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Les Aventures du lieutenant Maréchal par Bruno Baverel


Le Colonel Georges Aouach par Bruno Baverel

Le colonel Georges Aouach

              Un pilote de bombardier pendant la guerre de 1939-1945

Georges Aouach

La Seconde Guerre Mondiale

Le 6 octobre 1939, à bord du LeO 451 n°6, baptisé Le Lion, du 1er Escadron du Groupe de Bombardiers GBI/31, prenaient place le lieutenant-pilote Georges Aouach, le sergent Maurice Aubert, mitrailleur, le lieutenant-colonel Paul Gérardot, chef d’équipe, et l’aspirant Roy, radio.

La mission de l’équipage : voler jusqu’en Allemagne pour une mission de reconnaissance photo à 8000 m d’altitude.

Lieutenant-pilote Georges Aouach, 3ème à partir de la gauche

Sur le chemin du retour, après avoir échappé aux tirs de D.C.A. de la Flak allemande, le bombardier français finissait par être pris en chasse par deux Messerschmitt BF 109. Une balle blessait Georges Aouach à la nuque et une autre, sans doute traçante ou incendiaire, lui brûlait le visage (il en porterait toute sa vie les cicatrices) tandis que le sergent Aubert, touché par une rafale de mitrailleuses alors que de sa tourelle il tentait de répliquer aux tirs des chasseurs ennemis, décédait peu après de ses blessures.

Son bombardier hors de contrôle, Georges Aouach réussissait néanmoins un atterrissage de fortune en rase campagne, non loin de la ville d’Euskirchen. Le colonel Gérardot eut une jambe fracturée lors du choc à l’atterrissage et sera le 2ème colonel de la 31ème escadre abattu en territoire ennemi en moins d’un mois. L’équipage fut capturé par une patrouille allemande et fit partie des premiers aviateurs français faits prisonniers dès les débuts de la guerre. Les deux blessés, Aouach et Gérardot, furent transportés dans un hôpital de campagne avant d’être transférés en camp de prisonnier.

En septembre 1939, les conditions d’engagement des LeO 45 ne correspondaient pas aux potentialités de l’appareil. Employés dans des missions de bombardement tactiques, les équipages, héroïques et sacrifiés, se voyaient prescrire d’attaquer à 500 mètres d’altitude, hauteur à laquelle les nombreuses pièces de Flak étaient particulièrement dangereuses. Ce bombardier rapide était pourtant donné pour être l’un des meilleurs du monde de par sa résistance aux coups, son armement défensif d’un canon de 20 et d’une mitrailleuse ventrale escamotable, mais ses résultats opérationnels décevants au cours de la campagne de France, le fait que le LeO 45 était considéré par la majorité des pilotes comme un appareil délicat, sinon dangereux à utiliser, viendrait bousculer ces données pour le moins théoriques.

La captivité

L’équipage du Lion se retrouva interné à l’Oflag IV-D, camp d’officiers prisonniers de guerre en Allemagne. Situé sur le territoire de la commune d’Elsterhorst, à 50 km au nord-est de Dresde et 4 km de la petite ville d’Hoyerswerda en Saxe, le camp se trouvait à la limite de la Silésie, son effectif étant de 2 500 officiers avec leurs ordonnances.

Après un séjour à l’hôpital pour soigner ses blessures, Georges Aouach fut transféré au camp de Dulay Luft où il passa un peu plus de deux années avec une seule idée en tête : s’évader et reprendre le combat !

En mai 1940 il était particulièrement affecté d’apprendre que son ami et ancien coéquipier le capitaine Jean Moncheaux, avait été abattu à bord de son LeO 451 au-dessus de la Somme lors d’une mission de bombardement. Jean était pilote, comme Georges, les deux hommes s’étaient rencontrés lors de leur formation d’aviateur et le fait d’être nés tous deux en Algérie, (Jean était né à Constantine où son père était professeur de mathématiques) les avait rapprochés. Contrairement à Georges, Jean se rendait fréquemment en Algérie en vacances et vivait une partie de l’année au Maroc. Ils s’étaient vus la dernière fois lors de manœuvres militaires en mai 1939 où Jean avait écrit à sa femme :

« Le moral reste bon, de plus, c’est épatant depuis que j’ai mon meilleur ami à l’escadrille. Nous faisons équipage ensemble, évidemment et nous nous entendons toujours à merveille. Avec Aouach nous faisons un tandem épatant et notre collaboration va devenir particulièrement efficace. Nous partirons faire une randonnée en Bretagne survoler des fantassins et les dépister dans des exercices de débarquement… » 

