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A l’abri du soleil en attendant son tour….

Benoît Garreau à l’abri du soleil F-PCDF ARS300 lors du championnat de France de voltige aérienne 2015 à Épernay ©Xavier Cotton

Que ce soit lors d’une compétition de voltige aérienne ou à l’occasion d’un meeting, les pilotes doivent être près de leur avion, voire installés aux commandes afin de pouvoir répondre à la demande de mise en route du directeur des vols. Mais quand le soleil tape dur, sous les verrières c’est l’enfer. Alors comme dans un départ de formule 1, une personne est venue protéger Benoît Garreau en l’abritant sous son grand parasol

L’équipe d’Aéro Retro de Saint-Dizier à l’abri de l’aile parasol du Morane-Saulnier F-BFZK lors du meeting d’Epernay 2018 ©Xavier Cotton
Francis Pelletier à l’ombre de son biplan Boeing Stearman N4561N lors du meeting aérien d’Épernay 2018 ©Xavier Cotton
Sieste bien méritée sous l’aile basse du North American T-6G Texan F-AZCV lors de la Journée Portes Ouvertes de Soissons 2017 ©Xavier Cotton

Après pour s’abriter à l’ombre de son avion, cela dépend si celui-ci est à aile basse ou haute, voire à deux ailes comme sur les biplans. Ensuite vous pouvez choisir le confort rustique en s’allongeant à même le sol, mais si malgré l’ambiance sonore du meeting, vous envisagez une vraie sieste vous pouvez apporter votre chaise longue ou si l’aile le permet, y accrocher un hamac.

Aymeric de Valence veille à l’ombre du L39 Albatros LX-STN de la patrouille Sparflex lors du meeting de d’Épernay 2015 ©Xavier Cotton
L’équipe bien organisée du MD311 F-AZKT lors du meeting d’Épernay 2018 ©Xavier Cotton


Pourquoi embarque-t-on par la gauche dans un avion ?

Arrivée à Brest, descente des passagers sur le tarmac par la porte avant gauche (HOP CRJ 1000Next Gen F-HMLJ,) ©Xavier Cotton

Peut être avez vous remarqué en embarquant dans un avion que ce soit depuis le tarmac ou depuis l’aérogare, c’est toujours par la porte de gauche. Même si les avions de ligne ont aussi une porte sur le coté droit, les portes gauches sont généralement plus larges et hautes pour laisser entrer les passagers plus facilement.

L39 Albatros LX-MIK patrouille Sparflex lors du meeting d'Epernay 2015 ©Xavier Contton

L39 Albatros LX-MIK patrouille Sparflex lors du meeting d’Epernay 2015 ©Xavier Contton

De même concernant les avions de chasse que la verrière se soulève vers le haut ou bascule sur le coté, le pilote montera par la gauche de l’avion. Cette habitude de monter dans un avion par la gauche que soit dans un avion de ligne, un avion militaire (chasse et transport) ou même un avion de voltige aérienne aurait un explication très pratique. Durant la première guerre mondiale, les premiers pilotes de chasse étaient généralement issus de la cavalerie et conservaient dans un premier temps leur uniforme de cavalier. Ils ont donc transposé leur habitude de monter à cheval par la gauche, en faisant de même avec leur avion. Traditionnellement afin de la sortir plus facilement du fourreau de la main droite, les cavaliers portaient leur épée à gauche et montaient à cheval du même coté afin de ne pas les blesser. L’épée a disparu, mais les cavaliers d’aujourd’hui montent toujours à cheval par la gauche, et il en va de même pour les aviateurs ! Et du coup, le Commandant de Bord d’un avion prend traditionnellement le siège de gauche.

Lors du meeting d'Épernay 2015, Francis Pelletier monte à bord du Boeing Stearman PT17 N4561N ©Xavier Cotton

Lors du meeting d’Épernay 2015, Francis Pelletier monte à bord du Boeing Stearman PT17 N4561N ©Xavier Cotton


Le Boeing Stearman de l’association Vintage Aero Passion

Francis Pelletier à bord du Boeing Stearman PT17 N4561N au meeting d’Epernay 2015 ©Xavier Cotton

La première fois que j’ai croisé ce Boeing Stearman N4561, c’était au meeting d’Epernay en 2015, ayant réussi quelques photos sympa de cet avion dont une avec le pilote très souriant, J’ai appris  que cet avion faisait parti de l’association Vintage Aeropassion  et que son pilote était Francis Pelletier. J’ ai pris contact via le site de l’association afin de lui envoyer quelques photos souvenir de sa présentation à ce meeting d’Epernay 2015. L’année dernièe j’ai un vol avec cet avion l’année dernière lors des journée porte ouverte de Soissons j’ai pu réaliser un des rêves aéronautique effectuer un vol sur cet avion : Vol en Boeing Stearman au dessus de Soissons .

