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Histoire au sujet de l’Abbé Marguery…par Michel Léveillard

Michel Léveillard devant le MS 315 F-BCNL à Tarbes le 2 octobre 1950 (collection privée Michel Léveillard)

En 1950 l’Abbé m’avait invité d‘aller avec lui pour le pèlerinage des Aviateurs à Lourdes…

Humm… je ne fus jamais trop friand des grosses foules MAIS près de Lourdes il y a l’usine et l’école de pilotage Morane Saulnier à Tarbes –Ossun et je savais qu’il y avait un avion que j’avais toujours rêvé de piloter… Le Morane-Saulnier 315…

Donc pas besoin de me faire inviter deux fois…

Nous voilà à Lourdes et on prend un taxi pour aller à Tarbes-Ossun…

Un petit check out sur ce bel avion et j’emmène mon curé… un bon vieux Normand qui ne passait jamais une occasion de voler ni une p’tite goutte de Calva…

Nous avions déjà décidé d’aller survoler Lourdes et de faire notre p’tit Pèlerinage d’un peu plus haut… et miracle (bien sûr puisque nous sommes à Lourdes) voilà la grotte et la Basilique entre les nuages… alors mission accomplit…

Au retour l’Abbé veux prendre des photos pour marquer l’événement alors il détache les sangles et ceintures de sécurités et il se met à genoux (certainement pour prier) à l’envers pour prendre ma photo oubliant que je n’ai qu’à peine une heure de vol sur le Morane-315 alors je lui fais signe de se rassoir mais voilà … il a quand même pris ma bobine en plein vol…..

Il se raccroche et au retour vers Tarbes-Ossun je le laisse tâter les commandes…

Il pilote toujours bien mais non d’un chien revoilà qu’il tire la manette des gaz pour augmenter le régime moteur au lieu de la pousser…

Mais je n’ai rien à critiquer car au retour on se paye un petit tonneau de père de famille et je me retrouve à 90 degrés de l’axe…

Bon ben nous sommes de retour à Lourdes à temps pour les photos de groupe…

L’Abbé retrouve tous ses copains qui viennent des 4 coins du Monde et moi je prends le temps de faire une p’tite prière au Grand Chef Pilote pour le remercier de m’avoir permis de voler sur ce bel avion…

Regardez comme il était beau le Morane-Saulnier 315…

Des belles roues à rayons… pas de frein… pas de roulette de queue…et Dieu qu’il était chouette à écouter le moteur Salmson…

Pas besoin de vous dire que j’étais retourné A Tarbes-Ossun…

Pour un autre Pèlerinage … bien sûr…


Page de mon carnet de vol avec seulement 22 minutes de double commande …… et 29 minutes de solo avant d’emmener mon Curé faire le Pèlerinage « en hauteur »

Entre Tarbes-Ossun et Lourdes… l’Abbé s’est raccroché … ouf

De même mais un peu plus loin…

Patience Mon Curé on va trouver la grotte et le Basilique…

Voilà … la grotte et la Basilique…

Petite montée au-dessus des nuages… pour prendre des photos…

Et pour faire un p’tit tonneau au retour… mais là ce n’était pas le Stampe…

Arrêt du tonneau à 90 degrés de l’axe…

Heureux comme tout mon curé mais c’est sa soutane qui m’a faite gâcher mon tonneau…

Bon ben faut quand même pas se gonfler les chevilles

MS317 F-BCNL de l’AJBS piloté ParJack Krine au Meeting de La Ferté Alais de 2010 ©Xavier Cotton

Plus tard dans la vie le F-BCNL deviendra un Morane-Saulnier 317….