Gardés par des soldats allemands, un groupe de prisonniers de guerre, Georges Aouach, 3ème à partir de la droite. Derrière la photo il a écrit : « Le départ, type entente cordiale, en promenade, janvier 1940 
Georges Aouach, 2ème à partir de la gauche, prisonnier de guerre de 1940 à 1942 à Dulay Luft près de Sagan en Basse-Silesie prussienne.
Georges nourrissant une biche lors d’un petit moment de détente aux abords d’un parc jouxtant le camp de prisonniers. Il écrit : « Essai de mise en confiance au moyen de châtaignes »

                                         L’évasion

Le samedi 29 Mars 1942, n’attendant pas qu’on vienne le délivrer, avec un groupe d’une vingtaine d’officiers Georges s’évadait par un long tunnel creusé depuis la baraque 38, qui exigea plusieurs mois de travail. Faisant équipe avec le Lieutenant de Castries (qui devait devenir célèbre quelques années plus tard pendant la guerre d’Indochine lors de l’affaire de Diên Biên Phu), les deux hommes réussirent à gagner la zone libre puis de Marseille où Georges Aouach retrouvait son épouse d’origine russe, Miléa Rabinovici rencontrée en 1936, qui avait réussi à le rejoindre là-bas. Ils embarquaient pour la Tunisie, leur nouvelle affectation. Ils n’y restèrent que quelques mois car à l’arrivée des allemands en novembre 1942, ils rejoignaient l’Algérie où Georges, comme il le désirait tant, reprit les combats en tant que pilote dans un Groupe de Bombardement intégré dans le dispositif de la R.A.F. britannique au sein des Forces aériennes françaises libres. Miléa elle, s’engagea comme chirurgien-dentiste dans le Corps Aérien pour la durée de la guerre qu’elle termina avec le grade de lieutenant.

On retrouve peu d’informations sur cette période de sa vie mais il semblerait avoir rejoint le groupe Bretagne des Forces Aériennes Libres (FAFL) à Fort-Lamy (Tchad), retrouvant avec émotion cette ville où son père avait combattu en 1900 sous les ordres du commandant Lamy lors de la mission saharienne.

Georges Aouach dans Paris libéré, 1946

                    fin de la Seconde Guerre Mondiale

Nous sommes en 1944 et le Groupe de Georges Aouach est devenu Groupe de bombardement moyen II/20 Bretagne, prenant part à la campagne d’Italie puis à la libération de l’Alsace, contribuant par ses appuis aériens à la rupture de la ligne Siegfried. Il appuie ensuite l’offensive américaine sur la Sarre en mars 1945 puis opère sur la poche de Royan en avril où Georges Aouach retrouve sa Charente-Maritime.

S’étant déjà battu sous tous les climats et sur tous les théâtres d’opérations, le Bretagne poursuivait sa mission jusqu’à la victoire finale. 

Le 2 septembre 1945 on retrouve Georges Aouach en Allemagne, affecté à l’État-Major de Paul Gérardot, devenu Général, qui faisait partie de son équipage en 1939. Paul et Georges se retrouvèrent avec émotion, évoquant les années passées.

Après la guerre Georges Aouach et sa femme Miléa se retrouvent et s’installent en Seine-et-Oise où Georges continue sa carrière de pilote au sein du Groupe de Transport 3/15 Maine tandis que Miléa reprend ses activités de dentiste. Colonel d’aviation au début des années 1950 il prend sa retraite et devient Directeur-commercial pour la firme Thomson-France. Le 5 août 1971, alors qu’ils partaient en vacances en Espagne, à la sortie de Saint-Aignan-sur-Cher, dans une suite de virages leur voiture dérapa et vint s’encastrer sous les roues d’un camion arrivant en sens inverse. Ils furent tués sur le coup. Georges avait 64 ans et devait prendre sa retraite de Chez Thomson l’année suivante, Miléa en avait 59, ils n’avaient pas eu d’enfants.
Leurs obsèques eurent lieu dans la plus stricte intimité dans le cimetière de La Flotte-en-Ré.

par Bruno Baverel                                                

SOURCES

  • Archives et photos de la famille Aouach
  • toutes les photos font partie de la collection privée de Bruno Baverel

Du même auteur :


Potez 431 F-AMPF

Potez 43 F-AMPF ©Bruno Baverel

Potez 43 F-AMPF ©Bruno Baverel

Merci à Bruno Baverel qui nous fait partager, cette photo du Potez 431 F-AMPF  (sn 3445) sorti d’usine le 8septembre 1933. le 1er propriétaire Pierre Falck le basa au Bourget, c’est ensuite l’aéroclub de Nantes qui le racheta Le 6 août 1936. Il fut un des rare avions d’aéroclub qui survécu à la guerre et fut transformé en Potez 439 le 30 septembre 1949 et acheté par l’aéroclub les Aiglons d’Ivry et basé à Lognes-Emerainville et finalement reformé le 4 mai 1865.

