Archives mensuelles : octobre, 2014

L’aviation légère en France 1920-1942

L’aviation légère méritait un livre !

L’aviation légère a formé des milliers de pratiquants et pratiquantes et amené de nombreux jeunes vers un métier en rapport direct avec le monde de l’aéronautique. Pourtant l’aviation légère suscite peu d’intérêt dans le monde de l’édition aéronautique, les « beaux » livres sur l’Aviation ne lui consacrent que quelques paragraphes, quand ce n’est pas quelques lignes seulement….

Depuis des années, Roger Gaborieau rêvait, au sein d’une petite structure éditoriale, de trouver un auteur qui consacrerait son talent à un travail de fond sur l’aviation légère. Car si les auteurs régionaux qui passent des années à retracer l’histoire de l’aviation font un excellent travail, celui-ci est souvent limité à leur région.
Souhaitant une vision un peu synthétique et générale de la naissance de l’aviation légère et de son développement, il décida donc de produire lui-même cet ouvrage qu’il avait envie de trouver en librairie.
Son travail a été favorisé par sa proximité avec le Musée Régional de l’Air -Espace Air Passion- d’Angers. Ce superbe musée est consacré  à l’aviation légère, ce qui fait son originalité et son intérêt. Géré par l’association  Groupement pour la préservation du patrimoine aéronautique  (GPPA), bien connu des amateurs, il conserve de belles pièces volantes ou statiques de notre « petite » aviation. Mais pas seulement. Son créateur, Christian Ravel, collecte depuis plus d’un demi-siècle, les documents, photos, manuels techniques, journaux et revues concernant le sujet.
D’abord à titre personnel, puis pour le musée, le travail de Christian Ravel a permis de créer une section « Archives et documentation » exceptionnelle et d’une richesse insoupçonnable. Une mine pour les historiens, les chercheurs, les journalistes et autres auteurs…
En plongeant dans les dizaines de milliers de photos conservées à Angers (Maine-et-Loire), Roger Gaborieau a pu trouver le fil du livre qu’il espérait si fortement. Christian Ravel et son équipe des archives du musée, son président François Blondeau, ont eu la gentillesse de l’aider en mettant à sa disposition ce matériel d’illustration et en le conseillant. Ensuite,  ce fut deux ans de travail pour Roger Gaborieau qui est prêt à vous raconter l’histoire si vous voulez bien le suivre

L’Auteur :

Roger Gaborieau, auteur de « L’aviation légère en France, 1920 – 1942″ est journaliste, pilote privé et instructeur de vol à voile, membre du Musée Régional de l’Air – Espace Air Passion – d’Angers.
Passionné d’aviation ancienne et de collection, il a participé à l’édition de plusieurs auteurs dans le domaine de l’aéronautique et acquis l’expérience du contact avec les amateurs de livres aéronautiques.

Souscription à la commande du livre :


La parution étant prévue pour le début novembre 2014,
jusqu’au 30 octobre vous pouvez faire partie des quelques privilégiés qui auront permis la publication de « L’aviation légère en France, 1920 – 1942″. Une souscription sous forme de financement participatif est en cours afin de réunir les fonds nécessaires à l’impression. En fonction du montant attribué, les souscripteurs bénéficient de quelques petits avantages tel que la newsletter, une dédicace personnalisée, une collection exclusive des marques-page « les avion légers des années 30 » ou encore la citation de votre nom dans la page de remerciement des soutiens du projet.
Pour cela, vous pouvez télécharger le formulaire Pdf et le retourner accompagné de votre règlement par chèque.

