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Quelques avions participants au meeting de Vincennes 1929

Avec l’aimable accord de Meetings Aériens Historiques

Je vous présente ici quelques photos d’avions de la collection privée de Jacques Hémet qui étaient présents aux « journées nationales de l’aviation » les 19 et 20 mai 1929. Exclusivement des avions civils même si certains répondaient techniquement à un programme militaire de futurs avions de chasse.

Si la fête aéronautique de Vincennes de 1929 porte le nom de « journées nationales de l’aviation ». c’est dans un but évident de propagande. Le programme est chargé et assuré essentiellement par les Escadrilles de « l’Aviation Nationale. » L’Armée de l’Air n’est crée qu’en 1933.

Vous trouverez le programme complet des « journées nationales de l’aviation de 1929 » à Vincennes en visitant le site de Gérard Morel : https://meetingaeriens.blog4ever.com/

L’aviation militaire est tellement présente à ces deux journées nationales qu’elle suffirait à elle seule à assurer l’intérêt de la manifestation, et dans le but de donner au grand public un aperçu des possibilités « guerrières « de l’aéronautique nationale

Malgré le temps gris, une foule immense s’est déplacée à Vincennes autant le dimanche 19 que lundi 20 mai. Ces journées étaient organisées sous le signe de la charité, les journées Nationales devaient en principe alimenter la caisse de secours de l’Aéronautique.

Blériot SPAD 51 C1 F-AIVS (collection privée Jacques Hémet)

Toutes fois, le Prix Georges Dreyfus sera attribué au pilote ayant atteint la plus grande hauteur en une heure. Étaient inscrits au Prix Georges Dreyfus Deux Blériot-Spad de type 51 et 61, piloté respectivement par Raymond Villechanoux ou Lucien Bossoutrot et par Charles Quatremare, d’un Loire- Gourdou-Lesseure confié à Pierre-Marcel Lemoigne, candidat au record du monde d’altitude, du » Jockey » Morane Saulnier, sous la conduite de Michel Detroyat et enfin comme outsider Marcel Doret sur Dewoitine D1.

C’est Michel Detroyat qui s’est vu attribué ce prix en atteignant 7 000 mètres d’altitude en 12 minutes et 8 500 mètres en 20 minutes. Les concurrents devaient atteindre la plus grande hauteur dans les 40 premières minutes qui suivaient leur départ, et devaient revenir se poser à Vincennes au plus tard une heure après. Lucien Bossoutrot, seul autre concurrent mais obligé d’atterrir au nord de Paris fut d’office éliminé. Quant à Marcel Doret qui avait présenté son tout nouveau Dewoitine D27 le matin même , arrivant avec quelques minutes de retard, il n’a pu prendre part à l’épreuve.

Bériot SPAD 51 C1 F-AIVS (collection privée Jacques Hémet)

l’autre épreuve réservée aux civils fut le Prix de la Ville de Vincennes. Il s’agissait d’une course de vitesse avec handicap sur le parcours Vincennes Etampes-Mondésir Vincennes. le handicap était déterminé en tenant compte des vitesses enregistrées par le S.T.I.aé (Service Technique Industriel Aéronautique). Ci-dessous le tableau des résultats avec la victoire de Marcel Doret sur son Dewoitine :

Classementpiloteavion-moteur
temps de volvitesse moyenne
1Marcel DoretDewoitine – Hispano31 min 21 sec 2/5197 km/h
2MagnardAlbert-Salmson44 min 6 sec 1/5140 km/h
3Joseph Sadi-LecointeNieuport-Hispano27 min 17 sec277 km/h
4BrévierNieuport-Hispano223/km/h
5George
Abrial
Caudron-Anzani114 km/h
6Lucien BossoustrotSPAD-Jupiter194 km/:h
7Maryse BastiéCaudron-Salmsom91 km/h
Classement du Prix de la Ville de Vincennes de 1929
Bien gardé par les « hirondelles » le Morane 30 A.1 F-ABAO à Vincennes en 1929 (collection privée Jacques Hémet)

Ce Morane 30 A1 N° 2283 ( F-ABAO) fut l’avion d’Alfred Fronval (chef pilote chez Morane-Saulnier). En 1927, il lui permit de remporter devant Fieseler et Doret, le concours de virtuosité aérienne de Zurich, de nos jours considéré officieusement comme le premier championnat du monde de voltige aérienne.

