l’immatriculation provisoire  R-62. Il a reçu le n°3, Comme il fut le troisième Weihe pris en compte par l’état français, il reçu tout simplement le n°3. En 1945, Eric Nessler, le pionnier et champion de vol à voile français établit un record en bouclant  le triangle Beynes – Orléans – Beynes, soit 204 km. Il a  ensuite participé au concours d’Albi du 18 au 30 juin 1946 et aux mains de Paul Lepanse  qui fini  4eme lors du Concours International de vol à voile du 8 au 23 août 1948 sur le terrain de Beynes (Yvelines) dans le cadre de la Quinzaine Aéronautique  Internationale d’août 1948 organisée par la FNA .  

Le 24 janvier 1949, il est affecté au Centre-inter-club de Beynes. Changement d’immatriculation en 1954, il devient le F-CBGT puis est transféré à l’aéro-club d’Angers le 4 décembre 1957.  En 1964  il participe aux mains de Christian Ravel au Concours régional de Nantes où il se classe 3eme. Le planeur reçoit le  CNRA (Certificat de Navigabilité Restreint d’Aéronef ) n° 46960 du 8 décembre 1964 qui l’immatricule F-CRMD. Le 11 septembre 1972 il effectue son dernier vol, avant d’être offert au Musée de l’Air et de l’Espace en juillet 1976 et stocké à Chartres dans de très mauvaises conditions. Le GPPA ayant découvert cet état de fait, demande au Musée de l’Air et de l’Espace de lui confier le planeur pour restauration en vol, ce qui fut accordé par bulletin de prêt n° 06 du 27 mai 1982.
Après sa restauration, le planeur, titulaire du CNRA  n° 46980 du 26 avril 1990, prend l’immatriculation F-CRMX. Le 2 mars 1990, Christian Ravel lui fait faire son nouveau 1er vol à Angers . Ce planeur participe ensuite au rassemblement de planeurs anciens de Romilly et de Keiheuvel en Belgique en 1990. Il reçoit en 1990 la coupe de la meilleure restauration européenne offerte par le Vintage Glider Club, puis au début de 1991, la Coupe Jean-Marie Lebris offerte par la Fédération Française de Vol à Voile.  Le musée de l’Air et de l’Espace le cède au GPPA par acte de vente du 26 mars 1996 dans le cadre d’un échange de matériel. Depuis, l’appareil a été entretenu en état de vol par le GPPA. Le Ministère de la Culture a classé ce planeur Monument Historique par arrêté OM/98-49/N N° 098 du 8 septembre 1998. Il fut exposé sur les Champs-Élysées, du 7 au 30 septembre 1998 dans le cadre du « Centenaire de l’Aviation » organisé par l’Aéroclub de France. Enfin, quelques incertitudes sur les collages conduisent le GPPA à l’arrêter de vol afin d’assurer sa préservation et le planeur est désormais exposé dans le Musée Régional de l’Air d’Angers. En allant sur le site du très bien fait du Musée Régional de l’Air GPPA, vous pouvez en apprendrez encore plus sur le planeur DFS (Schweier)Weihe.

Sources des informations :
Revue publiée pour les 25 ans du GPPA (Musée Régional de l’Air d’Angers)
Musée régional de l’Air GPPA :  http://www.musee-aviation-angers.fr/
Ciel de France N°29 Août 1948


Prochaine étape des vols d’essai de Solar Impulse : Le vol de nuit

Voler sans carburant, voilà un projet fou, presque impossible qui repousse dans tous les domaines les limites des technologies actuelles… Ce projet s’appelle Solar Impulse.
Au départ, un pari fou : l’ambition de faire le tour du monde en avion solaire sans carburant. Dans un monde dépendant des énergies fossiles, le projet Solar Impulse est un paradoxe, presque une provocation : il vise à faire décoller et voler de façon autonome, de jour comme de nuit, un avion propulsé exclusivement à l’énergie solaire, jusqu’à effectuer un tour du monde sans carburant ni pollution. Un but inaccessible, sans repousser dans tous les domaines les limites des technologies actuelles…

