Archives mensuelles : janvier, 2016

L’Arc en Ciel à Casablanca en 1933

Arrivé de l'arc en ciel à Casablanca
Arc-en-Ciel à Casablanca le 19 mai 1933 (collection privée Marie-Aline Perrin)

Merci à Marie-Aline Perrin qui m’a envoyé ces photos historiques de l’Arc-en-Ciel en escale à Casablanca prises par le photographe professionnel Marcelin Flandrin dont l’atelier « Photo Flandrin Casablanca » se trouvait 128 rue Gay Lussac.

Ce trimoteur  de 30 mètres d’envergure à l’allure élancé équipé de 3 moteurs Hispano-Suiza de 650 Cv fait partie des engins mythiques qui ont marqué l’histoire de l’aviation. Le 16 janvier 1933, piloté par Jean Mermoz et accompagné par René Couzinet lui-même, le Couzinet 70 (immatriculé F-AMBV) bat le record de la traversée l’Atlantique Sud entre Saint-Louis-du-Sénégal et Natal en 14h27 pour 3200 km soit une moyenne de 221 km/h. La deuxième traversée de l’Atlantique sud vers Dakar à lieu le 15 mai,  le vol retour vers la France s’effectue du 16 mai au 21 mai avec les escales suivantes Saint-Louis, Cap Juby, Casablanca, Toulouse-Francazal (voir précédent article : http://www.passionpourlaviation.fr/2014/07/25/larc-en-ciel-a-toulouse-francazal-en-1933/) et enfin Paris. L’arrivée au Bourget  devant 15 000 personnes est triomphale.

ARc en ciel moteur central arrété
Arc-en-Ciel à Casablanca moteur central arrêté, le 19 mai 1933 (collection privée Marie-Aline Perrin)

Le 19 mai 1933, Le Couzinet 70 Arc-en-Ciel en provenance de Cap-Juby fait escale à Casablanca. René Couzinet témoigne de leur départ le matin de très bonne heure :  « Dans le sable de la plage, Mermoz lance l’Arc-en-Ciel vers la mer. A quelques mètres des vagues, il décolle. A ce moment précis le moteur central, à la suite d’un faux contact, s’arrête net. C’est l’écrasement irrémédiable au bord de l’eau. Non, Mermoz « rend la main » à un mètre au- dessus de l’écume, demande à l’avion un effort désespéré, prend deux mètres de hauteur, rend de nouveau la main, reprend cinq mètres. Les deux moteurs latéraux tirent éperdument. Quand Collenot réussit à remettre en marche le moteur central, l’avion est déjà hors de danger. Quatre heures après, nous sommes à Casablanca, et le Maroc nous accueille avec un élan émouvant. »

Arc en ciel à Casablanca
Arc-en-Ciel à Casablanca le 19 mai 1933 (collection privée Marie-Aline Perrin)

Sur cette photo, j’ai cru un certain temps qu c’était Jean Mermoz qui saluait la dame au chapeau, mais il semble que ce soit plutôt Pierre Carretier, le second pilote (reconnaissable à sa cicatrice à la joue), qui au 1er plan salue la dame en blanc. Avec son mouchoir à la main et ses cheveux en bataille, il s’agit de Jean Manuel, le radio.  Le mécanicien Alexandre Collenot, qui portait sur ce vol une cote de travail semble absent du cliché tout comme, le navigateur Mailloux sans doute encore dans l’avion occupé à préparer le vol du lendemain vers Toulouse-Francazal , Il manque aussi la septième personne présente sur ce vol, le journaliste du Matin Paul Bringuier qui raconte la traversée puis le vol retour vers Paris dans les numéro du 24, 25 26 et 27 mai 1933 qu’on trouve sur BNF Gallica

Arc en ciel au Parking
Arc-en-Ciel à Casablanca le 19 mai 1933 (collection privée Marie-Aline Perrin)

Le lendemain l’Arc-en-Ciel repart pour Toulouse-Francazal, son avant dernière étape avant Paris le Bourget. L’Arc-en-ciel, continua de voler à titre « expérimental » sur la ligne France-Amérique du Sud, jusqu’à réaliser sa 8e et dernière traversée en 1934. un autre exemplaire fut commandé par Air France mais ne vola jamais et fut vendu aux enchères en 1937.

Documents  consultés :


Atlas Atlantique Airlines à Paris-Vatry

A320 LY-SPBjpg

A320 LY-SPB affrété par Atlas Atlantique Airlines à Paris-Vatry ©Sandra Prevost

Une nouvelle compagnie française s’est installé à Paris-Vatry depuis le 17 décembre 2015. Il s’agit d’Atlas Atlantique Airlines qui a affrété un A320 de 180 sièges  auprès de la compagnie lituanienne Small Planet Airlines,  ceci afin d’assurer ses rotations vers trois destinations algériennes, en l’occurrence Oran et Alger deux fois par semaine et Tlemcen une fois par semaine. Ce nouvel opérateur aurait choisi Paris-Vatry pour ses coûts très compétitifs par rapport à ceux des plateforme parisiennes, de plus le terrain est ouvert 24/24 ce qui est un avantage en cas de retard tout en étant à une relative proximité de Paris.
Atlas Atlantique Airlines envisage de baser un deuxième appareil à Paris-Vatry afin d’assurer neuf rotations hebdomadaires sur de nouvelles destinations dont probablement le Maroc.