Selon L’Aerophile du 1er au 15 juillet 1928 : « Le 28 juin 1928, vers 15 heures, deux avions se heurtaient sur la piste à Villacoublay , l’un piloté par Fronval, qui amenait sur le terrain un contrôleur du bureau Veritas, l’autre piloté par le capitaine Cornillon allait prendre son vol. Les deux avions, sous la violence du choc, se retournaient sur le dos et prirent feux aussitôt. Les occupants projetés au hasard s’en tirèrent avec des contusions mais l’infortuné Fronval restait carbonisé sous les débris« .

C’est Michel Detroyat alors chef pilote chez Morane-Saulnier qui présenta le F-ABAO à Vincennes

Robert Morane récupéra cet avion et en 1931 en fit don au Musée de l’Air en 1931. Entre 2013 et 2016, l’avion a fait l’objet d’une restauration fondamentale réalisée dans les ateliers du musée qui visait à le rétablir dans l’état historique de 1927. Il est actuellement exposé dans Hall de l’Entre-deux-guerres.

Philippe Rennesson vous propose le modèle du Morane Saulnier AI. Il est à l’échelle 1/66ème.
Détails sur son site www.criquet aero.fr

En surfant sur internet avec le plus efficace des moteurs de recherche, je suis tombé sur une pépite qui pourra vous aider à passer le temps en cette période de confinement: une maquette du F-ABAO à construire soit même en papier. Vous pourrez accéder à ce modèle, de même qu’à une soixantaine d’autres modèles d’avions:

En parcourant le site www.criquetaero.fr, vous découvrirez pourquoi le choix de cette échelle du 1/66, échelle pas si exotique que cela, de même que des conseils et astuces propres à la mise en œuvre de maquettes en papier.

Autogire La Cierva C8-II G-EBYY (collection privée Jacques Hémet)

Juan de La Cierva consacra son existence à la mise au point d’un appareil à voilure tournante incapable de se mettre en perte de vitesse. le rotor tournant en autorotation, Il le baptisa autogire.

Immatriculé G-EBYY, le modèle C.8L-II construit sur la base d’une cellule d’Avro 504 prit son envol en mai 1928. il participa à la King’s Cup le 20 juillet puis accomplit un tour du Royaume de 4850 km. Et, le 18 septembre 1928, bien décidé à marquer les esprits, Juan La Cierva accompagné d’Henri Bouché directeur du journal « L’Aéronautique », réussi à bord de cet autogire un vol entre Croydon et le Bourget (avec escales à Saint-Inglevert et Abbeville). C’est par la même occasion le premier aéronef à voilure tournante à traverser la Manche.

Venant d’Orly l’autogire de la Cierva (G-EBYY) piloté par Jacques Marsot sera présenté en vol à l’occasion de ces deux  » journées nationales de l’aviation »

En 1937, il fut acheté, par le Musée  de l’Air et de l’Espace à son propriétaire de l’époque, Mr. Weymann.Il est actuellement exposé dans la salle des voilures tournantes.

Parallèlement, de nombreux prototypes de toute catégories seront présentés par les constructeurs. C’est ainsi que Breguet, Farman, Blériot, Lioré et Olivier, Caudron C.A.M.S, Guerchais-Henriot, Potez, etc… ont envoyé leurs appareils les plus récents

Dewoitine D1 F-AHAZ de Marcel Doret (collection privée Jacques Hémet)

Enfin, ci dessus le Dewoitine D.1 n°111 F-AHAZ construit en 1925 et acheté en 1929 par Marcel Doret et qu’il utilisa durant de nombreuses années jusqu’à la fin de l’année 1933. Cet appareil sera radié du registre en 1934.

Ci-dessous probablement au second plan un probablement Dewoitine D.27

Au 1er plan Dewoitine D1 F-AHAZ de Marcel Doretl (collection privée Jacques Hémet)

Sources des informations


Aérodrome militaire de PAU – pont-long

Sur le terrain de Pau-Pont-Long, au premier plan, un Potez 25 à Moteur Lorraine de 450CV, puis un Hanriot HD-14 et au fond un Caudron C.59 marqué F32
(Collection privée Jacques Hémet)

Jacques Hémet partage, une nouvelle fois avec nous, une partie de sa collection privée qui recèle de véritables petits bijoux. Cela commence souvent par une photo quizz qui aiguise ma curiosité et nécessite de faire quelques recherches avant publication pour tenter d’identifier ce qu’on voit sur la photo, la dater et la situer au plus proche. Mais cela me fait un grand plaisir quand avec l’aide de quelques autres passionnés de l’aviation, j’arrive à extraire suffisamment d’informations pour accompagner la publication de ces photos qui étaient auparavant restées inédites