Mardi 24 juin, Markus Scherdel aux commandes de Solar Impulse a battu plusieurs records en effectuant un vol de 14 heures et 7 minutes dont une grande partie entre le FL 250 et le FL 290, Altitude maximum 28 600 pieds. L’objectif était l’exploration du domaine de vol. J’ai eu le plaisir de voir HB-SIA sur nos écrans radar du CRNA-Est, grâce à son transpondeur mode S, pendant son vol au dessus de la Suisse  dans une zone réservée. Ce vol a eu lieu pas très loin d’axe très fréquentés par les avions de ligne, tel un petit clin d’œil de l’avenir aéronautique.
Au cours du vol, Markus Scherdel a rencontré malgré tout quelques  problèmes.  D’abord  un phénomène vibratoire est apparu au moment où le pilote entamait un test de descente rapide. La manœuvre a été immédiatement stoppée et un hélicoptère s’est approché du Solar Impulse pour permettre une inspection visuel et constater qu’il n’y avait à priori aucun dommage.

Peu de temps après, le moteur N°4 a commencé à avoir des ratés, sans conséquence toutefois, ni pour le pilote, ni pour l’avion. Toutefois, il a alors été décidé d’interrompre le vol. Markus Scherdel a du attendre trois heures de plus en vol que le vent se calme sur l’aérodrome de Payerne avant de pouvoir se poser.
Rencontrer ce type de problèmes sur le prototype d’une machine aussi novatrice que le Solar Impulse n’a rien d’anormal,  les  ingénieurs et techniciens du projet vont dépouiller les résultats de ce vol essai  afin  d’apporter les corrections nécessaires.
Altran (partenaire officiel d’ingénierie)  annonce pour dans quelques jours la prochaine étape du projet  qui sera cruciale : le premier vol de nuit de Solar Impulse.

ALTRAN – Official Engineering Partner de Solar Impulse. Le groupe ALTRAN, leader du conseil en innovation, met à disposition de Solar Impulse ses expertises pluri-disciplinaires (management de projet, gestion des risques, …) et multisectorielles (aéronautique, énergies renouvelables, …). ALTRAN a réalisé un simulateur de vol qui permet d’optimiser les choix technologiques pour la conception de l’appareil, d’affiner les calculs et la collecte d’énergie et ainsi de développer les meilleures stratégies de vol en conditions météorologiques réelles. Dès le 1er vol, le simulateur a prouvé son efficacité d’analyse, il s’enrichit à chaque nouvel essai.

Sources des informations :

Solar Impulse : http://www.solarimpulse.com/
Page Altran dédiée au projet : http://www.altran.com/solarimpulse
Twitter officiel de l’événement : http://twitter.com/solarimpulse
AeroBuzz : http://www.aerobuzz.fr/


80 ème anniversaire de la traversée de l’Atlantique Nord par l »Oiseau Canari »

Bernard Br191 ‘ »Oiseau Canari » au Musée de L’Air et de l’Espace au Bourget ©Xavier Cotton

L’Oiseau Canari (F-AJGP), est un avion français de grand raid, qui fut baptisé ainsi à cause de sa couleur. Cet avion, dérivé du Bernard 191, a réalisé la première traversée française sans escale de l’Atlantique Nord dans le sens Ouest-Est en 29h22min, les 13 et 14 juin 1929, piloté par Jean Assollant, René Lefèvre et Armand Lotti, et au passage pour avoir parcouru le plus long trajet au dessus d’un océan. Il est aussi connu pour avoir transporté le premier passager clandestin lors de la traversée, Arthur Schreiber. L’Oiseau Canari est maintenant exposé au Musée de l’Air et de l’Espace sur l’aéroport de Paris-Le Bourget . Ci-dessous vous pouvez lire comment fut raconté cet exploit dans le fameux journal hebdomadaire de la locomotion aérienne « Les Ailes »

Les Ailes n°418 20 juin 1929

Un bel exploit de l’aviation française :
Assollant, Lefèvre et Lotti ont traversé l’Atlantique

Pour la première fois, un équipage et un matériel français ont réalisé la traversée de l’Atlantique.
C’est un exploit sportif dont nous nous réjouissons qui fut accompli en vingt-neuf heures à la belle moyenne de 190 kilomètres à l’heure.