Les belles roues à rayon remplacés avec des moches … des freins qui servent à rien…

… et une roulette de queue…

Avec en plus un moteur Américain qui tourne dans le mauvais sens…

Il ne faut pas oublier le Pèlerinage…

Nous étions rentrés à Lourdes à temps …

… pour les photos de groupe…

L’histoire de ce vol de Michel Léveillard avec l’abbé Marguery a été publié pour la première fois dans le livre de Michel Léveillard et Jean-Noël Violette « Cap’tain Mike ou les tribulations d’un pilote français mélomane en Amérique »


Patrouille d’après guerre sur Stampe

Pilotes de la  Patrouille sur Stampe à Rouen-le Madrillet après guerre (collection privée Michel Léveillard)

Cette photo de la collection personnelle de MIchel Léveillard a été prise selon ses souvenirs à Rouen-Le Madrillet lors du « Premier Grand Meeting d’Après Guerre » en 1947. A l’arrière de la voiture, de gauche à droite on identifie avec certitude le Lieutenant Alain Michaux le Capitaine Roger Perrier et le Lieutenant Yves-Marie Kerguelen, Seul le pilote à l’avant droite n’est pas encore identifié avec certitude
C’est seulement en 1946 que se reforme une patrouille acrobatique à l’école des « Moniteurs de Tours ». Prenant le nom de « Patrouilles de Tours », elle fut équipée de Stampe SV4 paris les deux cents exemplaires qui furent livrés à l’Armée de l’Air. Cet avion conçu avant la guerre, fut utilisé également par les plus grands pilotes civils de la nouvelle génération : Jean D’orgeix, Léon Biancotto, Fred Nicole, Reine Lacours, Monique Caillard etc. Divers moteurs sont montés sur le biplan a ailes décalées : moteur Renault 4 P et ses dérivés ou le moteur Mathis retenu spécialement pour la patrouille.

La patrouille était commandée par le Capitaine Perrier un grand ancien de la patrouille d’Étampes d’avant guerre, il constitua sa première équipe avec le lieutenant Guido et le Lieutenant Michaux. En 1947, deux nouveaux équipiers seront formés : le Lieutenant Darbois et le Lieutenant Kerguelen ; La formation des équipiers s’effectuait ici en deux parties : dans un premier temps, ils devaient réaliser l’exécution parfaite de toute les figures de voltige en solo de façon à se donner une grande assurance dans toutes les positions de vol. Ensuite ils passaient à l’entrainement en patrouille répétant les mouvements jusqu’à produire une évolution parfaite. Pour conserver leur qualification de chasseurs, les pilotes de la Patrouille d’Etampes volaient également sur monoplace, en l’occurrence, des Yak 3 hérités du Normandie-Niemen ( jusqu’en mars 1948) puis des Dewoitine D.520  double commande hérités de l’école des moniteurs de Tours qu’ils sont allés chercher à Châteauroux (le 22 juin pour les trois premiers). En 1949, ils avaient encore  six D.520.

Au mois d’août 1947, l’école des Moniteurs de Tours était dissoute et la Patrouille reprit son ancien nom « Patrouille d’Etampes en rejoignant la base du même nom, mais dès le 1er septembre 1948 elle changea à nouveau de dénomination et prit le titre de d’Escadrille de Présentation de l’Armée de l’Air N°58 (EPAA 58).

Au cours de la saison de 1948 de nombreuses démonstrations eurent lieu tant en France qu’à l’étranger : Luxembourg, Charleroi, La Haye-Ypenburg, Bruges-Maldegem, Anvers. Trois patrouilles à trois furent ainsi constituées, composées d’anciens chasseurs de a guerre 39-45 sous les ordres du Capitaine Roger Perrier

  • Capitaine Roger Perrier
  • Capitaine Jean Louveau
  • Lieutenant René Darbois du G.C. I/3
  • Lieutenant Yves-Marie Kerguelen du G.C. I/2
  • Lieutenant Maurice Guido du « Normandie Niemen »
  • Lieutenant Amaury Monfort du G.C. I/8S/
  • Lieutenant Richard du G.C. I/2
  • Lieutenant Alain Michaux du G.C. III/6
  • Lieutenant Louis Le Flècher du G.C. « Alsace »
  • Sergent-Chef Roger Parodi du G.C. I/5