Si vous reconnaissez l’une de ces cinq jeunes femmes ou si vous savez dans quelles conditions et quelle année a été prise cette photo, contactez moi : contact@passionpourlaviation.fr


Armand Baverel s’est envolé pour toujours

Armand Baverel sur l’aile d’un P47 Thunderbolt ©Bruno Baverel

Armand Baverel dit “La Bavouse” s’est envolé pour toujours le 3 février 2015 à l’age de 85 ans. Né  le 12 août 1929 à Idar-Oberstein (Allemagne occupée), il vit chez ses parents à Clermont-Ferrand lorsqu’il s’engage dans l’Armée de l’air en 1948 à l’âge de 19 ans. Il possède un CAP de Metteur au point et intègre l’école des mécaniciens de l’Armée de l’air à la base de Rochefort en Charente-Maritime (C’est là qu’il rencontrera sa future femme). Nommé Caporal en 1949 puis Caporal-chef en 1950. Affecté à la zone de défense aérienne 902, il passe Sergent en 1951 puis part à Saïgon (Indochine). Il revient en France l’année suivante en 1952, se marie et est affecté au Bataillon de l’Air 1/104 au Bourget puis au Centre de rassemblement du Personnel naviguant 745 d’Aulnat en Auvergne.
 Il passe et réussit les examens pour intégrer une formation de pilote. En 1954 il part au Maroc, Base-école 702 à Marrakech (Ville qui voit naître son fils ainé Bruno, le 11 janvier 1955)
 Il obtient son brevet de pilote (breveté n° 36648 transport) dans l’armée de l’Air le 6 octobre 1955,  Puis la famille Baverel part ensuite à Avord,  puis en Tunisie où Armand Baverel est affecté au Groupe saharien de connaissance et d’appui n°76 à Tunis. (Sa fille naît à Salambô en 1956) En 1957 toute la petite famille suit Armand à Saïgon (Guerre d’Indochine), c’est la seconde fois pour Armand qu’il y va . En 1958 durant la guerre en Algérie, Armand Baverel est basé à Oran. En 1960 il est nommé Sergent-chef et rejoint la BA 126 à Solenzara en Corse accompagné de sa famille. Trois années plus tard en 1963, retour sur le continent dans la famille à Port-des-Barques (à côté de Rochefort).

l’Adjudant Armand Baverel aux commandes, posé sur la place St Nicolas en plein centre de Bastia (Corse) pour une évacuation sanitaire.1962 ©Bruno Baverel

Armand Baverel qui s’est spécialisé en tant que pilote d’hélicoptère (brevet de pilote d’hélicoptère n° 109), part pour Djibouti, 22ème Escadron d’hélicoptères, où sa famille doit le rejoindre quelques mois plus tard. Hélas il se crashe en hélico lors d’une mission et est rapatrié sanitaire à l’hôpital du Val de Grâce. Il est affecté ensuite à la BA 709 de Cognac comme instructeur-pilote et prendra sa retraite de l’Armée le 1er juillet 1966.
Armand Baverel obtenu six citations pour fait de guerre (Indochine, Algérie). Il a pris sa retraite avec le grade d’Adjudant-chef (à cette époque là, on pouvait devenir pilote sans être officier) avec des états de services impressionnants : 1118 missions de guerre, 300 évacuations sanitaires de nuit et de jour en contact direct, 14.540 heures de vol dont 5000 heures sur hélicoptère…. Il est titulaire de 25 décorations (Chevalier de la légion d’honneur, Médaille militaire, Médaille du courage et du dévouement, Médaille du service de la santé des armées, Médaille de la  ville de La Rochelle……)

Revenu à la vie civile, Armand Baverel continuera à voler de longues années devenant Président de l’aéro-club de Rochefort durant une vingtaine d’année. Pour des raisons familiales, il s’installe à La Rochelle où il pilotera et donnera des cours de pilotage jusqu’à l’âge de 79 ans environ. “Un pilote ne meurt jamais, il s’envole juste et ne revient pas” Antoine de Saint-Exupéry 

La cérémonie d’adieu aura lieu le mardi 10 février 2015 à 15h00, au cimetière de Saint-Eloi à La Rochelle, porte 1 suivi, de l’inhumation.