Le 12 juin, On apprenait d’Old Orchard que les deux avions transatlantiques « Oiseau Canari » et « Flamme verte » se préparait à un départ imminent avec les destinations respectives de Paris et de Rome.

Le soir de ce même jour, le Dr James H. Kimball, chef du bureau météorologique de New-York annonça aux équipages que les conditions atmosphériques semblaient exceptionnelles sur l’Atlantique et que le régime des vents d’ouest dominait.

Le lendemain, le Bernard-Hispano « Oiseau-Canari » était complètement équipé avec 3.670 litres d’essence dans ses réservoirs. Jean Asssolant, le pilote, René Lefèvre, le navigateur et Armand Lotti, le chef de mission, attendait l’instant favorable. Ce moment se présenta peu après 10 heures. Après avoir roulé deux à trois kilomètres sur le sable dur de la plage, assollant réussit à arracher l’avion à la limite des vagues. Il était alors 18h8 (heure américaine) ou 15h8 heure de paris (sic). L’appareil pesait 5.780 kilos et avait une surface portante de 43mq, ce qui donnait une charge de 134 kilos au mètre carré et de près de 10 kilos au cheval (ces chiffres ont étés fournis par l’équipage à la fin de sa randonnée).

De leur coté, les Américains Williams et Yancey, pilotes du Bellanca « Flamme Verte » tentèrent de prendre leur vol peu après le départ de l’équipage français. Il ne purent décoller. Trop lourdement chargé leur avion s’enlisa, et fit un cheval de bois, se coucha sur l’aile gauche et se brisa, sans aucun mal pour les occupants, après un parcours de 700 mètres. Pendant ce temps, le Bernard, après avoir pris 150 mètres d’altitude, vira sur la plage et piqua vers le large en direction de l’est. Il était accompagné par un hydravion garde-côtes qui, dix minutes après le départ, annonça par radio que tout allait bien et que l’avion français marchait à bonne allure à 300 mètres de hauteur. Au bout de 40 minutes, l’hydravion revint à Old Orchard

Dès cet instant, Assollant, Lefèvre et Lotti étaient seuls sur l’océan. Seuls? Pas tout à fait. Ils avaient bien emporté un passager en la personne d’un crocodile-enfant, long de 30 centimètres et répondant au doux nom de Rufus, mais qui n’était pas leur seul compagnon. Quelques minutes après avoir quitté la terre américaine, Lotti se trouva face à face avec un passager clandestin Nommé Arthur Schreiber, qui ayant lu trop de romans d’aventures, avait pensé que le meilleur moyen de gagner gloire et argent consistait à traverser l’Atlantique en avion. C’était ce jeune aventurier qui après s’être dissimulé dans le fuselage, venait de faire une soudaine apparition. Le premier contact fut assez froid, car ce poids supplémentaire risquait de compromettre la traversé. Deux solutions étaient possibles : le jeter par dessus bord ou le conserver. La première ne fut même pas envisagée, empressons-nous de le dire, et ce fut la seconde qui triompha après que Lotti, homme parfais, eût fait signer un contrat par le noble Arthur, à seule fin de réserver les droits pleins et entiers de l’équipage pour les bénéfices possibles de la randonnée. Diverses versions ont été présentées au sujet de la présence d’Arthur Schreiber à bord de l' »Oiseau Canari ». En particulier on a insinué qu’il n’est monté à bord de l’avion qu’au vu et au su de l’équipage auquel il avait rendu quelque service, en ce qui concerne particulièrement le mariage d’Assollant. Nous avouons préférer la version romanesque et dramatique qui fut fournie par Lotti lui-même.

A bord la vie s’organisa rapidement. Asssolant était au poste de pilotage, Lefèvre traçait la route, Lotti manipulait le poste de T.S.F. qui émettait sur 600mètres avec l’indicatif F.A.X. et Arthur apprivoisait le crocodile qui commençait à regretter sa lagune natale.