Pour plus d’informations :
http://www.aviation-legere.fr/
Formulaire de souscription


Bulles d’Air-Evreux 2014

Bulles d’Air
Samedi 8 et Dimanche 9 novembre 2014
Base Aérienne 105  Évreux
Entrée gratuite
Le rendez-vous de la BD et l’aviation aura lieux sur la Base aérienne 105 d’Évreux le week-end du 8 et 9 novembre.
Vous pourrez rencontrer et discuter avec une vingtaine d’auteurs de bande dessinée aéronautique parmi lesquelles Francis Bergèse, Jean Bardaud, Frédéric Marsaly et bien d‘autres (voici la liste complète). Ceux-ci seront très heureux de vous dédicacer leurs œuvres.
Vous pourrez bien sur visiter le musée de la BA105 mais aussi un Transall, avion de transport capable de se poser sur un terrain sommairement préparé et assurant la logistique dans toutes les opérations de l’Armée de l’Air.
De nombreuses autres animations seront organisées tel que la reconstitution d’un camp militaire américain, la présentation d’une quinzaine de modèle de voitures américaines.
Des simulateur de vol seront présents et des animation et jeux seront organisés pour les enfants.

Deux artistes aéronautiques exposeront une partie de leurs œuvres :

Mme PATRICE-CREPIN Agnès : créatrice aéronautique de mobilier design et responsable du site aérodesign à Antibes. http://aero-design.fr/

Mr CHEVALIER Christophe, artiste peintre qui réalise ses œuvres sur des supports aéronautique

Pour plus d’informations :
Bulles d’Air : http://bulledair.hol.es/ 


Airbus A330 : avion de la République Française

A330-200 de la République Française à Nantes le 10 octobre 2014©Philippe Lohat

Depuis le 11 novembre 2010, le Président de la République Française peut utiliser pour ses déplacements officiels un avion de grande capacité et lui permettant d’effectuer un vol sur la moitié de la Terre sans être obligé de faire une escale technique. C’est en effet le 4 novembre 2010 que l’Airbus A330-200 F-RARF (MSN240) à été livré à l’Armé de l’Air Française pour intégrer l’ETEC (Escadron de Transport, d’Entrainement et de Calibration) basé à Villacoublay (BA107)

A330-200 de la République Française à Nantes le 10 octobre 2014©Philippe Lohat

La base de Villacoublay ne peut accueillir un appareil de cette dimension, mais par mesure de sureté, l’avion présidentiel ne peut non plus rester sur un aéroport civil, autrement que pour un stationnement à durée limitée, par conséquent l’A330-200 stationne en permanence sur la base aérienne 105 d’Évreux (Eure) où sa sécurité est assuré. Chaque fois qu’il est nécessaire, l’avion est mis en place sur l’aéroport d’Orly pour permettre au Président de la République Française et aux autres passagers d’embarquer à proximité de Paris.

A330-200 de la République Française à Nantes le 10 octobre 2014©Philippe Lohat
L’Airbus A330-200 arborent la livrée officielle des nouveaux avions réservés au transport du Président de la République Française et de ses invités. Le drapeau tricolore est peint sur l’intégralité de la dérive de l’appareil, se prolongeant de façon oblique vers le bas du fuselage, en direction des réacteurs. Un drapeau français, plus petit, est aussi présent à côté de la porte principale empruntée par le chef de l’État et la cocarde tricolore, symbole de l’Armée de l’air, sur et sous les ailes. Enfin, « REPULIQUE FRANCAISE » est peint le long du fuselage, sur deux lignes. Cette livrée très sobre représente les couleurs de la France et permet une identification immédiate de l’appareil sur un parking d’aéroport.

A330-200 de la République Française à Nantes le 10 octobre 2014©Philippe Lohat

Numéro de série : MSN240
Type : A330-223
1er vol : 20/10/1998
Immatriculation successives :F-WWKZ (vols d’essais), HB-IQB (Swissair puis Swiss), F-OPTP (Air Caraïbe), F-GRTP, F-ZWUG, F-RARF (French Air Force)
Indicatif radio: Cotam Unité quand le président de la République française est à bord
Moteurs : 2xPW4168A

A330-200 de la République Française à Nantes le 10 octobre 2014©Philippe Lohat

Aéropuces 2014

Aéropuces 18 et 19 octobre 2014


Pour la 8eme année consécutive, le musée de l’Air et de l’Espace organise sa grande brocante aéronautique. Collectionneurs, particuliers et professionnels se retrouvent, sous les ailes des deux Concorde du musée et dans le hall « entre deux guerres », pour deux jours de « chasse aux trésors », dans une ambiance festive. Plus de 60 exposants sont attendus sur 300m d’exposition linéaire. Entrée gratuite.