Vue aérienne de Pau le Pont -long en 1934 (collection Privée Fred Domblides)

Grâce aux experts d’Aéroforum, l’aérodrome militaire de PAU – Pont-Long a été identifié avec certitude après comparaison avec la photo ci-dessus datant de 1934, en effet on y retrouve bien le bâtiment de commandement avec à l’arrière, le château d’eau et dans l’angle supérieur gauche, le phare ; et enfin, le 3e hangar à droite, frappé de l’inscription « ESSENCE ». Ce terrain accueille aujourd’hui l’aéroport de Pau – Pyrénées

Pour la date, la fourchette est un peu large, entre 1927 et 1929

Sur la première photo, au premier plan on peut voir un Potez 25 à moteur Lorraine 12 Eb de 450 cv, le capotage inférieur est enlevé et posé sur l’herbe.

Le 2ème appareil est un Hanriot HD-14 E2, biplace d’école et d’entraînement dont 2 000 exemplaires environ furent construits au début des années vingt, tant en France que sous licence à l’étranger.

Caractéristique de L’Hanriot HD-14 (1921)

MoteurRhône 9C rotatif de 9 cylindres en étoile 80 ch
Envergure10,40 m
Longueur7,25 m
Hauteur3 m
Surface alaire34,50 m2
Masse à vide516 kg
Masse totale710 kg
Vitesse Max116 km/h
Plafond2000 m
Autonomie180 km

Le 3ème avec « F 32 » inscrit sur la carlingue est un Caudron C.59 ET2 appartenant à l’école de pilotage Marine de Rochefort dont il porte la lettre caractéristique F. Le prototype du Caudron 59 fit son premier vol en août 1921. La production totale dépassa les mille exemplaires. La France en fut la principale utilisatrice, mais il fut également mis en service dans une dizaine de forces aériennes étrangères.

C’est en 1925, que la Marine passa une première commande de 42 exemplaires puis plus tard une seconde portant sur 18 autres. Toutefois, le nombre d’appareils dont la présence a pu être attestée dans des unités de l’Aviation maritime étant proche de 90, il est probable que d’autres commandes furent passées ou que des transferts de l’Aéronautique militaire, eurent lieu. Malheureusement, il n’a pas été possible de trouver des informations sur ces livraisons additionnelles.

Potez 25 à Moteur Lorraine de 450 CV sur le terrain de Pau-Pont-Long
(Collection privée Jacques Hémet)

Environ 2400 Potez 25 furent livrés à l’Armée de l’air et l’Aéronavale entre 1926 et 1934, tandis que 1500 autres étaient fabriqués en France ou sous licence à l’étranger pour export dans les pays suivants : Portugal, Yougoslavie, Roumanie.

Mécaniciens devant le moteur Lorraine du Potez 25 décapoté dans un hangar de Pau-Pont-Long (Collection privée Jacques Hémet)

Caractéristiques du Potez 25 à moteur Lorraine

Moteur1 Moteur Lorraine-Dietrich 12 Eb à 12cyl en W refroidis par eau de 450ch
Envergure14 m 
Longueur9,10 m
Hauteur3,50m
Surface alaire46 m2
Masse à vide1 520 kg
Masse Totale2 150 kg
Plafond6 700 m
Autonomie760 kms
Caudron C.59 de l’aéronautique militaire prise à Pau-Pont-Long (Collection privée Jacques Hémet)

Caractéristiques du Caudron C.59

MoteurHispano-Suiza 8Ab de 180 ch
EnvergureAiles supérieure 10,24 m
Aile inférieure 9,52 m
Profondeur des ailes 1,455 m
Longueur7,80 m
Hauteur2,70 m
Surface alaire26,80m2
Masse à vide627 kg
Masse totale907 kg
Charge alaire38,40 kg/m2
Poids/Puissance6,90 kg/cv
Plafond5500 m

Sources des informations

  • Jacques Hémet
  • Fred Domblides
  • « Les aéronefs de l’Aviation maritime » (1910-1942) édité par l’ARDHAN (Association pour la Recherche de Documentation sur l’Histoire de l’Aéronautique Navale).
  • Le avions Caudron Tome I par André Hauet Editions Lela presse Collection histoire de l’aviation N°11
  • Aeroforum : http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/

1er vol vers la Réunion par Marcel Goulette

Le Farman 192 F-AJJB de Marcel Goulette au départ de Tamatave (Madagascar) pour la Réunion ©Gustave Giraudeau

Du 17 au 27 octobre 1929, Marcel Goulette, René Marchesseau et Jean Michel Bourgeois  ont établi un record sur la liaison Paris (le Bourget)-Madagascar (Tananarive) à bord du Farman 192 n°3 (F-AJJB) en parcourant les 12 400km en 10 jours 8h et 40 min.

