Archives mensuelles : juin, 2010

Prochaine étape des vols d’essai de Solar Impulse : Le vol de nuit

Voler sans carburant, voilà un projet fou, presque impossible qui repousse dans tous les domaines les limites des technologies actuelles… Ce projet s’appelle Solar Impulse.
Au départ, un pari fou : l’ambition de faire le tour du monde en avion solaire sans carburant. Dans un monde dépendant des énergies fossiles, le projet Solar Impulse est un paradoxe, presque une provocation : il vise à faire décoller et voler de façon autonome, de jour comme de nuit, un avion propulsé exclusivement à l’énergie solaire, jusqu’à effectuer un tour du monde sans carburant ni pollution. Un but inaccessible, sans repousser dans tous les domaines les limites des technologies actuelles…

Mardi 24 juin, Markus Scherdel aux commandes de Solar Impulse a battu plusieurs records en effectuant un vol de 14 heures et 7 minutes dont une grande partie entre le FL 250 et le FL 290, Altitude maximum 28 600 pieds. L’objectif était l’exploration du domaine de vol. J’ai eu le plaisir de voir HB-SIA sur nos écrans radar du CRNA-Est, grâce à son transpondeur mode S, pendant son vol au dessus de la Suisse  dans une zone réservée. Ce vol a eu lieu pas très loin d’axe très fréquentés par les avions de ligne, tel un petit clin d’œil de l’avenir aéronautique.
Au cours du vol, Markus Scherdel a rencontré malgré tout quelques  problèmes.  D’abord  un phénomène vibratoire est apparu au moment où le pilote entamait un test de descente rapide. La manœuvre a été immédiatement stoppée et un hélicoptère s’est approché du Solar Impulse pour permettre une inspection visuel et constater qu’il n’y avait à priori aucun dommage.

Peu de temps après, le moteur N°4 a commencé à avoir des ratés, sans conséquence toutefois, ni pour le pilote, ni pour l’avion. Toutefois, il a alors été décidé d’interrompre le vol. Markus Scherdel a du attendre trois heures de plus en vol que le vent se calme sur l’aérodrome de Payerne avant de pouvoir se poser.
Rencontrer ce type de problèmes sur le prototype d’une machine aussi novatrice que le Solar Impulse n’a rien d’anormal,  les  ingénieurs et techniciens du projet vont dépouiller les résultats de ce vol essai  afin  d’apporter les corrections nécessaires.
Altran (partenaire officiel d’ingénierie)  annonce pour dans quelques jours la prochaine étape du projet  qui sera cruciale : le premier vol de nuit de Solar Impulse.

ALTRAN – Official Engineering Partner de Solar Impulse. Le groupe ALTRAN, leader du conseil en innovation, met à disposition de Solar Impulse ses expertises pluri-disciplinaires (management de projet, gestion des risques, …) et multisectorielles (aéronautique, énergies renouvelables, …). ALTRAN a réalisé un simulateur de vol qui permet d’optimiser les choix technologiques pour la conception de l’appareil, d’affiner les calculs et la collecte d’énergie et ainsi de développer les meilleures stratégies de vol en conditions météorologiques réelles. Dès le 1er vol, le simulateur a prouvé son efficacité d’analyse, il s’enrichit à chaque nouvel essai.

Sources des informations :

Solar Impulse : http://www.solarimpulse.com/
Page Altran dédiée au projet : http://www.altran.com/solarimpulse
Twitter officiel de l’événement : http://twitter.com/solarimpulse
AeroBuzz : http://www.aerobuzz.fr/


Crash du FW190 F-AZZJ en baie d’Hyères

Marc « Léon »Mathis à bord du FW190 F-AZZJ à La Ferté Alais 2010
© Liliane Cotton

Samedi 12 juin, Marc  » Léon » Mathis, âgé de 63 ans, répétait des figures de voltige à bord du Focke-Wulf 190 FAZZJ, de Christophe Jacquard quand  il a du amerrir d’urgence avec son avion. Selon le témoignage du pilote, le moteur de l’avion a lâché au cours d’un « tonneau barriqué ». Perdant le contrôle à proximité de plages et d’habitations, Marc Mathis a eu le réflexe de diriger son avion vers la mer.  » Je suis entré dans l’eau à près de 250 km/h », a-t-il expliqué.
L’avion s’est crashé à 14 h 50 à quelques dizaines de mètres du rivage hyérois, au lieu-dit « La Marquise ». Ce sont les employés d’une concession de jet-ski  qui ont aidé le pilote à s’extraire de l’habitacle. « Ils ont pris un couteau et ont coupé les sangles du parachute retenant le pilote », a rapporté l’un des employés.
Marc Mathis, indemne, a été pris en charge par les marins-pompiers de la base aéronavale du Palyvestre. « C’est la douzième fois que mon moteur me lâche et que je dois me poser en catastrophe », a confié, très calme, le pilote qui compte près de 1600 heures de voltige. Précision c’était la 1ère panne du moteur Ash-82T du F-AZZJ construit en Russie qui n’avait pas causé de problème particulier en 36 heures de vol. Marc Mathis a exploré le domaine de vol de l’avion et mené tous les essais lors de ses premiers vol.
Le F-AZJJ a été relevé le 16 juin par le bateau Paul B de la société Jifmar Offshore Services, Vous pouvez voir les images sur http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=113494 .
Sources des informations :