Plus 3 individuels

  • Capitaine Marc Izaac de Kasba Tadia
  • Lieutenant Alain Le Guénnec du G.C. II/3
  • Aspirant Jacques Ménard du G.C. I/4

Marcel Lapotre assis dans un Stampe de la patrouille lors de la manifestation organisée à Saint Martin Aux Buneaux le 29 août 1948 (collection privé e de Michel Léveillard)

La patrouille se déplaçait souvent à quatre : trois pour la patrouille et un pour une démonstration individuelle. Alain Le Guennec jouait le plus souvent le rôle du pilote débutant « Ademaï » en décollant avec MS-315, comme s »il ne savait pas piloter et se mettant en mauvaise situation , bien sûr comme tout numéro de clown, tout était maitrisé du début à la fin.

De 1948 à 1951 les patrouilles étaient ainsi constituées

En 1948

Perrier, Kerguelen, Darbois
Michaux, Le Flécher, Parodi
Guido, Montfort, Slt Richard

En 1949

Perrier, Kerguelen, Darbois
Michaux, Le Flécher, Parodi
Guido, Montfort, Ménard

En 1950

Guido, Montfort, Ménard
Michaux, Darbois, Kerguelen
Izaac, Le Flécher, Claveau

En 1951

Guido, Ménard, Montfort
Izaac, Claveau, Darbois
Kerguelen, D’Hulst, Charollais.

 

Source des informations :

Michel Léveillard

Didier Lecoq : http://aeroplanedetouraine.fr/patrouille_etampes/

La Patrouille de France présenté par l’armée de l’air dont le texte est de Daniel Doucet

 


Fouga CM 8 R 13 Sylphe I

Fouga  C.M.. 8 R 13 Sylphe (F-WFOI) ©Michel Léveillard

 
Sur cette photo prise en 1950 au meeting de Rouen-Le Madrillet, on peut voir Fouga CM8-R13 Sylphe I  F-WFOI (n°1) conçu par la société Fouga d’Aire sur Adour.
Le C.M. 8-R13 « Cyclone »  (C pour CASTELLO; M pour MAUBOUSSIN , R pour réacteur et 13  pour 13m² de surface alaire) a effectué son premier vol le 14 Juillet 1949 aux mains du pilote Léon BOURRIAU qui mis au point tous les prototypes des établissements FOUGA. Cet appareil expérimental utilisait pour la 1ere fois  un réacteur de petite puissance le « Piméné » qui était le fruit des travaux de Joseph SZYDLOWSKY président-directeur de la société TURBOMECA. ce mini réacteur faisait 80cm de long, 40cm de diamètre, 85kg de poussée pour une masse de 40kg. un simple châssis tubulaire permet de l’installer sur le dos d’un d’un planeur C.M.8-13 dont l’empennage en V est dégagé idéalement du jet du réacteur. Le petit Fouga est rapidement présenté en vol  en France et à l’étranger jusqu’à Miami en janvier 1950 où Fred Nicole effectue une démonstration époustouflante. Au mois de mai 1950, le puissant constructeur de moteurs à pistons Wright  envoya un courrier à Aire sur Adour pour demander que le C.M. 8 R 13 change son nom de « Cyclone » attribué à l’un de ses moteur mondialement connu, M MAUBOUSSIN accepta de donner le nom de « Sylphe » au C.M. 8R 8-13 
Deux Appareils seront produits qui recevront les immatriculations suivantes : F-WFOI (n°1) et (F-WFOJ) (n°2), puis F-BFOI et F-BFOJ. Un certain nombre de modifications ont étés appliquées entre les deux appareils, en particulier la roulette  intégrée au patin avant sur le n°1 sera plutôt fixée sur le patin avant dans le cas du n°2, le carénage moteur a lui aussi évolué.
Sources des informations :
Minijet Web site :  http://www.minijets.org
Fana de l’aviation n° 476 de juillet 2009
Histoire de l’Aéronautique française de Jacque Noetinger  l’épopée 1940-1960 éditions france-empire