Les deux photos de cet article sont extraites de l’album de famille du Lieutenant Gustave Giraudeau alors en poste au 41 ème régiment de tirailleurs malgache. Elles témoignent du passage de l’équipage à Tamatave à 240 km de Tananarive sur la côte est de l’île d’où il décollera pour atteindre la Réunion pour la première fois avec un avion.

Pour ce vol au-dessus de l’Océan, Marcel Goulette veut porter le rayon d’action du Farman à 1700 km, de façon à pouvoir faire demi-tour si l’atterrissage s’avérait impossible. Pour ce faire, entre le 18 et le 24 novembre, un réservoir supplémentaire de 200 litres est réalisé sur place avec l’aide du service des Travaux Publics de Tananarive et monté dans la cabine. Le 24 novembre un « cheval de bois » nécessite que le mécanicien Jean-Michel bourgeois redresse l’hélice à froid contrairement aux consignes du constructeur, un vol d’essai permet de valider la réparation.

Le 26 novembre, l’équipage parcourt pour la première fois en 5h30 de vol  les 800 km qui séparent Madagascar de La Réunion. « l’Explorateur Grandidier » un paquebot des Messageries Maritimes s’est positionné sur sa route pour lui permettre de corriger sa dérive. A 8h25, alors que Marcel Goulette est sur le point d’ordonner le retour vers Tamatave, René Marchesseau aperçoit la vapeur du paquebot. l’équipage atterrit à 11h20 à La Réunion, au lieu-dit « Gillot » (Aéroport Roland Garros).

René Marchesseau et Marcel Goulette (en partant de la droite) devant Le Farman 192 F-AJJB avant leur départ de Tamatave (Madagascar) pour la Réunion ©Gustave Giraudeau

Le 8 décembre, le F-AJJB et son équipage tentent de rejoindre Paris depuis Madagascar. De nombreux avatars que vous pouvez lire sur l’excellent site de Michel Barrière (http://www.crezan.net/pag_f190/192_03.html) retarde leur remontée vers la France. Le 22 avril alors que l’avion se dirige vers El Quit, où Goulette a prévu un ravitaillement le moteur s’arrête brutalement, Marchesseau tente un atterrissage d’urgence, mais une jambe de train se brise et l’avion se couche arrachant l’aile gauche et déchirant le flanc de la cabine, l’avion est abandonné là en plein désert. l’équipage est secouru le 28 avril par le groupe nomade de Timetrin qui les rapatrie sur Gao. Le 5 mai, Goulette, Marchesseau et Bourgeois rejoindront enfin Le Bourget

En novembre 2009 la compagnie Air-Austral a fêté les 80 ans de la ligne Paris-La Réunion en repeignant le Farman 192 n° 4 du Musée de L’Air et de l’Espace aux couleurs du n° 3 F-AJJB.

Sources d’informations :


Farman 200 n°1 F-AIYO

Farman F.200 n°1 F-AIYO © Jacques Hémet

Le Farman 200 est un avion triplace de tourisme construit en bois avec une aile parasol permettant d’intégrer un pare-brise. Il est équipé d’un moteur Salmson 9ac (9 cylindres en étoile) de 120 Cv lui permettant d’atteindre 3100m avec une vitesse de croisière de 170 km/h.

C’est Lucien Coupet pilote d’essai de la maison Farman qui présente le F200 n°1 au Service Technique à Villacoublay en mars 1929 afin d’obtenir son Certificat de Navigabilité, ce qui est fait sans aucune difficulté. Le F-AIYO (c/n 7116, CdI 2184 du 30 juillet 1929) devient alors le premier appareil de série, vingt exemplaires  seront construits jusqu’en 1932. L.B. Dick, un américain habitant Buc en fait l’acquisition le 26 avril 1929, et après s’être entrainé dessus, il voyage avec en France puis en Europe. L.B. Dick étant étranger le F-AIYO ne sera enregistré à son nom qu’en octobre 1930.
L’avion est rayé du contrôle le 3 avril 1931 pour une raison inconnue, et c’est avec un nouveau CdN (3283 du 27 décembre 1932) qu’il est livré le 5 novembre 1932 à Léon Molon, ancien coureur automobile, pionner de l’aviation et créateur de l’Aéroclub « Jean Maridor » du Havre. Il restera basé au Havre-Bléville jusqu’en 1939, puis il est mis en vente le 16 juin de cette même année par la Société Commerciale d’Aviation, au nom de laquelle il est enregistré. Probablement réquisitionné par les allemands dès le début de la seconde guerre mondiale, on perd alors sa trace.