Hall Concorde : la brocante dédiée à l’aviation pendant tout le week-endAu cœur du premier musée aéronautique du monde, sur l’aéroport mythique du Bourget, Aéropuces,  initiative de deux passionnés, Jean-Charles Le Carréres et Jean Molveau, présente des stands diversifiés, pour satisfaire le plus grand nombre. On y croise d’insatiables collectionneurs de maquettes, des boulimiques de récits d’aventures, de documentation technique ou de bandes dessinées, des collectionneurs d’uniformes, d’objets publicitaires, d’affiches ou de cartes postales. D’autres « chinent » fiévreusement à la recherche de l’instrument de bord, du carburateur ou de l’hélice qui trônera dans leur salon ou les aidera à faire voler leur avion. Vendeurs  et visiteurs peuvent réellement dialoguer : contrairement à un achat sur Internet, Aéropuces permet un contact direct.

 

 

Informations pratiques :
Samedi 18 et dimanche 19 octobre, de 10 h à 18 h. Entrée gratuite. Venir à Aéropuces
Contact pour les exposants : http://www.museeairespace.fr/contact/communication/


Eclats de vie d’un pilote de chasse 1952-1967

Éclats de vie d’un pilote de chasse 1952-1967
Jean Louis Sébastiani
Autobiographie


« Et puis le vecteur, le T-Bird argenté, dont on a tous rêvé. Plus d’hélice et son régulateur, plus de couple à pleine puissance au décollage, plus de rugissement des 600 CV du R-985 Wasp. Le T-33 tricycle traduisait dans la finesse de ses lignes la performance, l’espace réduit du cockpit offrait au pilote toute la gamme des switches et autres organes de pilotage à portée de main et la verrière (canopy) type bulle favorisait considérablement la visibilité. On touchait du doigt ce « masterpiece » qui allait très bientôt nous faire passer des 300 km/heure aux 900 km/heure d’un seul coup d’un seul! Un autre monde nous ouvrait ses portes dans la logique de nos ambitions et du parcours du combattant attaqué dans la grisaille et la gadoue clermontoise d’Aulnat moins d’un an plus tôt. »

Les débuts de l’aviation à réaction à la poursuite de nouvelles performances, l’épisode de la guerre d’Algérie, l’entrée dans le « plus vite que le son », la vie en formations opérationnelles, puis le monitorat en École de Chasse, point final de ces épisodes distincts et variés: c’est l’aventure que partage avec nous Jean-Louis Sébastiani au fil de ses souvenirs. Engagé dans l’Armée de l’Air en 1952, formé comme pilote de chasse à l’US Air Force, l’auteur nous fait revivre l’aventure extraordinaire de l’aéronautique. Accessible à tous, généreusement illustré de photographies d’époque, son témoignage fascinera les néophytes et ravira les amoureux de la voltige. « Injection, mélange, plein petit pas, démarreur, ça tourne, ça tousse, ça fume, c’est parti… Vous êtes aux commandes et vous allez bientôt décoller »!

Editeur : http://www.societedesecrivains.com
Titre : Eclat de vie d’un pilote de chass 11952-1967
Autobiographie
Auteur : Jean Louis Sébastiani

Prix : 42,95 € 
Pages : 356 pages  
ISBN : 9782342028522  


1er vol vers la Réunion par Marcel Goulette

Le Farman 192 F-AJJB de Marcel Goulette au départ de Tamatave (Madagascar) pour la Réunion ©Gustave Giraudeau

Du 17 au 27 octobre 1929, Marcel Goulette, René Marchesseau et Jean Michel Bourgeois  ont établi un record sur la liaison Paris (le Bourget)-Madagascar (Tananarive) à bord du Farman 192 n°3 (F-AJJB) en parcourant les 12 400km en 10 jours 8h et 40 min.