Une heure après le départ, à 11 h. 15 (heure américaine), le Bernard-Hispano était aperçu par le gardien du phare de l’île Martinicus. L’altitude était toujours de 300mètres.

Le chemin choisi par Lefèvre divisait l’Atlantique en en trois sections. Dans la première, l’appareil faisait route vers le Sud-Est jusqu’au 41° parallèle; Puis, remontant vers le Nord-Est, l’équipage passait franchement au nord des Açores et enfin piquait sur Saint-Nazaire, point choisi pour toucher la Terre de France. Le premier changement de cap devait être effectué après dix heures de vol de vol et le second après dix-huit heures. Les altitudes de vol devait croître régulièrement pour atteindre le palier de 4.000 mètres après vingt-cinq heures de marche. Cette Ligne de conduite fut respectée, et c’est ainsi qu’après trois heures de vol, le Bernard naviguait à 800 mètres; après dix Heures, il était à 1.200 mètres; au bout de quinze heures, il atteignait 2.000 mètres qui fut l’altitude moyenne de la majeure partie du voyage, avec quelques pointes à 2.500mètres; A la 21° heure, une brusque descente le conduisit à 500 mètres d’altitude, mais on peut dire que ce point fut l’altitude la plus basse enregistrée au dessus de l’Atlantique, si on excepte une abattée presque au niveau de la mer survenue à la troisième heure.

Ce pilotage, qui fut dur avec un avion lourdement chargé, montre bien toute la valeur d’Assollant qui prit les commandes la première journée jusqu’à 17 heures, se reposa vingt minutes, pilota toute la nuit, confia le manche pendant une demi-heure à Lefèvre, Le lendemain matin et, pendant les dernières heures, relaya tous les quarts d’heure son équipier.
Les premières informations concernant la marche du Bernard-Hispano furent fournies à 23 h 45 (heure de Paris), par le steamer Whiteville, qui rencontra l’avion à 1.400 kilomètres au Sud-Est du cap Race (Terre-Neuve)

Puis, dans la nuit, le 14 juin, à 2 heures du matin, le Rochambeau reçut un message, émanant de Lotti, et malheureusement brouillé, où l’on crut comprendre que par suite d’une forte dépense en carburant, l’équipage allait faire route vers le Portugal. Peu après, à 4 heures du matin, le steamer American-Farmer entra en liaison avec avec le Bernard. Tout allait bien à bord. On sut par la suite qu’Assollant, Lefèvre et Lotti avaient rencontré une zone de mauvais temps pendant la nuit et qu’ils avaient souffert de la pluie et du froid.
A 12 heures, à 1.100 km à L’ouest de la ponte de l’Espagne et à 1.400 km du Nord-Est des Açores, le vapeur Laconia entendit le bruit de l’Hispano. Le vent était du sud, avec de la pluie. A cet instant, l’avion était descendu à environ 2.000 mètres d’altitude, mais, caché par le rideau de nuages, les passagers du navire ne purent le voir.

Le dénouement de l’aventure était proche. A 6 H.30, la terre doit être en vue et l’avion perd rapidement de l’altitude. De 2.000 mètres il descend à 500 mètres, poursuivant sa route le long de la côte espagnole. Une heure et demie après, à 20 heures, on apprend son atterrissage sur la plage de Comillas, à 45 Kilomètres de Santander. Si, comme l’équipage l’a annoncé, il restait encore 300 litres d’essence à bord, on peut admettre que soit une avarie, soit la fatigue a conduit les vaillants pilotes à se poser sur l’accueillante plage espagnole. Néanmoins, le grand exploit était réussi, l’Atlantique avait été vaincu par un équipage français, avec du matériel français, un vol sans escale de 5.500 kilomètres avait été effectué en vingt-neuf heures de vol, à la remarquable vitesse moyenne de 190 kilomètres à l’heure.