Toussus-le-noble, Jean Bétrancourt (3ème en partant de la gauche) prend possession en janvier 1932 du Farman 200 F-ALPF pour l’Aéro-Club de Normandie ©Alain Bétrancourt

Le dernier Farman 200 construit, soit le n°20 de la série, est acquis par l’Aéro-Club de Normandie, dont il porte les couleurs, un bandeau bleu et rouge. immatriculé F-ALPF (c/n 7327 CdN 3045 du 11 janvier 1932) Il est basé sur le terrain du Madrillet (Rouen-Rouvray).

En novembre 1934, il est enregistré au nom de la société HMD Farman, puis en février 1935 c’est Madame Sarah Antolin qui en fait l’acquisition pour l’Aéroclub d’Aragon. enregistré comme vendu à l’étranger en avril 1935, il sera détruit pendant la guerre civile.

Source des informations :
Jacques Hémet
Alain Bétrancourt
Crezan Aviation : http://www.crezan.net/crezan.html
Aviafrance : http://www.aviafrance.com

POTEZ 36 n°01 Prototype

Potez 36 n°01 Prototype début 1929 ©Jacques Hémet

Potez 36 n°01 Prototype début 1929 ©Jacques Hémet

Le Potez 36 a été à la fin des années vingt et au début des années trente à l’origine du développement de l’aviation de Tourisme en France. L’idée est de créer un avion biplace à « conduite intérieur » permettant à tous de monter dans l’avion en tenue de ville en s’abstenant du serre tête et des lunettes nécessaires alors dans un avion à cabine « Torpedo ». La cabine vitrée et l’aile haute monoplane permet ainsi de dégager la vue vers le bas. C’est René Labouchère (chef pilote, puis directeur des essais en vol chez Henry Potez) qui effectua le 1er vol du Potez 36 n°01 le 27 septembre 1928. Tout d’abord équipé d’un moteur en ligne Renault 4Pa de 80 ch, ce vol fut interrompu d’urgence au bout de 5 minutes, deux culasses du moteur à 4 cylindres ayant fondu. C’est de nouveau René Labouchère qui effectua le 6 février 1929 le 1er vol de ce prototype équipé cette fois d’un moteur en étoile Salmson 5Ac. 235 Potez 36  seront inscrits au registre civil français.Huit Potez 36 ont participé à la Coupe Dunlop Tour de France de 1931 et Vingt quatre dont le F-ALFU  de Jean Liétard ci-dessus ont participé au deuxième tour de France des avions de Tourisme de 1932Le F-ALQT qui fit partie de la flotte de l’aéroclub de Normandie en 1938 et survivra à la seconde guerre mondiale sera le premier avion restauré par les « Ailes Anciennes Le Bourget » pour être exposé au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget à partir de mai 1976, il est actuellement stocké dans les réserves du musée.

Potez 36-13 F-ALFH aéroclub du Sud-Ouest Bordeaux-Merignac @Jacques Hémet

Potez 36-13 F-ALFH aéroclub du Sud-Ouest Bordeaux-Merignac @Jacques Hémet

Le Potez 36/13 (cn2237) F-ALFH ici pris en photo à Bordeaux-Mérignac au tout début des année 30 appartenait alors à l’Aero-Club du Sud-Ouest depuis le 14 avril 1931, il fut revendu en mai 1936 à Roger Lenglade  (Fumel, Lot & Garonne) puis un an plus tard à Marceau Escubes, (Mirande, Gers) et pour finir en août 37 aux Ailes Populaires Constantinoises, (Constantine, Algérie)

Potez 36.13 F-ALFU de Jean Liétard c/n2249 enregistré le 28/04/31 baptisé "Namous" © Marie-Agnès Balu

Potez 36.13 F-ALFU de Jean Liétard c/n2249 enregistré le 28/04/31 baptisé « Namous » © Marie-Agnès Balu

Huit Potez 36 ont participé à la Coupe Dunlop Tour de France de 1931 et Vingt quatre dont le F-ALFU  de Jean Liétard ci-dessus ont participé au deuxième tour de France des avions de Tourisme de 1932

Potez 36-13 F-ALQT de l'aéroclub de Normandie © Michel Léveillard et Alain Bétrancourt

Potez 36-13 F-ALQT de l’aéroclub de Normandie © Michel Léveillard et Alain Bétrancourt

Le F-ALQT qui fit partie de la flotte de l’aéroclub de Normandie en 1938 et survivra à la seconde guerre mondiale sera le premier avion restauré par les « Ailes Anciennes Le Bourget » pour être exposé au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget à partir de mai 1976, il est actuellement stocké dans les réserves du musée.