Les deux photos de cet article sont extraites de l’album de famille du Lieutenant Gustave Giraudeau alors en poste au 41 ème régiment de tirailleurs malgache. Elles témoignent du passage de l’équipage à Tamatave à 240 km de Tananarive sur la côte est de l’île d’où il décollera pour atteindre la Réunion pour la première fois avec un avion.

Pour ce vol au-dessus de l’Océan, Marcel Goulette veut porter le rayon d’action du Farman à 1700 km, de façon à pouvoir faire demi-tour si l’atterrissage s’avérait impossible. Pour ce faire, entre le 18 et le 24 novembre, un réservoir supplémentaire de 200 litres est réalisé sur place avec l’aide du service des Travaux Publics de Tananarive et monté dans la cabine. Le 24 novembre un « cheval de bois » nécessite que le mécanicien Jean-Michel bourgeois redresse l’hélice à froid contrairement aux consignes du constructeur, un vol d’essai permet de valider la réparation.

Le 26 novembre, l’équipage parcourt pour la première fois en 5h30 de vol  les 800 km qui séparent Madagascar de La Réunion. « l’Explorateur Grandidier » un paquebot des Messageries Maritimes s’est positionné sur sa route pour lui permettre de corriger sa dérive. A 8h25, alors que Marcel Goulette est sur le point d’ordonner le retour vers Tamatave, René Marchesseau aperçoit la vapeur du paquebot. l’équipage atterrit à 11h20 à La Réunion, au lieu-dit « Gillot » (Aéroport Roland Garros).

René Marchesseau et Marcel Goulette (en partant de la droite) devant Le Farman 192 F-AJJB avant leur départ de Tamatave (Madagascar) pour la Réunion ©Gustave Giraudeau

Le 8 décembre, le F-AJJB et son équipage tentent de rejoindre Paris depuis Madagascar. De nombreux avatars que vous pouvez lire sur l’excellent site de Michel Barrière (http://www.crezan.net/pag_f190/192_03.html) retarde leur remontée vers la France. Le 22 avril alors que l’avion se dirige vers El Quit, où Goulette a prévu un ravitaillement le moteur s’arrête brutalement, Marchesseau tente un atterrissage d’urgence, mais une jambe de train se brise et l’avion se couche arrachant l’aile gauche et déchirant le flanc de la cabine, l’avion est abandonné là en plein désert. l’équipage est secouru le 28 avril par le groupe nomade de Timetrin qui les rapatrie sur Gao. Le 5 mai, Goulette, Marchesseau et Bourgeois rejoindront enfin Le Bourget

En novembre 2009 la compagnie Air-Austral a fêté les 80 ans de la ligne Paris-La Réunion en repeignant le Farman 192 n° 4 du Musée de L’Air et de l’Espace aux couleurs du n° 3 F-AJJB.

Sources d’informations :


FARMAN F40 F-AHMF

Farman F.40 F-AHMF lors du deuxième Tour de France des avions de tourisme en 1932 (collection privée Jacques Hémet)

L’avion au premier plan est le Farman F.40 (F-AHMF) avion conçu comme avion d’observation par Maurice et Henry Farman à la demande de l’Armée de l’Air dès 1915 et qui servit très souvent après guerre pour faire des « Baptêmes de l’air »   Le Farman F.40 (n°6828)  immatriculé F-AHMF (AHMF = Avions Maurice et Henry Farman) a appartenu à Henry et Maurice Farman du 12 janvier 1920 au mois d’octobre 1930, basé à Toussus-Le-Noble, a partir de cette date il a appartenu à Mr Larousse et basé à Paris jusqu’en janvier 33, son dernier propriétaire est Louis Gaubert de Ville d’Avray, l’avion étant basé à Toussus-Le-Noble.
Cette avion construit en 1912 équipé d’un moteur propulsif Renault de 80 Cv est l’avion le plus ancien qui participa au Deuxième tour de France des avions de tourisme en 1932. Il était piloté par Louis Gaubert, pilote ayant obtenu son brevet de pilotage en 1909 et qui avait gagné le rallye de Deauville en 1913.

