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Passage d’un A400M au dessus d’Aubenton le 14 juillet

Airbus A400M (F-RBAA) lors du meeting Paris Air Legend 2019 ©Xavier Cotton

Une cérémonie triple et tout à fait exceptionnelle, c’est ce qui attend les Aubentonnais et tous leurs voisins Thiérachiens, le matin de la fête nationale, après les nombreuses festivités nocturnes de la veille (programme sur aubenton.fr).

Ce 14 juillet 2021 : une année qui coïncide avec le 120ème anniversaire de la naissance, à Aubenton d’un des plus célèbres pilotes des ailes françaises, Jean MERMOZ, une véritable légende à lui tout seul.

Malgré sa tragique disparition dans l’Atlantique sud le 7 décembre 1936, aux commandes de l’énorme hydravion Laté-300, MERMOZ reste dans les mémoires, et particulièrement chez les aviateurs : aucun d’eux n’ignore les exploits de « l’Archange » – son surnom – dans l’épopée de l’Aéropostale, dans la conquête aérienne et pacifique de l’Amérique du Sud, de l’océan et son terrible « Pot au Noir », de la Cordillère des Andes et ses sommets réputés infranchissables.

« L’effet Mermoz, c’est repousser les limites de l’impossible ! » déclarent le maire d’Aubenton, Bernard Gréhant, et la présidente de l’Association Mermoz Aubenton, Josiane Charvet, qui en font l’expérience ces jours-ci avec un véritable miracle… C’est tout juste un mois après un message adressé au Délégué militaire de l’Aisne pour demander s’il serait possible d’obtenir le survol d’un A-400-M le 14 juillet, au-dessus d’Aubenton, à l’occasion de l’inauguration de la monumentale fresque réalisée par l’artiste Boris Veyret, à la gloire du héros aubentonnais. Le genre de demande qu’il faut faire plus d’un an à l’avance.

Et en réponse, l’annonce incroyable de l’armée de l’Air et de l’Espace que nous partageons avec nos lecteurs : ce sera non seulement un magnifique Airbus A-400-M mais aussi un C-130 Hercules et deux avions CASA, plus petits, qui survoleront Aubenton ce 14 juillet, environ un quart d’heure après leur passage au-dessus des Champs-Élysées.

Horaire encore incertain, mais qui se situera après la traditionnelle cérémonie aux Monument aux Morts d’Aubenton (à 10h00) et cette inauguration de la fresque (10h30).

« Nous n’en revenons pas, sommes sur un petit nuage, et adressons déjà mille remerciements au Lieutenant-Colonel Cian, à partager avec tous ceux qui se sont mobilisés autour de ce projet. Nous espérons que très nombreux seront ceux qui pourront en profiter ! »

Très nombreux, en effet, puisque ce projet a déjà fait des petits, avec un passage au-dessus de Laon, puis une poursuite vers Lille et Saint-Quentin.

Un spectacle qui sera absolument inoubliable… si la météo le permet. Voilà qui vaut le déplacement !


Jean Mermoz disparait le 7 décembre 1936

Jean Mermoz (Collection Jean Bétrancourt)

Jean MERMOZ est né le 9 décembre 1901, à Aubenton (Aisne).
  • En 1920, s’engage dans l’aviation
  • En 1921, il est breveté pilote civil
  • En 1926, il entre comme pilote chez Latécoère
  • En octobre 1927, il vole de Toulouse à Saint-Louis sans escale
  • En décembre 1927, il est nommé chef-pilote de l’Aéropostale à Buenos Aires
  • En 1929, il passe la Cordillère des Andes, puis établit la ligne Mendoza – Santiago du Chili
  • Le 12 mai1930, il franchi l’Atlantique à bord du Comte-de-la-Vaulx, réussissant par la même occasion la1re liaison aéropostale entre la France et l’Amérique du Sud
  • En janvier 1933, il effectue la traversée  de l’Atlantique sud en 14 h, sur l’Arc-en-Ciel construit par René Couzinet (voir escales du vol retour à Casablanca et Toulouse-Francazal)
  • En mars 1933, lors de la naissance d’Air France, il est nommé chef-pilote de cette Cie pour la ligne France-Amérique du Sud
  • En 1934 il effectue des liaisons régulières dans chaque sens et le 7 décembre 1936 à 10 h 47, à sa 24 e traversée, il transmet cet ultime message : Coupons moteur arrière droit
Le Gouvernement de la République française le citera à l’ordre de la Nation :
Mermoz Jean, commandeur de la Légion d’Honneur, Inspecteur général de la Compagnie Air France
« Sublime figure d’aviateur d’un valeur morale et professionnelle hors pair. Créateur aux prix d’efforts surhumains, de l’aviation commerciale transocéanique a fait de son nom un symbole et de sa carrière une longue suite d’exploits.
Allant jusqu’au bout de toute entreprise, envisageant la mort avec sérénité, a mérité l’admiration générale par la grandeur de ses actes.
Porté disparu avec l’équipage de la Croix-du-Sud, dont il était le chef de bord.
Accomplissait sa 24 traversée de l’Atlantique sur la ligne postale qu’il avait été le premier à tracer.
Entre de plain-pied dans  la légende et s’inscrit parmi les héros les plus purs de l’aviation française.
8.200 heures de vol »
Fait à Paris le 15 décembre 1936
Le Ministre de l’Air : Pierre Cot.