Après ce vol magnifique, le retour en France paru laborieux pour les milliers d’enthousiastes qui attendait au Bourget. La journée du 15 se passa en ravitaillement et en réparations qui ne furent terminées que le soir à 19 heures. Le 16, à 6 h. 45 Assollant, Lefèvre, Lotti et Arthur Schreiber, accepté maintenant comme membre de l’expédition, quittèrent Comillas à destination de Cazeaux, mais ils durent atterrir sur la plage de Mimizan, 40 kilomètres avant d’arriver à leur étape. Il était 8 h. 35 . Le centre de Cazeaux, immédiatement alerté, envoya en reconnaissance, à 9 heures, le capitaine Fruchard, puis à 9 h. 30, l’adjudant-chef Laffargue avec, comme passager, le commandant Barès, décolla à son tour suivi, à 9 h. 40, de l’adjudant Dumenieu qui apportait le ravitaillement et le matériel de dépannage. La marée montante força l’équipage à haler son avion sur le haut de la plage, opération qui fut mené à bien de mulets et de madriers. Enfin, à 16 h. 51, la plage était redevenue libre, le Bernard-Hispano décolla de Mimizan, atterrit à Cazeaux à 17 H. 05, compléta ses pleins, repartit à 17 h. 50, traversa la France en bolide et, à 20 H. 44, se posa au Bourget au milieu d’un enthousiasme délirant… et bien mérité.

Décrire les manifestations de chaude sympathie qui accueillirent ces « forceurs de succès » sort du cadre que nous nous sommes imposés pour cette relation.

Qu’il nous suffise de dire que M. Laurent Eynac, MM. Mac Cracken, Lemarchand, Couhé, Norman, Armour, les colonels Poli-Marchetti, Antoinat et de nombreux autres eurent beaucoup de mal à apporter leurs félicitations à l’équipage heureux mais rompu, qui appartient maintenant à l’histoire Les Artisans du succès

Parmi les bons artisans du succès, on doit citer d’abord l’avion Bernard, œuvre capitale de Jean Hubert qui l’avait créé pour un vol transatlantique que devait effectuer Tarascon. Depuis cette époque et devant les qualités de l’appareil, Le Bernard-Hubert aux lignes élégantes a été choisi par de nombreux équipages qui voulaient tenter de grandes choses. L’âme de l’avion, ce fut le moteur Hispano-Suiza de 600 CV que l’on retrouve au palmarès de toutes les grandes traversées, celle de Costes, de l’Atlantique Sud, et aussi celle de Jimenez et Inglesias. Citons encore l’hélice métallique Levasseur, le Radiateur Chausson, les magnétos Scintilla, et enfin les essieux spéciaux de la Société Métallurgique de l’Ariège. »


Tentative de 1er vol sans escale France Amérique du Sud par Codos et Rossi

Le 16 février 1935 Paul Codos et Maurice Rossi décollent à Bord du »Joseph Le Brix » pour tenter un vol sans escale entre la France et l’Amérique du Sud (Paris Santiago du Chili). L’avion « Joseph Le Brix » (F-ALCC) est un Blériot 110 (moteur Hispano-Suiza de 600 CV) ainsi nommé en souvenir d’un pilote mort dans un accident survenu au dessus des monts Oural au cours d’un raid Paris-Tokyo en 1931.

Malheureusement le vol sera interrompu le 17 février 1935 après 5430km parcouru par la casse d’un pompe à huile. Codos fait demi tour à 8h37 GMT au milieu de l’Atlantique Sud (7°40 de latitude nord 26°37 de longitude ouest) et pose l’avion avec le courrier sur le terrain de Port Praia (iles du cap-Vert) à 13h30 GMT.
« Philosophe », Codos déclare « Il ne faut jamais abandonner sur une impression mais seulement devant l’évidence de l’impossible »
Air France avait préparé plusieurs centaines de cartes postales illustrées mentionnant « 1er vol postal sans escale France-Amérique du Sud » ; elles portent toutes une  griffe rectangulaire mentionnant le raid interrompu. Il existe également quelques rares cartes postales représentant l’avion avec les pilotes en médaillon.
 
Sources des informations :
Revue ICARE  n°179 4eme trimestre 2001 : la poste aérienne française tome III