Au second plan on peut voir le  Schreck FBA.310 F-ALOS le seule avion amphibie qui participa au Deuxième tour de France des avions de tourisme en 1932.

Sources des informations :
Les avions Farman de J Liron collection DOCAVIA n°21 editions Larivières


Farman 200 n°1 F-AIYO

Farman F.200 n°1 F-AIYO © Jacques Hémet

Le Farman 200 est un avion triplace de tourisme construit en bois avec une aile parasol permettant d’intégrer un pare-brise. Il est équipé d’un moteur Salmson 9ac (9 cylindres en étoile) de 120 Cv lui permettant d’atteindre 3100m avec une vitesse de croisière de 170 km/h.

C’est Lucien Coupet pilote d’essai de la maison Farman qui présente le F200 n°1 au Service Technique à Villacoublay en mars 1929 afin d’obtenir son Certificat de Navigabilité, ce qui est fait sans aucune difficulté. Le F-AIYO (c/n 7116, CdI 2184 du 30 juillet 1929) devient alors le premier appareil de série, vingt exemplaires  seront construits jusqu’en 1932. L.B. Dick, un américain habitant Buc en fait l’acquisition le 26 avril 1929, et après s’être entrainé dessus, il voyage avec en France puis en Europe. L.B. Dick étant étranger le F-AIYO ne sera enregistré à son nom qu’en octobre 1930.
L’avion est rayé du contrôle le 3 avril 1931 pour une raison inconnue, et c’est avec un nouveau CdN (3283 du 27 décembre 1932) qu’il est livré le 5 novembre 1932 à Léon Molon, ancien coureur automobile, pionner de l’aviation et créateur de l’Aéroclub « Jean Maridor » du Havre. Il restera basé au Havre-Bléville jusqu’en 1939, puis il est mis en vente le 16 juin de cette même année par la Société Commerciale d’Aviation, au nom de laquelle il est enregistré. Probablement réquisitionné par les allemands dès le début de la seconde guerre mondiale, on perd alors sa trace.

Toussus-le-noble, Jean Bétrancourt (3ème en partant de la gauche) prend possession en janvier 1932 du Farman 200 F-ALPF pour l’Aéro-Club de Normandie ©Alain Bétrancourt

Le dernier Farman 200 construit, soit le n°20 de la série, est acquis par l’Aéro-Club de Normandie, dont il porte les couleurs, un bandeau bleu et rouge. immatriculé F-ALPF (c/n 7327 CdN 3045 du 11 janvier 1932) Il est basé sur le terrain du Madrillet (Rouen-Rouvray).

En novembre 1934, il est enregistré au nom de la société HMD Farman, puis en février 1935 c’est Madame Sarah Antolin qui en fait l’acquisition pour l’Aéroclub d’Aragon. enregistré comme vendu à l’étranger en avril 1935, il sera détruit pendant la guerre civile.

Source des informations :
Jacques Hémet
Alain Bétrancourt
Crezan Aviation : http://www.crezan.net/crezan.html
Aviafrance : http://www.aviafrance.com