Bruno Baverel


JU 52 ou Toucan ?

AAC.1 Toucan au camp de Meucon 1951 @Bruno Baverel
Cette photo qui m’a été envoyée par Bruno Baverel à été prise en 1951 au camp de Meucon près de Vannes. Pour m’aider à la déchiffrer, j’ai fait appel aux spécialistes d’Aéroforum qui comme à l’habitude ont très vite répondu apportant de très nombreuses informations.
La question principale est toujours l’identification de l’avion. Au premier coup d’oeil, l’allure général de cet avion peut faire penser à un JU 52-3m construit par Junkers mais en y regardant de plus prêt on peut voir inscrit sur la dérive AAC 1, il s’agit donc d’un « Toucan ». 
Après 1945, l’armée de l’Air a effectivement été dotée de AAC1 « Toucan » et non de « vraies » Tante Ju en provenance de chez Junkers. L’appellation « Toucan » est la dénomination constructeur concernant les Amiot AAC-1 (Ju 52 construits par Amiot en France). Les moteurs étaient des BMW 132Z3 construits pas Gnome et Rhône.
C’est la Demi-brigade coloniale de commandos parachutiste qui a été stationnée à Meucon de 1947 à 1954, avant d’émigrer vers Bayonne où elle est devenue le 1er RPIMa qui y est toujours. Meucon était alors le point de passage obligé des bataillons coloniaux qui partaient ou revenaient d’Indochine.

Remerciement :
à Philippe Ballarini, Bruno Baverel, Sosthene Billault, Jean-Louis Bleneau,  Philippe Coudercho, Didier Lecoq,  Lucien Morareau.


L’évasion de L’aviateur Victor Ménard par Bruno Baverel

«  Je ne vous parlerai, pour ma part, que de l’impression que nous avons ressentie quand, sur le coup de midi, au-dessus de la vaste campagne où s’entassaient les canons et où s’alignaient les fantassins, un oiseau d’or est arrivé à tire-d’aile, coupant d’un geste de défi le ciel azur. C’était l’adjudant Ménard sur son Blériot ! Il planait par-dessus le grondement des batteries et les évolutions des brigades de cavalerie. Il était à la foi très petit et très grand … »  

C’est par cette introduction (Extrait d’un article paru dans La Petite Gironde pendant la Grande Guerre) que Bruno Baverel publie, dans ce N°20 des Ecrits d’Ouest, (revue publiée par la Société rochelaise d’histoire moderne et contemporaine sur l’histoire, la littérature et l’art de la Charente, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres, la Vendée et la Vienne), L’évasion de l’aviateur Victor Ménard, « As » de la Première guerre mondiale. 

Victor Ménard, en passager pendant le tour de France aérien de 1910. Au volant le capitaine Camine ©gallica.bnf.fr
Après une brève biographie et une partie dédiée à l’épopée des Tours de France aériens d’avant-guerre auxquels notre pilote participa, (Il fut le premier pilote à poser un aéroplane à Rochefort, sa ville natale, à l’occasion du Tour de France aérien de 1911), l’auteur s’attache surtout ici à relater l’histoire de sa rocambolesque évasion du camp de prisonnier d’Ingolstadt en Allemagne, en 1916.

En effet, à l’entrée en guerre de la France, Victor Ménard, détenteur d’un brevet de  pilote depuis 1910 après avoir débuté en tant que mécanicien sur ballons dirigeables, est naturellement affecté en tant que lieutenant-pilote à l’escadrille HF 32.

Le 12 octobre 1914, il est envoyé en mission : il s’agit d’une reconnaissance au-dessus de la ville de Lille, encerclée et soumise à un bombardement intensif. Le temps presse et le quartier général veut savoir si le 20ème bataillon de Chasseurs a réussi à arriver en renfort. Victor Ménard accomplira cette mission, se posant en acrobate sur l’esplanade qui se trouve devant la citadelle, sous la mitraille ennemie avec à son bord des dépêches, une caisse remplie de pigeons voyageurs et quelques médailles à distribuer.