Var Matin : http://www.varmatin.com


Mermoz et le LATÉ 25 F-AIEH en Argentine

LATE 25 F-AIEH du Musée National de l’Aéronautique à Moron en Argentine ©Serge Delabarde
Je remercie Serge Delabarde (http://terra-incognita.over-blog.fr/) de m’avoir envoyé la photo de ce Laté 25 F-AIEH (cn603) exposé au « Muséo Nacional de Aéronautica » à Moron près de Buenos Aires  qui reste le seul exemplaire de Laté 25 existant au monde, restauré grâce à la volonté de passionnés argentins. Le Laté 25 est un Monoplan à aile parasol pourvu d’une cabine fermée pour 4 passagers et d’un poste de pilotage torpédo, il a été construit à 61 exemplaires, dont 16 machines ont été acquises par l’Argentine et 4 par le Brésil. C’est un des avions mythiques de la Ligne et certainement celui qui symbolise le plus la partie sud-américaine. Mis en service de 1927 à 1929, il contribua au succès de l’Aéropostale grâce à sa robustesse qui le rendit fiable et résistant à des conditions extrêmes. À la fin de l’aventure de la ligne, le gouvernement argentin racheta la plupart de ceux en service et continua à les exploiter jusqu’en 1939.
C’est avec cet avion   que Jean Mermoz et son mécanicien Alexandre Collenot durent se poser en catastrophe sur un plateau à 4200 mètres dans la cordillère des Andes en voulant explorer la route du nord par Copiapo entre Santiago du Chili et Buenos Aires en Argentine. Mermoz et Collenot décollent de Santiago et cherchent un passage dans cette barrière montagneuse. L’avion plafonne à 4200 mètres,  alors que les cols les plus accessibles sont au minimum à 4500 mètres. Mermoz finit par trouver un courant ascendant le long des parois qui aspire littéralement le Laté 25, lui permettant de passer un col à 4500 m, mais il rencontre des forts vents rabattant sur l’autre versant. Le moteur à plein régime est insuffisant pour contrer ces courants violents, rapidement, il repère une plate-forme couverte de neige, coupe le contact, cabre son appareil au niveau du sol qui s’immobilise entre des pierres après de multiples chocs. L’avion est assez abîmé et devant l’importance des dégâts qui semblent à première vue irréparables, train d’atterrissage faussé, un pneu éclaté, la béquille de queue arrachée, des longerons brisés, Mermoz et Collenot tentent de rejoindre la vallée à pied. Devant les difficultés de la marche à entreprendre, ils renoncent et reviennent à l’avion pour tenter les réparations. Voici le récit fait par Mermoz: « trois jours et deux nuits à 4000 m d’altitude par 16 à 26 degrés sous zéro, mourants de faim (mon mécano ayant oublié les vivres de réserve), réparant notre train d’atterrissage très légèrement affaissé d’un côté et notre empennage un peu arraché sur un rebord de rochers. Conduites d’eau éclatées par le froid. Réparations faites avec du chatterton, des bandes de toile et de l’émaillite. Décollage après 3 km de bonds par dessus trois ravins. Plafond de l’appareil maximum 4500 m. Régime plein moteur 1580 tours soit 330 CV. J’avais repéré à l’avance les endroits où je devais toucher les roues pour faire les bonds prévus. Tout s’est bien passé et lh40 après j’atterrissais à Copiapo, mon point de départ.
Trois jours après, je repartais pour Santiago puis, franchissant la Cordillère, je ramenais l’appareil à son point de départ… « 

Sources des informations :


ATEC ZEPHYR 2000

(photo collection privée Xavier Cotton)

Cet ZEPHYR 2000 produit par ATEC  est un superbe aéronef biplace classé ULM. Il est équipé d’un moteur ROTAX 912 ULS de 100 Cv  et d’une hélice tripale FITI réglable au sol qui lui permettent une vitesse de croisière de 220Km/h pour une autonomie de 1100 km. Commercialisé depuis 2001, cet ULM tchèque à train tricycle possède un fuselage en fibres de carbone et une aile caractérisé par une structure en bois (longeron contreplaqué) et composite verre/époxy (sandwich pour le caisson avant) entoilée, avec une légère flèche arrière et des parties extérieures trapézoïdales pourvues délégants saumons. L’envergure est de 9, 60m. Pour plus d’informations sur cet élégant biplace, je vous recommande de lire  sur le site de l’aéroclub de Hesbaye où en cliquant sur le menu ATEC vous pourrez lire »La Genèse d’une conception« , vous pourrez aussi accéder aux tests de la machine par différentes revues aéronautiques (Ailes magazine, Aviasport, Volez!, vol moteur) mais aussi au manuel de vol en français et en anglais, ainsi qu’au manuel de maintenance.