SIPA 121 N°51 à Essey-lès-Nancy

SIPA 121 n°51 à Essey-lès-Nancy en 1957 © Jacques Hémet
Récemment, je vous ai parlé des MS472 « Vanneau »  stationnés à Essey-les-Nancy au sein de l’ERALA 1/36 héritière du CERO307 en vous précisant qu’ils furent progressivement remplacés par des SIPA S111/121 à partir de 1957. En voici une photo ci-dessus, il s’agit du SIPA 121 N°51, reconnaissable à l’antenne du radio-compas à l’arrière de la verrière. D’après l’insigne visible sur l’avion, même si celle-ci est à l’envers par rapport aux représentations habituelles, on peut affirmer qu’il appartient à l’ERALA 3/38 de Tours issue du CERO 311. 
Voici ce qu’écrit Gilbert Nëel dans le fanatique de l’aviation n°91 de juin 1977 au sujet de la genèse des SIPA111/121 : « En 1943, le constructeur allemand Arado décida le développement d’un appareil d’entrainement dérivé de l’Arado 96 B. Cet avion monomoteur (moteur Argus AS 410 de 450 ch) de construction métallique à ailes basses et train rentrant, biplace en tandem devait être utilisé par la Lutwaffe pour l’entrainement avancé. La société Industrielle Pour l’Aéronautique (la SIPA fondée par M. Volland en 1938) fut chargée de l’étude et de la construction du nouvel appareil désigné Arado 396, qui devait utiliser des matériaux rustiques (métaux de qualité courante et bois) et être facile à construire en grande série….. ». La progression des alliés obligea les allemands à confier la construction de l’Arado 396 à la firme Tchèque Letov. La construction du prototype  fut poursuivi sous contrôle français chez SIPA. Rebaptisé SIPA S.10, il fit son 1er vol le 29 décembre 1944 avec aux commandes le chef-pilote de la société, R Launay. En plus du prototype, 4 avions de présérie et 30 de série (1 à 30) furent construits en 1945 et 1946. Puis cinquante exemplaires du SIPA11 (n°31 à 80) furent construits, ils se distinguaient du S10 par le montage d’une verrière coulissante. En 1950, sort une nouvelle version sous la désignation de SIPA S111 justifié par des améliorations de l’équipement et de l’installation électrique. En 1950 à la demande de l’État-major de l’Air, la SIPA étudie une version entièrement métallique du S111, à l’exception de la partie centrale du fuselage qui reste en acier, le bois est remplacé par un alliage léger : le dural. 50 exemplaires (S12 °1 à 50) sont commandés. Enfin en 1954, apparait le SIPA S121, avec la partie centrale du fuselage en dural comme le reste de la cellule, il y en aura 50 exemplaires (n°51 à 100). Équipe d’un moteur Renault-SNECMA 12 S 02  (version francisé du moteur allemand Argus) de 12 cylindres en V inversé de 12 litres de cylindrée, refroidi par air et développant 440 ch au sol, 495 ch à 3250tr/mn à 2400m, et 580 ch en surpuissance pendant 7 minutes. Ce qui donne les performances suivantes :
V Max : 360 km/h
V de croisière : 320km/h
V d’atterrissage : 114km/h
Plafond pratique  : 8000M
Deux réservoirs de carburant pour un total de 340 litres donnent une autonomie de 3h30 au régime de croisière .

Fiche DCMAA du SIPA121 n°51 ©SHD-Air

D’après la fiche « DCMAA » (Direction Centrale du Matériel de l’Armée de l’Air) du SIPA 121 n° 51,  celui-ci est pris en compte par l’Armée de l’air le 27 avril 1954, on peut supposer qu’il est d’abord affecté à la Base École de Salon de Provence (BE701) aux alentours du 2 novembre 1954 et jusqu’au 15 mars 1957, puis il est affecté à l’ERALA 3/38 de Tours jusqu’au 25 octobre 1957 avant d’être versé à l’ELA 41 qui gérait le parc de l’ERALA 1/36 basée à Essey-lès-Nancy. A partir du 20 août 1959 il est stocké dans l’Entrepôt de l’Armée de l’Air (EAA601) sur la base aérienne de Chateaudun (BA279) où il sera reformé définitivement le 3 juin 1960.


Sources des informations :
Jacques Hémet
Gibert Nëel
Le Fanatique de l’Aviation : les SIPA S10 à S121 par Gilbert Nëel  (N°91 de Juin 1977 au N°96 d’octobre 1977)