A l’aérodrome de Buc, (Yvelines), Victor Ménard donne le baptême de l’air à Jean Chollet, Saint-Cyrien ©gallica.bnf.fr

Souffrant d’un fort mal de ventre avant de partir pour sa mission, il avait refusé d’être remplacé, minimisant la douleur qui l’accablait. Las, il s’effondrera au moment de remonter dans son avion, victime d’une péritonite appendiculaire et ne pourra redécoller de Lille, désormais occupée par les Allemands. Il sera hospitalisé, opéré, fait prisonnier par les Allemands et envoyé au camp de prisonniers de Halle-sur-Saale avant d’être transféré à Ingolstadt au fort Prinz Karl où il retrouvera le capitaine Zédé. Après deux années de captivité,  il s’évadera en compagnie du lieutenant Pinsard, réussissant à passer en Suisse, puis en France où il  reprendra ensuite les combats au sein du 1erGroupe d’Aviation, deviendra chef de la N 26 et commandant de l’Escadre de combat n° 1.

Le colonel Ménard et le Colonel Pinsard

Victor Ménard ne s’arrêtera pas là ! Ayant quitté l’armée en 1924 avec le grade de lieutenant- colonel, il est pressenti pour faire partie d’une expédition au pôle Nord en tant que pilote de reconnaissance. Pour diverses raisons, cette expédition ne verra pas le jour. Nul doute que Victor Ménard aurait adoré survoler ces immenses régions polaires aux commandes de son aéroplane et l’auteur l’imagine, sa moustache couverte de givre, traçant des courbes superbes dans l’espace, planant émerveillé au-dessus de blancs infinis… Pourtant il reprendra du service. Quelques années plus tard, la Seconde Guerre Mondiale le mobilise à nouveau en tant que Directeur des écoles de chasse aérienne dès 1939. Après 1940 il entre en résistance. Arrêté par les Allemands en 1943, expulsé de son domicile de La Rochelle où il est arrêté le 10 août, il est déporté pour la seconde fois en Allemagne, à Reuth. Il en sortira à la Libération très affaibli, ne se remettra pas des privations subies et décédera après une longue maladie le 13 avril 1954 à l’âge de 72 ans. Son corps sera transporté et inhumé au cimetière de Rochefort, dans le caveau de famille, dans la plus stricte intimité. Le journal La petite Gironde lui dédiera ce texte :    « L’une des plus prestigieuses figures de l’aviation de chasse française vient  de mourir à la Rochelle. Grand officier de la Légion d’Honneur, titulaire de dix citations à l’ordre de l’armée, le colonel Victor Ménard disparait et avec lui s’éteint l’une des plus pures figures de notre aviation de chasse. Rochefortais pur sang, comme tant d’autres, il porta le blason de sa ville natale au sommet de la gloire : alors que l’on cherche des noms pour conserver dans la pierre le souvenir des enfants de Rochefort ayant bien mérité du pays et de notre cité, souhaitons qu’un jour prochain celui du colonel Ménard soit donné à l’une de nos rues, rappelant ainsi à nos descendants le nom prestigieux d’un des précurseurs de l’aviation et héros national. »

Sur sa stèle qui s’efface doucement, on peut encore lire:

Victor Ménard 
 

8/6/81-13/4/54 
 

Colonel de l’armée de l’Air 
 

G.O de la Légion d’Honneur 
 

Croix de Guerre 14-18 et 39-40 
 

 Neuf Palmes 


Pionnier de l’Aviation 
 

Atterrit le premier à Rochefort, sa ville natale en 1911.

 ____________________________ 

C’est le récit de sa rocambolesque évasion, cette odyssée écrite de la main de Victor Ménard dans son rapport présenté au ministre de la Guerre à son retour de captivité et retranscrit par l’auteur, que nous vous proposons de découvrir dans ce n°20 des Écrits d’Ouest. (Les cahiers des Écrits d’Ouest peuvent être commandés ici : Société rochelaise d’histoire moderne et contemporaine, BP33, 97 rue Gambetta, 17002, La Rochelle cedex.)

Bruno Baverel

Bruno BAVEREL  Enfant, il a suivi ses parents à travers le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Vietnam et la Corse avant de venir retrouver ses racines familiales en Charente-Maritime. Il pensait faire une carrière de musicien avec son groupe de jazz rock, « Facteur Cheval », dans les années 70-80, mais finalement il se tourne vers l’écriture avec un premier roman Lieutenant indigène, sorti en 2007 aux éditions La Découvrance. Deux autres romans suivront avec Etienne et les sirènes, en 2009 suivi de Tintouin chez les Papous en 2011, toujours chez le même éditeur. La sortie d’un quatrième roman est prévue au premier semestre 2014 avec son nouvel éditeur, Geste éditions.  À noter également, coté musique, la reformation, trente ans plus tard, du groupe facteur Cheval renforcé désormais d’une choriste. L’enregistrement d’un CD et des concerts sont prévus aux environ de l’été 2013. À suivre…..!