Potez 36.13 F-ALUA de l'aéroclub du Languedoc © Jacques Hémet

Potez 36.13 F-ALUA de l’aéroclub du Languedoc © Jacques Hémet

Le F-ALUA est un Potez 36.13  c/n 2730 du 05/07/1932 doté du moteur  Salmson 7AC de 95 cv et de becs de sécurité. Cet avion a lui aussi  survécu à la réquisition au début de la seconde guerre mondiale par l’armée de tous les avions d’aéroclub. Il est transformé en Potez 36.21 le 01/08/47 en même temps qu’il est reimmatriculé F-PJCY. Il a été réformé le 17 novembre 1971.

 Fiche technique du Potez 36 n°01

Moteur  : Salmson 5 Ac (n°115003) cinq cylindres en étoile à refroidissement par air de 60 ch

Hélice : Merville série 231 N°3623

Longueur : 7,50 m

Envergure : 10,45 m

Profondeur de l’Aile : 2,00 m

Hauteur : 2,45 m

Surface Portante : 20,00 m2

Voie du train : 2,20 m

Poids à vide : 427 Kg

Poids en charge : 660 Kg

Vitesse max : 150 km/h au sol et 139 km/H  à 1000m

Vitesse d’atterrissage : 60 Km/h

Plafond : 3000 m

Source des informations

AVIONS N°170 juillet août 2009


80 ème anniversaire de la traversée de l’Atlantique Nord par l »Oiseau Canari »

Bernard Br191 ‘ »Oiseau Canari » au Musée de L’Air et de l’Espace au Bourget ©Xavier Cotton

L’Oiseau Canari (F-AJGP), est un avion français de grand raid, qui fut baptisé ainsi à cause de sa couleur. Cet avion, dérivé du Bernard 191, a réalisé la première traversée française sans escale de l’Atlantique Nord dans le sens Ouest-Est en 29h22min, les 13 et 14 juin 1929, piloté par Jean Assollant, René Lefèvre et Armand Lotti, et au passage pour avoir parcouru le plus long trajet au dessus d’un océan. Il est aussi connu pour avoir transporté le premier passager clandestin lors de la traversée, Arthur Schreiber. L’Oiseau Canari est maintenant exposé au Musée de l’Air et de l’Espace sur l’aéroport de Paris-Le Bourget . Ci-dessous vous pouvez lire comment fut raconté cet exploit dans le fameux journal hebdomadaire de la locomotion aérienne « Les Ailes »

Les Ailes n°418 20 juin 1929

Un bel exploit de l’aviation française :
Assollant, Lefèvre et Lotti ont traversé l’Atlantique

Pour la première fois, un équipage et un matériel français ont réalisé la traversée de l’Atlantique.
C’est un exploit sportif dont nous nous réjouissons qui fut accompli en vingt-neuf heures à la belle moyenne de 190 kilomètres à l’heure.

Le 12 juin, On apprenait d’Old Orchard que les deux avions transatlantiques « Oiseau Canari » et « Flamme verte » se préparait à un départ imminent avec les destinations respectives de Paris et de Rome.

Le soir de ce même jour, le Dr James H. Kimball, chef du bureau météorologique de New-York annonça aux équipages que les conditions atmosphériques semblaient exceptionnelles sur l’Atlantique et que le régime des vents d’ouest dominait.

Le lendemain, le Bernard-Hispano « Oiseau-Canari » était complètement équipé avec 3.670 litres d’essence dans ses réservoirs. Jean Asssolant, le pilote, René Lefèvre, le navigateur et Armand Lotti, le chef de mission, attendait l’instant favorable. Ce moment se présenta peu après 10 heures. Après avoir roulé deux à trois kilomètres sur le sable dur de la plage, assollant réussit à arracher l’avion à la limite des vagues. Il était alors 18h8 (heure américaine) ou 15h8 heure de paris (sic). L’appareil pesait 5.780 kilos et avait une surface portante de 43mq, ce qui donnait une charge de 134 kilos au mètre carré et de près de 10 kilos au cheval (ces chiffres ont étés fournis par l’équipage à la fin de sa randonnée).