Vol sur le  Boeing Stearman N4561N à Soissons ©RC

Historique du Boeing Stearman N2S4

Le Boeing Stearman modèle A75 Kaydet est un avion biplan biplace d’ entrainement militaire dont le premier vol a été effectué en 1934 . Près de 10000 exemplaires du Stearman,ont été construits entre 1934 et 1945. Plusieurs variants PT13,PT17,PT18 équipés de moteurs en étoile de 7 à 9 cylindres ; respectivement Lycoming R680 de 225 cv, Continental R670 de 220cv, et Jacobs R755
de 225 cv ont équipé l’US Army.

Les avions de l’US Navy ont reçu le type N2S1 N2S2 N2S3 N2S4 N2S5 en fonction des types de moteurs utilisés et de quelques modifications mineures.Tous les avions de l’US Army avaient le fuselage bleu et les ailes jaunes alors que ceux de l’US Navy étaient entièrement jaunes avec une bande de couleur rouge ou verte en fonction des escadrons. Ils étaient communément appelés « Yellow Perril » le péril jaune.

Une version A76 militarisée pour l’exportation, équipée du moteur Wright Wirlwind de 320cv fut l’objet de contrats avec de nombreux pays d’Amérique latine ( Brésil,Argentine Pérou) et Philippines en 1937. Cette version était équipée de 2 mitrailleuses de 7,5 mm, une dans l’aile basse droite, l’autre en place arrière et pouvait emporter 2 bombes de 50 livres en rack entre les jambes du train principal. Un modèle du A76 est toujours en exposition au Musée de la Força Aeria Brasileria à Rio de Janeiro.

Boeing Stearman PT17 N4561N au meeting d’Epernay 2015 ©Xavier Cotton

Le Stearman de Vintage Aeropassion basé à Soissons S/N 75-8435 est sorti de l’usine Stearman Company, filiale de Boeing à Wichita dans le Kansas le 18 janvier 1943. Il a été pris en compte par l’US NAVY le 6 septembre 1943 et fut affecté à la base aérienne d’Ottumwa dans l’Iowa jusqu’en septembre 1945 pour la formation de base des pilotes de l’US Navy dont l’un des officiers était le futur Président Richard Nixon. Il fut ensuite transféré sur la base auxiliaire de Cabanys Field au Texas. En juin 1946, il rejoignit la base aérienne de Rodd Field au Texas jusqu’en mai 1947 puis à Pensacola Naval Air Station en Floride jusqu’au 31 janvier 1948. Il fut ensuite stocké sur la Naval Air Station de Glynko en Géorgie avec de très nombreux autres Stearman avant d’être vendu aux enchères et rayé des listes de l’US NAVY. Il continua sa carrière civile en tant qu’avion d’épandage agricole puis comme avion de formation en aéroclub. En 1990 l’avion est complétement restauré dans sa livrée actuelle équipé du moteur Continental R670 de 225 cv. Dans cette configuration il a obtenu le prix de la meilleure restauration au standard de l’époque lors du rassemblement annuel d’Oskoch dans le Wisconsin. En 2012, son propriétaire américain s’en sépare. L’avion est envoyé par bateau à Malmöe en Suède, remonté puis convoyé en vol jusqu’à Soissons en juin 2013 via Brème, et Aix la Chapelle où il fait partie maintenant de l’association Vintage Aeropassion qui compte également un Stinson 108 de 1948 et un NC854S de 1951.

Présentation en vol de deux Boeing Stearman  N4561N et F-AZUD au meeting D’Epernay 2015 ©Xavier Cotton

Caractéristiques techniques

Envergure : 9,81m
Longueur : 7,54m
Masse maxi : 1200 kg
Vitesse de décrochage : 50 kts
Vitesse de croisière : 90 kts
Plafond : 4000m
Autonomie : 3h30

Il faut être un peu agile pour aller faire le plein dans l’aile supérieure, n’est ce pas Francis ? ©Liliane Cotton


Vol en Boeing Stearman au dessus de Soissons

Boeing Stearman N4561N basé à Soissons Courmelles ©Xavier Cotton

A occasion de la Journée Portes Ouvertes (11 juin 2017) de l’aérodrome de Soissons Courmelles (LFJS), je m’étais promis de rencontrer des membres de l’association Vintage Aero Passion (http://www.vintage-aeropassion.com) et en particulier Francis Pelletier. En effet, lors du meeting d’Epernay 2015, j’avais beaucoup apprécié sa démonstration en vol sur Boeing Stearman (N4561N) en compagnie de celui de François Forget (F-AZUD). J’ai demandé s’il était possible de faire un vol  dans l’après-midi car cet avion fait partie des machines qui me font rêver. la réponse a été immédiate et je suis passé de l’autre coté des barrières, sur le parking avion.