Exposition « Jean Mermoz » à Saint-Leu

affiche-expo-mermoz-saint-leuLa Mairie de Saint-Leu-la-Forêt, et
L’Association Mémoire de Mermoz
présentent
du 30 septembre au 15 octobre
Jean Mermoz (1901-1936)
« Avons coupé moteur arrière droit »
Maison Consulaire Saint-Leu-la-Forêt
Le samedi 1 octobre 17 h : Film/conférence
(Entrée libre)

Le 7 décembre 1936, aux commandes du Latécoère 300 « La Croix-du-Sud », qui assure la liaison postale entre l’Afrique et le Brésil, Jean Mermoz et son équipage sont portés disparus dans l’Atlantique. A 10 h 43, un dernier message radio : « Avons coupé moteur arrière droit », sans détail supplémentaire. Malgré les recherches, aucune trace de l’appareil et de l’équipage n’a été retrouvée.

« L’aviation, comme toutes les grandes œuvres humaines, est née avant tout d’une mystique. Le besoin idéal de s’évader de soi-même, la volonté de s’élever des contingences d’une vie terrestre trop étroite ont fait se cristalliser peu à peu l’idée du vol humain dans le cerveau des hommes. L’aviation fut le résultat d’une oeuvre de foi. ». « Mes Vols » (Flammarion, 1937)

Héros épique, demi-dieu moderne, chevauchant les airs aux commandes d’une machine de fer et de feu au mépris du danger, Mermoz a été l’un des pionniers des lignes Latécoère et Aéropostale qui ont marqué à jamais l’histoire aéronautique et révolutionné les échanges dans le monde. De jour comme de nuit, l’objectif était de faire passer le courrier à tout prix, partout et par tous les temps.

Le 12 mai 1930, Jean Mermoz est le premier pilote à réussir la première traversée postale entre la France, Dakar et l’Amérique du Sud à bord d’un Latécoère 28. Il ouvre la voie commerciale de l’Atlantique sud, enjambe le Sahara et la cordillère des Andes. Moins de trois ans plus tard, il s’envole du Bourget, aux commandes du Couzinet 70 « Arc en Ciel » direction Buenos Aires, via Istres, Casablanca, Cap Juby, Port Etienne, Saint-Louis, Natal, Bahia, Rio, Porto Alegre, Pelotas. En tout, 13.045 kilomètres parcourus en 57h58 minutes… Du jamais vu sur une telle distance.

Il reste aujourd’hui encore l’une des figures majeures : une quête mystique, presque religieuse. Une foi séculière,qui l’a poussé, lui et bien d’autres parmi lesquels Antoine de Saint-Exupéry et Henri Guillaumet, à repousser sans cesse les limites de l’impossible.

Qui était Jean Mermoz, l’homme derrière la légende vivante ? Quel rapport entretenait l’aviateur avec ses engins volants devenus mythiques ?

A l’occasion du 80e anniversaire de sa disparition, l’association Mémoire de Mermoz organise à la Maison Consulaire (entrée libre) :
– Du 30 septembre au 15 octobre : exposition « Jean Mermoz »,
– Le samedi 1er octobre à 17 h : conférence/débat avec projection du film « Mermoz, l’Archange de l’Aéropostale » de Laurent Portes, Une production BBC Worldwide France.