De leur coté, les Américains Williams et Yancey, pilotes du Bellanca « Flamme Verte » tentèrent de prendre leur vol peu après le départ de l’équipage français. Il ne purent décoller. Trop lourdement chargé leur avion s’enlisa, et fit un cheval de bois, se coucha sur l’aile gauche et se brisa, sans aucun mal pour les occupants, après un parcours de 700 mètres. Pendant ce temps, le Bernard, après avoir pris 150 mètres d’altitude, vira sur la plage et piqua vers le large en direction de l’est. Il était accompagné par un hydravion garde-côtes qui, dix minutes après le départ, annonça par radio que tout allait bien et que l’avion français marchait à bonne allure à 300 mètres de hauteur. Au bout de 40 minutes, l’hydravion revint à Old Orchard

Dès cet instant, Assollant, Lefèvre et Lotti étaient seuls sur l’océan. Seuls? Pas tout à fait. Ils avaient bien emporté un passager en la personne d’un crocodile-enfant, long de 30 centimètres et répondant au doux nom de Rufus, mais qui n’était pas leur seul compagnon. Quelques minutes après avoir quitté la terre américaine, Lotti se trouva face à face avec un passager clandestin Nommé Arthur Schreiber, qui ayant lu trop de romans d’aventures, avait pensé que le meilleur moyen de gagner gloire et argent consistait à traverser l’Atlantique en avion. C’était ce jeune aventurier qui après s’être dissimulé dans le fuselage, venait de faire une soudaine apparition. Le premier contact fut assez froid, car ce poids supplémentaire risquait de compromettre la traversé. Deux solutions étaient possibles : le jeter par dessus bord ou le conserver. La première ne fut même pas envisagée, empressons-nous de le dire, et ce fut la seconde qui triompha après que Lotti, homme parfais, eût fait signer un contrat par le noble Arthur, à seule fin de réserver les droits pleins et entiers de l’équipage pour les bénéfices possibles de la randonnée. Diverses versions ont été présentées au sujet de la présence d’Arthur Schreiber à bord de l' »Oiseau Canari ». En particulier on a insinué qu’il n’est monté à bord de l’avion qu’au vu et au su de l’équipage auquel il avait rendu quelque service, en ce qui concerne particulièrement le mariage d’Assollant. Nous avouons préférer la version romanesque et dramatique qui fut fournie par Lotti lui-même.

A bord la vie s’organisa rapidement. Asssolant était au poste de pilotage, Lefèvre traçait la route, Lotti manipulait le poste de T.S.F. qui émettait sur 600mètres avec l’indicatif F.A.X. et Arthur apprivoisait le crocodile qui commençait à regretter sa lagune natale.

Une heure après le départ, à 11 h. 15 (heure américaine), le Bernard-Hispano était aperçu par le gardien du phare de l’île Martinicus. L’altitude était toujours de 300mètres.

Le chemin choisi par Lefèvre divisait l’Atlantique en en trois sections. Dans la première, l’appareil faisait route vers le Sud-Est jusqu’au 41° parallèle; Puis, remontant vers le Nord-Est, l’équipage passait franchement au nord des Açores et enfin piquait sur Saint-Nazaire, point choisi pour toucher la Terre de France. Le premier changement de cap devait être effectué après dix heures de vol de vol et le second après dix-huit heures. Les altitudes de vol devait croître régulièrement pour atteindre le palier de 4.000 mètres après vingt-cinq heures de marche. Cette Ligne de conduite fut respectée, et c’est ainsi qu’après trois heures de vol, le Bernard naviguait à 800 mètres; après dix Heures, il était à 1.200 mètres; au bout de quinze heures, il atteignait 2.000 mètres qui fut l’altitude moyenne de la majeure partie du voyage, avec quelques pointes à 2.500mètres; A la 21° heure, une brusque descente le conduisit à 500 mètres d’altitude, mais on peut dire que ce point fut l’altitude la plus basse enregistrée au dessus de l’Atlantique, si on excepte une abattée presque au niveau de la mer survenue à la troisième heure.