En un rien de temps, l’avion a été poussé un peu en avant pour ne pas souffler les spectateurs au démarrage du moteur. Je me suis retrouvé équipé d’un parachute siège et harnaché en place avant, Francis m’ayant bien brieffé autant pour l’utilisation du parachute en cas d’urgence, que sur l’utilisation des poignées incluses dans le bord de fuite de l’aile supérieure qui aident à se laisser doucement descendre dans le baquet de la place avant

Briefing amphi-cabine par Francis Pelletier pilote de ce Boeing Stearman ©Richard Cotton

Tableau de bord place avant du Boeing Stearman N4561N ©Xavier Cotton

Francis me fait ensuite un briefing amphi-cabine me présentant les instruments de bord indispensables à la gestion du vol et du moteur, sur la photo ci-dessus de haut en bas et de gauche à droite, la boussole indiquant l’orientation magnétique de l’avion, puis l’indicateur de vitesse marqué en nœuds marins (1Kt =1852M/h). Ici ce n’est pas le cas puisque l’avion est de construction américaine, mais l’indicateur de vitesse est souvent surnommé « Badin » du nom du constructeur français qui en fabriqua pour les avions français . C’est l’occasion de m’indiquer les trois vitesses de base importante à connaitre avant décollage : 60 Kt vitesse de décollage, 70 Kt  vitesse en montée et 90 Kt vitesse en croisière. Au milieu se trouve la bille aiguille qui permet de savoir si le virage est correct la bille se trouvant alors au milieu de l’indicateur, dérapé si elle est à l’extérieur du virage ou glissé si elle est à l’intérieur du virage, l’aiguille indiquant l’angle d’inclinaison de l’avion. A droite se trouve les indication de pression d’huile et de température moteur. En dessous l’altimètre indique l’altitude en pieds ici réglé sur la pression au niveau de la mer, d’où les 550 ft, en fait le terrain de Soissons se trouve à 510ft d’altitude. au milieu l’horloge indispensable et à droite le compte-tour moteur ()R.P.M : Revolution Per Minute)

Francis Pelletier fait la Visite Pré-Vol du Boeing Stearman N4561M. Noter la « Trompe de Venturi « fournit l’énergie nécessaire à alimenter les gyroscopes, sous la forme de « dépression d’air » ©Xavier Cotton

Après avoir fait faire à la main un certain nombre de tour à l’hélice, la Check-list mise en route du moteur va pouvoir commencer, grâce au système intercommunication de la radio, je vais pouvoir entendre dans mon casque  Francis la dérouler à haute voix :

Contact général : sur ON
Alternateur : Off
Richesse : plein riche
Injections : 2
Démarreur sur ON :  2 tours hélice puis Magnetos sur 1+2
Alternateur :  ON
Radio ON
Transpondeur:  ON
Strobes light : ON
Pression huile : 70 psi
Température : 20° mini pour roulage 30° mini pour décollage
Essence  : Quantité et temps de vol
Essais radios : OK

Croisement avec le Morane-Saulnier Criquet MS506 (F-BDXM) @Xavier Cotton

Puis viennent les essais moteur, et enfin quand ceux ci sont terminés, Francis informe la tour du début de roulage du Boeing Stearman vers le bout de piste 25. Comme avec tout avion à train classique -avec une roulette de queue- il faut être prudent au roulage car la visibilité vers l’avant est très réduite, la seule solution et des slalomer  doucement et d’écouter le trafic à la radio.

Décollage du Boeing Stearman N4561N en piste 25 à Soissons-Courmelles ©Xavier Cotton

Une fois aligné, le pilote verrouille la roulette de queue, pousse la manette des gaz, alors que l’avion commence à accélérer, il vérifie que tous les paramètres moteurs sont dans le vert, puis on sent que la queue se soulève et que l’avion se met en ligne de vol. Alors que la vitesse de 60 Kts est atteinte, il es temps de décoller selon les consignes de l’US Navy….! ensuite on maintient  70Kts pendant la montée initiale jusqu’à la mise en palier, où on réduit les gaz à 1850 t/s et on accélère jusqu’ à 90Kts et la on découvre le plaisir de voler avec un avion historique, la t^te à l’air libre.

En place arrière le pilote : Francis Pelletier ©Xavier Cotton

On resterait volontiers des heures à voler ainsi par beau temps, mais après une large boucle autour de la ville de Soissons, il est temps de rentrer vers le terrain et d’intégrer le circuit de piste. Vu le trafic peu coopératif du jour et c’est euphémisme de le dire, Francis dû faire deux remises de gaz avant de pouvoir se poser, avec un super « kiss landing » que j’ai apprécié à sa juste valeur. Merci Francis pour ce vol que tu m’as fait partager et qui restera gravé dans ma mémoire de pilote comme l’un des vols particulier et magique que j’aurais pu effectuer. Si l’envie de faire comme moi, un vol inoubliable sur Boeing Stearman avec Francis Pelletier, c’est possible en le contactant via Vintage Aéro Passion qui est une association de loi 1901 ayant pour but de rassembler tous les passionnés d’aéronautique et d’avions anciens.

Retour au parking du Boeing Stearman N4561N ©Liliane Cotton

La joie après vol ©Liliane Cotton

Complément de plein d’essence par Francis Pelletier du Boeing Stearman N4561N ©Liliane Cotton

Stationnement du Boeing Stearman N4561N en attendant le prochain vol ©Liliane Cotton

Retour heureux du pilote et de son passager après vol ©Liliane Cotton