BRÉGUET ALIZÉ BR. 1050

  Bréguet Alizé BR 1050  exposé Rond-Point Albert Bignon à Rochefort ©Bruno Baverel

  Merci à Bruno qui m’a envoyé cette photo d’un Bréguet ALIZÉ BR 1050, qui est exposé sur le Rond-Point Albert Bignon à l’entrée de Rochefort en venant de La Rochelle devant l’ancienne base aéronavale devenue école de gendarmerie. En effet, le 31 juillet 2002, Le CEAN (Centre Ecole de l’Aéronautique Navale) a rejoint la Base Aérienne 721 de Saint-Agnan où se trouve l’EFSOAA (Ecole de Formation des Sous-Officiers de l’Armée de l’Air). Présent depuis 1992, cet avion de lutte anti-sous-marine a été repeint en 2007. Son premier vol eut lieu le 5 octobre 1956, et fut retiré du service en septembre 2000. Le Br. 1050 est un avion  de lutte anti-sous-marine et lutte anti-surface embarqué à bord des porte-avions, construit à 89 exemplaires dont 75 pour l’Aeronavale, il équipa les flottilles 4F, 6F et 9F de 1959 à 2000. Les sept derniers appareils encore en service au sein de la 6F à Nîmes-Garons furent retirés du service au profit de l’E2C-Hawkeye.
Il pouvait accueillir 3 membres d’équipage : un pilote, un opérateur radar et systèmes de direction, un navigateur. Un quatrième pouvait être embarqué à l’arrière. Équipé d’un turbopropulseur Rolls-Royce Dart RDa.21 de 2000 ch, il a une longueur de 15,60 m, une hauteur de 5m et une surface alaire de 36 m2. Sa masse à vide est de 5700 kg. Il pouvait emporter un armement interne et externe.

Source des informations :
Net Marine : http://www.netmarine.net


P47 Thunderbolt du groupe de chasse 1/8 Saintonge

(photos collection privée Bruno Baverel)
Voici le P47-30-RA Thunderbolt immatriculé 44-33340 qu’on peut voir en tête d’alignement lors d’un précédent message. Sous réserve de confirmation il appartenait au Groupe de Chasse 1/8 Saintonge basé à Oran. Selon le site Base de données Republic P-47 THUNDERBOLT Database cet avion s’est crashé le 11 juin 1951 vers Sainte-Barbe du Tlétat en Algérie, le pilote Félix Guermeur-Correla est décédé dans cet accident.


Armand Baverel sur l’aile d’un P47 Thunderbolt

Armand Baverel sur l’aile d’un P47 Thunderbolt ©Bruno Baverel

Armand BAVEREL en vol sur T6

(photo collection privée Bruno BAVEREL)

REPUBLIC F84-F « Thunderstreak » à Solenzara

F84-F de l’escadron  2/9 « Auvergne » en mission d’entrainement à Solenzara (Corse) ©Bruno Baverel
En 1962, un mécanicien de l’escadron 2/9 « Auvergne » de la 9eme Escadre de Metz déguisé en bandit Corse pose devant ce F84-F de son escadron en mission d’entrainement sur la BA126 de Solenzara . Cet Escadron sera dissous le 1er juillet 1965. Vous pouvez lire cet autre article sur les F-84F de la 9eme Escadre de Metz.

Ce même mécanicien déguisé en bandit corse devant un Meteor F8 de l’école de chasse de la Force Aérienne Belge©Serge Bonfond
Je vous recommande le site de Serge Bonfond, ancien technicien de la Force Aérienne Belge qui travailla en tant que spécialiste moteur sur F-16, au 1Wing de Chasse Tout Temps de Beauvechain, de 1978 à 1988 : http://www.sergebonfond.be/ . Une page en particulier y est consacrée à la BA 126 « Capitaine Préziosi » Ventiseri-Solenzara

Armand Baverel en test voltige

(photo collection privée Bruno Baverel)

Armand Baverel s’apprête à embarquer à bord de ce T6 pour un test voltige.