Le film de Laurent Portes (2015), fait revivre les grandes heures de Jean Mermoz, au travers d’archives audiovisuelles et photographiques rares, de reconstitutions d’avions emblématiques en 3D et d’entretiens avec des biographes, spécialistes et historiens de l’aviation, De ses débuts de pilote sur la ligne Toulouse-Barcelone sur Breguet XIV à ses accidents et aventures dans le désert, où il a été capturé par les Maures puis libéré contre rançon, retrace, jusqu’à sa disparition les grands exploits du colosse aux longs cheveux bruns surnommé «L’Archange » ou « Le Grand » par ses compagnons de route.

Pour plus de renseignements :

MAISON CONSULAIRE

tel : 01.30.40.22.88
2 rue Emile BONNET – SAINT-LEU-LA-FORET
Heures d’ouvertures :
– Lundi au vendredi 10 h à 12 h -14 h à 17 h 30.
– Samedi 10 h 30 à 13 h et 14 h 30 à 18 h.
ENTREE LIBRE

Contact ;

Association Mémoire de Mermoz
15 allée A. Marquet 95560 Monsoult

C.libes(at)orange.fr


Mermoz et le LATÉ 25 F-AIEH en Argentine

LATE 25 F-AIEH du Musée National de l’Aéronautique à Moron en Argentine ©Serge Delabarde
Je remercie Serge Delabarde (http://terra-incognita.over-blog.fr/) de m’avoir envoyé la photo de ce Laté 25 F-AIEH (cn603) exposé au « Muséo Nacional de Aéronautica » à Moron près de Buenos Aires  qui reste le seul exemplaire de Laté 25 existant au monde, restauré grâce à la volonté de passionnés argentins. Le Laté 25 est un Monoplan à aile parasol pourvu d’une cabine fermée pour 4 passagers et d’un poste de pilotage torpédo, il a été construit à 61 exemplaires, dont 16 machines ont été acquises par l’Argentine et 4 par le Brésil. C’est un des avions mythiques de la Ligne et certainement celui qui symbolise le plus la partie sud-américaine. Mis en service de 1927 à 1929, il contribua au succès de l’Aéropostale grâce à sa robustesse qui le rendit fiable et résistant à des conditions extrêmes. À la fin de l’aventure de la ligne, le gouvernement argentin racheta la plupart de ceux en service et continua à les exploiter jusqu’en 1939.
C’est avec cet avion   que Jean Mermoz et son mécanicien Alexandre Collenot durent se poser en catastrophe sur un plateau à 4200 mètres dans la cordillère des Andes en voulant explorer la route du nord par Copiapo entre Santiago du Chili et Buenos Aires en Argentine. Mermoz et Collenot décollent de Santiago et cherchent un passage dans cette barrière montagneuse. L’avion plafonne à 4200 mètres,  alors que les cols les plus accessibles sont au minimum à 4500 mètres. Mermoz finit par trouver un courant ascendant le long des parois qui aspire littéralement le Laté 25, lui permettant de passer un col à 4500 m, mais il rencontre des forts vents rabattant sur l’autre versant. Le moteur à plein régime est insuffisant pour contrer ces courants violents, rapidement, il repère une plate-forme couverte de neige, coupe le contact, cabre son appareil au niveau du sol qui s’immobilise entre des pierres après de multiples chocs. L’avion est assez abîmé et devant l’importance des dégâts qui semblent à première vue irréparables, train d’atterrissage faussé, un pneu éclaté, la béquille de queue arrachée, des longerons brisés, Mermoz et Collenot tentent de rejoindre la vallée à pied. Devant les difficultés de la marche à entreprendre, ils renoncent et reviennent à l’avion pour tenter les réparations. Voici le récit fait par Mermoz: « trois jours et deux nuits à 4000 m d’altitude par 16 à 26 degrés sous zéro, mourants de faim (mon mécano ayant oublié les vivres de réserve), réparant notre train d’atterrissage très légèrement affaissé d’un côté et notre empennage un peu arraché sur un rebord de rochers. Conduites d’eau éclatées par le froid. Réparations faites avec du chatterton, des bandes de toile et de l’émaillite. Décollage après 3 km de bonds par dessus trois ravins. Plafond de l’appareil maximum 4500 m. Régime plein moteur 1580 tours soit 330 CV. J’avais repéré à l’avance les endroits où je devais toucher les roues pour faire les bonds prévus. Tout s’est bien passé et lh40 après j’atterrissais à Copiapo, mon point de départ.
Trois jours après, je repartais pour Santiago puis, franchissant la Cordillère, je ramenais l’appareil à son point de départ… « 

Sources des informations :