North American T6 F-AZRB à La Ferté Alais 2010

(photos collection privée Xavier Cotton)

Cet année au meeting de la Ferté Alais, j’ai pu voir en vol ce SNJ-5 (F-AZRB cn 88-17955) basé à Blois- Le Breuil (LFOQ). Dans une livrée impeccable, il portait les couleurs qu’il avait lors de son utilisation à la base de l’aéronavale de Pensacola a la fin des années 40. En 2008, à Châteauroux, ce T6 F-AZRB a bénéficié d’une restauration complète dans les locaux de Fougair : http://asso.fougair.free.fr/ . Grâce aux soins des spécialistes de l’association, il aura fallu un an de travail pour le démonter, le décaper, le nettoyer et lui refaire une cure de jouvence.

Vous pouvez admirer quelques étapes de ce travail  et lire son histoire sur le Forum Pégase.TV :

« Après une recherche de l’historique de la machine il s’est avéré qu’elle a commencée sa carrière dans l’US Navy après avoir été commandée comme AT-6D pour le compte de l’USAAC de l’époque. Cet avion porte donc le n° de constructeur 88-17955, il lui a été affecté le Serial Number 42-86174 puis le Bureau Number 90747 de l’US Navy. Il a, à ce moment, changé de dénomination pour devenir un SNJ-5. Ensuite il a été acheté par l’Espagne à un revendeur de surplus, on lui a alors attribué le matricule E.6-135. puis CE.6-135. et enfin C.6-135. Remis aux standard AT-6D. il fut employé comme avion d’entraînement mais également comme avion de combat, équipé de mitrailleuses Breda dans les ailes et de lance-roquettes. Il a participé au conflit du Sahara en 1972. Il a bénéficié, lors de sa période espagnole, de régulières révisions majeures chez AISA. Rayé des inventaires en 1982 il comptabilisait 7942 heures de vol. Affecté au Museo del Aire, il a finalement été vendu aux particuliers. Inscrit au registre français sous l’immatriculation F-AZRB depuis 1994, on a pu régulièrement le voir dans les meeting hexagonaux.« 

Pour plus d’informations visitez :  http://www.f-azrb.com

(photo collection privée Xavier Cotton)

Histoire d’une base aérienne : La BA 112 de Reims

La BA 112 de Reims
Histoire d’une grande base aérienne
Jean-Pierre Calka et Fréderic Lafarge

En 2009, la base aérienne 112 a fêté un siècle d’aviation à Reims en organisant un grand meeting aérien rehaussé d’un mondial des patrouilles. Cent ans plus tôt, au même endroit, le champ d’aviation de Bétheny accueillait la Grande Semaine d’aviation de la Champagne. Entre les deux, une base aérienne est née – la plus importante de France à la veille de la Seconde Guerre mondiale et la seule aujourd’hui à mettre en œuvre les Mirage F1 de reconnaissance tactique.
Ce livre richement illustré – deux cent quatre-vingts pages et  plus de quatre cents illustrations – s’est fixé pour objectif de retracer l’histoire de la BA 112 « Commandant Marin la Meslée », depuis l’acquisition des terrains par l’armée dans les années vingt jusqu’à nos jours. À travers les unités qui ont été basées à Reims et la description de leurs appareils. Ce livre préfacé par le général d’armée aérienne Jean-Paul Paloméros, chef d’état-major de l’Armée de l’air, constitue un ouvrage pour le moins « atypique » dans la mesure où il traite de l’aviation non par le biais d’une unité aérienne spécifique ou d’un type d’appareil précis mais par l’étude d’un site de l’Armée de l’air retenu pour son importance : celui de la Base aérienne 112 de Reims, première base aérienne de France par l’activité aérienne à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Anecdote remarquable : le Général Jean-Pierre Job, chef d’état major de l’armée de l’air de 2000 à 2002, qui a écrit la postface de ce livre est né à Fresnes les Reims….. soit seulement trois kilomètres de la BA 112.

  À la veille de la fermeture de la BA 112, annoncée pour 2011, ce livre représente un travail important pour préserver la mémoire de notre histoire aéronautique.

Marines Éditions : http://www.marines-editions.fr/
mai 2010, 280 p, reliure cartonnée, 210 x 290 mm, 450 photos, 40€


FRÉDÉRIC LAFARGE
:
Chargé de la communication à la BA 112 depuis 1999, Frédéric Lafarge est également administrateur du musée de la base aérienne 112 et de l’aéronautique locale. Historien,
il a publié en 2004 en compagnie de Franck Poidevin un premier livre sur la BA 112 malheureusement épuisé « La Base aérienne 112 entre Ciel et Terre » paru aux éditions Comme un Oiseau.

JEAN-PIERRE CALKA :
Ancien contrôleur aérien militaire, Jean-Pierre Calka a servi plusieurs années
à Reims avant de prendre sa retraite en 2002 avec le grade de major. Passionné d’histoire, il est auteur d’articles parus dans la presse spécialisée.