Film du meeting aérien de Lens 2015

En attendant l’édition 2017, voici le film du meeting aérien 2015

Association « Fêtes de l’Air Lens-Bénifontaine »
62 bis, rue Pasteur   F-62410 BÉNIFONTAINE
organisation@meeting-air-lens.com
http://www.meeting-air-lens.com
http://www.facebook.com/Lens.Airshow


Le hangar d’Ali Baba

Nord 1100 DB7

Nord 1100 DB7 du CEV

Parfois certain hangars à l’allure discrète peuvent révéler de véritables trésors comme celui ci qui se trouve en région toulousaine. On peut y voir un Nord 1100 qui a été utilisé par le CEV de Toulouse. Son propriétaire l’a acheté en 1978 lors d’une vente aux enchères.
La photo du DB7 en révision à Brétigny en 1970 montrant son moteur  Renault 6Q10 est publiée en page 38 du moniteur de l’aéronautique n° 17 (01 février 1979). Mais il semble avoir aussi fait l’objet d’un article dans un magazine aéronautique des années fin 60/début 70, où on pouvait voir l’avion en restauration en pages centrales de cette revue  (Aviation Magazine peut être ?)

Stampe de Villeneuve sur Lot

Mais en plus du Nord 1100 on peut aussi voir suspendu au plafond ce Stampe dont l’origine semble difficile à déterminer car peut être assemblé à partir de plusieurs Stampe. Mais comme dirait une certaine pub « Et c’est pas fini » on peut aussi y voir de vieilles voitures et véhicules militaires de liaison et des pièces détachées qui doivent se compter en milliers d’unités. Si vous avez des photos, des documents ou tout renseignement concernant ce Nord 1100 et ce Stampe, contactez moi par mail (contact@passionpourlaviation.fr) j’aimerai en savoir un peu plus sur leur histoire respective.


André Turcat s’est envolé pour toujours

Concorde F-BVFC

Concorde F-BVFC au musée Aeroscopia de Toulouse @Xavier Cotton

André Turcat s’est éteint hier hier soir à l’âge de 94 ans. En effectuant le premier vol de de l’avion supersonique franco-anglais Concorde le 2 mars 1969, ce pilote d’essai déjà très connu s’est forgé une légende. Il était aussi aux commandes, le 1er octobre 1969  pour faire  franchir le mur du son pour la première fois au prototype de Concorde.
Ce pionnier de l’aéronautique moderne a battu de multiples records. En 1954, il est devenu le premier pilote européen à franchir le mur du son en palier à bord de l’avion expérimental GERFAUT I, puis sur le GERFAUT 2, il bat plusieurs records du monde de vitesse ascensionnelle et en 1959, sur le GRIFFON II, il établit le record mondial de vitesse en circuit fermé sur cent kilomètres, à la moyenne de 1.640 km/h. 

Griffon II au Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget

Griffon II au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget @Xavier Cotton

Le GRIFFON faisait appel à la propulsion mixte par turboréacteur et statoréacteur. Le turboréacteur permettait à l’avion de décoller seul et le statoréacteur fournissait la poussée nécessaire aux grandes vitesses

André Turcat est né le 23 octobre 1921 à Marseille dans une famille de constructeurs d’automobiles. Sorti de l’École Polytechnique en 1942, il devient Officier de l’Armée de l’air breveté pilote en 1947, il se retrouve chef d’opérations en Indochine.

En 1952, il est nommé directeur de l’école du personnel navigant d’essai de l’Armée de l’air et entre, l’année suivante comme chef pilote d’essais à la SFECMAS (Société française d’étude et de construction de matériels aéronautiques spéciaux) qui sera absorbée par Nord-Aviation. C’est a cette époque qu’il met au point les « Gerfaut » et le « Griffon ».
En 1959, le vice-président Richard Nixon lui  remet la plus haute récompense aéronautique américaine,  le Harmon Trophy en reconnaissance de ses essais sur les vols à Mach et ses travaux sur le stato-réacteur.  Fait exceptionnel, il le recevra une seconde fois, en 1970, pour le Concorde.

A Sud-Aviation devenu Aérospatiale puis EADS de 1964 à 1976, il devient directeur des essais en vol du Concorde.

Le 22 janvier 1971,il reçoit les insignes de Commandeur de la Légion d’honneur, il est aussi grand officier de l’Ordre national du mérite et commandeur de l’Empire britannique.

En 1973 au salon du Bourget, André Turcat effectue une  brillante démonstration du Concorde,  Convié à bord de son concurrent soviétique le Tupolev-144 il refuse l’invitation échappant ainsi  au terrible crash du « Concordski » qui s’écrase en flammes après son décollage à pleine puissance, tuant les six membres d’équipage et huit personnes au sol.


Durant sa carrière,André Turcat a effectué plus de 6.000 heures de vol.

En 1983, il contribue au lancement de l’Académie nationale de l’Air et de l’Espace à Toulouse. 

André Turcat a raconté l’aventure du Concorde dans plusieurs ouvrages, dont « Concorde, essais et batailles », et écrit ses mémoires dans le livre « Pilote d’essais ».
J’adresse mes plus sincères condoléances à sa famille, ses proches ainsi qu’à toute la communauté aéronautique. André Turcat aura à tout jamais marqué de son empreinte  l’histoire de l’aviation mondiale.
« Un pilote ne meurt jamais, il s’envole juste et ne revient pas » Antoine de Saint-Exupéry