Ce pilotage, qui fut dur avec un avion lourdement chargé, montre bien toute la valeur d’Assollant qui prit les commandes la première journée jusqu’à 17 heures, se reposa vingt minutes, pilota toute la nuit, confia le manche pendant une demi-heure à Lefèvre, Le lendemain matin et, pendant les dernières heures, relaya tous les quarts d’heure son équipier.
Les premières informations concernant la marche du Bernard-Hispano furent fournies à 23 h 45 (heure de Paris), par le steamer Whiteville, qui rencontra l’avion à 1.400 kilomètres au Sud-Est du cap Race (Terre-Neuve)

Puis, dans la nuit, le 14 juin, à 2 heures du matin, le Rochambeau reçut un message, émanant de Lotti, et malheureusement brouillé, où l’on crut comprendre que par suite d’une forte dépense en carburant, l’équipage allait faire route vers le Portugal. Peu après, à 4 heures du matin, le steamer American-Farmer entra en liaison avec avec le Bernard. Tout allait bien à bord. On sut par la suite qu’Assollant, Lefèvre et Lotti avaient rencontré une zone de mauvais temps pendant la nuit et qu’ils avaient souffert de la pluie et du froid.
A 12 heures, à 1.100 km à L’ouest de la ponte de l’Espagne et à 1.400 km du Nord-Est des Açores, le vapeur Laconia entendit le bruit de l’Hispano. Le vent était du sud, avec de la pluie. A cet instant, l’avion était descendu à environ 2.000 mètres d’altitude, mais, caché par le rideau de nuages, les passagers du navire ne purent le voir.

Le dénouement de l’aventure était proche. A 6 H.30, la terre doit être en vue et l’avion perd rapidement de l’altitude. De 2.000 mètres il descend à 500 mètres, poursuivant sa route le long de la côte espagnole. Une heure et demie après, à 20 heures, on apprend son atterrissage sur la plage de Comillas, à 45 Kilomètres de Santander. Si, comme l’équipage l’a annoncé, il restait encore 300 litres d’essence à bord, on peut admettre que soit une avarie, soit la fatigue a conduit les vaillants pilotes à se poser sur l’accueillante plage espagnole. Néanmoins, le grand exploit était réussi, l’Atlantique avait été vaincu par un équipage français, avec du matériel français, un vol sans escale de 5.500 kilomètres avait été effectué en vingt-neuf heures de vol, à la remarquable vitesse moyenne de 190 kilomètres à l’heure.

Après ce vol magnifique, le retour en France paru laborieux pour les milliers d’enthousiastes qui attendait au Bourget. La journée du 15 se passa en ravitaillement et en réparations qui ne furent terminées que le soir à 19 heures. Le 16, à 6 h. 45 Assollant, Lefèvre, Lotti et Arthur Schreiber, accepté maintenant comme membre de l’expédition, quittèrent Comillas à destination de Cazeaux, mais ils durent atterrir sur la plage de Mimizan, 40 kilomètres avant d’arriver à leur étape. Il était 8 h. 35 . Le centre de Cazeaux, immédiatement alerté, envoya en reconnaissance, à 9 heures, le capitaine Fruchard, puis à 9 h. 30, l’adjudant-chef Laffargue avec, comme passager, le commandant Barès, décolla à son tour suivi, à 9 h. 40, de l’adjudant Dumenieu qui apportait le ravitaillement et le matériel de dépannage. La marée montante força l’équipage à haler son avion sur le haut de la plage, opération qui fut mené à bien de mulets et de madriers. Enfin, à 16 h. 51, la plage était redevenue libre, le Bernard-Hispano décolla de Mimizan, atterrit à Cazeaux à 17 H. 05, compléta ses pleins, repartit à 17 h. 50, traversa la France en bolide et, à 20 H. 44, se posa au Bourget au milieu d’un enthousiasme délirant… et bien mérité.

Décrire les manifestations de chaude sympathie qui accueillirent ces « forceurs de succès » sort du cadre que nous nous sommes imposés pour cette relation.

Qu’il nous suffise de dire que M. Laurent Eynac, MM. Mac Cracken, Lemarchand, Couhé, Norman, Armour, les colonels Poli-Marchetti, Antoinat et de nombreux autres eurent beaucoup de mal à apporter leurs félicitations à l’équipage heureux mais rompu, qui appartient maintenant à l’histoire Les Artisans du succès

Parmi les bons artisans du succès, on doit citer d’abord l’avion Bernard, œuvre capitale de Jean Hubert qui l’avait créé pour un vol transatlantique que devait effectuer Tarascon. Depuis cette époque et devant les qualités de l’appareil, Le Bernard-Hubert aux lignes élégantes a été choisi par de nombreux équipages qui voulaient tenter de grandes choses. L’âme de l’avion, ce fut le moteur Hispano-Suiza de 600 CV que l’on retrouve au palmarès de toutes les grandes traversées, celle de Costes, de l’Atlantique Sud, et aussi celle de Jimenez et Inglesias. Citons encore l’hélice métallique Levasseur, le Radiateur Chausson, les magnétos Scintilla, et enfin les essieux spéciaux de la Société Métallurgique de l’Ariège. »