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Michel Bourreau pilote de ligne à Air France

Michel Bourreau commandant de bord à Air France (Collection privé famille Bourreau)

Nous avons vu dans 1er article comment Michel Bourreau a obtenu, en 1938, l’année de ses 20 ans, à la fois ses brevets de pilote d’avion de tourisme 1er et 2eme degrés à Poitiers et ses brevets A, B et C de pilote de planeur au centre national de vol sans moteur de La Banne d’Ordanche (Puys de Dôme Dans le deuxième article le concernant nous avons pu suivre son engagement dans l’armée de l’air, sa formation au Maroc de pilote militaire, son affectation au GC I/5  » Champagne » dans l’ escadrille « les Cigognes » sous les ordres d’Edmond Marin La Meslée puis au II /5 « Lafayette » dans l’escadrille « les Sioux » et ses missions de guerre sur P-47 Thunderbolt.Nous retrouvons ici Michel rendu à la vie civile, le 3 avril 1946, Nous allons maintenant le suivre tout au long de sa carrière de pilote commercial chez Air France.

Le DC-3 F-AZTE aux couleurs du F-BBBE d’Air France au meeting de Meaux 2018 ©Xavier Cotton

Carrière civile de Michel Bourreau

Le 03 mai 1946, Michel Bourreau est breveté pilote de transport public et entre à Air France où il débute sur Caudron Goéland, Bloch 161.Il fait des navettes vers Paris, Vichy, Bordeaux Toulouse, Mulhouse et Strasbourg. Il obtient son brevet de navigateur élémentaire à cette même date. Il effectue son premier vol sur DC-3 (F-BBBE) le 09 octobre 1946

Bloch 220 N° 2 F-AOHB Gascogne Paris-Le Bourget (1938) (collection privée Xavier Cotton)

A partir de 1947 il vole aussi sur Bloch 161, Bloch 220, Dewoitine 338, JU 52, Bloch 221. Il vole beaucoup sur DC-3 d’autant plus qu’il est instructeur sur ce type d’avion. Il s’entraîne à Pontoise-Cormeilles. Basée au Bourget, il fait des vols intérieurs, aller-retour Paris- Lyon, Ajaccio, Bastia. Nice mais aussi vers les capitales européennes : Amsterdam, Zurich, Londres, Prague.

Michel Bourreau (à gauche) descend du Bloch MB161 F-BATC (collection privée famille Bourreau)

En 1948, il poursuit ses vols sur Bloch 161. Il vole sur le lignes intérieures : Paris-Marseille, Corse, Nice . Il s’entraine à Orly et au Bourget.

En 1949, Il fait des vols d’essai à Marseille sur DC-3 et DC-4/C-54, des aller-retour Casablanca-Bordeaux, Nantes. Il commence a faire des long-courriers vers l’Afrique du Nord et de l’Ouest : Niamey , Dakar, Libreville, Lomé, Abidjan, Robertsfield, Archambault, Fort Lamy, Gao, Brazzaville sur Lockheed Constellation L.749 et L.1049.

Après Jacques on aîné né le 23 décembre 1944, il aura son deuxième enfant Anne Marie, le 11 novembre 1949. Yves, le petit dernier naitra le 09 février 1954

Il obtient son brevet de navigateur supérieur le 22 juillet 1953.

Constellation L.749A d’Air France (F-BAZU) à Bordeaux-Mérignac (collection privée Xavier Cotton)

 Il est breveté pilote de ligne le 27 janvier 1955

1955-1958 : toujours des vols intérieurs plus destinations vers l’Afrique.

1958 : Il vole sur Super Constellation L1049 vers l’Afrique, mais aussi vers de grandes villes européennes : Athènes, Milan, Düsseldorf, Berlin, Munich, Francfort, Rome.

En janvier 1960 : Michel Bourreau est lâché sur L.1649 dit « Super Star ». Reprise des vols sur l’Afrique : Lagos, Port Gentil, Brazzaville, Khartoum, Nairobi.

En 1962, Fernandel,pose avec le CdB Michel Bourreau (3eme en partant du bas) et son équipage devant le Lockheed L.1049G (F-BHMJ) d’Air France. (collection famille Bourreau)

Il est Breveté Pilote Privé d’avion N°TT 10459 le 27/06/1963

Les carnets de vol de Février 1960 à août 1966 et de 1967 à 1971 sont pour le moment malheureusement introuvables. Il manque, à la liste des très nombreux avions que Michel Bourreau a piloté, la trace des heures de vol effectuées sur certains appareils, comme la caravelle sur laquelle il fera aussi de l’instruction, le Breguet 2 ponts, ou le Boeing B707 en Co-pilote.)

Michel Bourreau fini sa brillante carrière à Air France en aout 1966, avec 15 304 heures de vol .

Michel Bourreau à droite (collection privée famille Bourreau)

Mais sa carrière civile n’est pas encore terminé, Il part a Madagascar comme instructeur pour former 2 pilotes Malgaches et y restera jusqu’en novembre 1971. Il y vole exclusivement sur DC-3 ET DC-4 pour des vols locaux à Tananarive, des circulaire nord et sud de l’ile. Il va une fois par mois à la Réunion ou en Afrique du sud. Ses horaires, beaucoup plus souples lui permettent bien sûr de mieux profiter de ses deux enfants plus jeunes. Jacques l’aîné jacques étant rester à Paris pour ces études. Toutefois celui-ci aura deux fois l’occasion de venir faire des balades dans le sud de Madagascar accompagné de son père et la troisième fois il vient avec son épouse.

le 04 novembre 1971 pour son dernier vol, il effectue une boucle nord et reçoit à chaque étape dont la petite ile de Nosy-Be, un accueil chaleureux de tous le personnel technique au sol, et pour finir il se pose à Ivato, l’aéroport international de Tananarive où l’attend une surprise. Quelques temps avant Mr Marcel Debris chef pilote téléphone à la famille Bourreau, le plus jeune de enfants décroche : « Allo Yves, préviens ta maman, je vous emmène à Ivato pour accueillir ton papa qui fait son dernier atterrissage et je vous invite tous les deux au pot qui  sera donné en son honneur pour sa fin de carrière ». A la descente de l’avion sur la passerelle comme il se doit, il est le dernier à descendre et se trouve ébahi, surpris, ému, de voir sa famille à son arrivé sur le tarmac ainsi que certaines personnalités dont Monsieur et Madame Alexandre directeur d’AIR MADAGASCAR et le ministre des Transport qui l’attendent tout heureux de lui faire cette magnifique surprise. Il finir sa carrière de pilote de transport avec plus de 20 837 heures de vols. La famille Bourreau quitte Madagascar en  août 1972.

 Michel Bourreau continue de voler pour son plaisir à Toussus-le-Noble et dans les  environs sur Cessna C150 C172, Morane MS883, Wassmer W41 et toute la famille des Robin. Il participe à la recherche archéologique par vues aériennes jusqu’en 1989. Après avoir appris à un de ses petits enfants, Il prend la décision d’arrêter de piloter ; le flambeau est passé. Il a alors passé près de 23000 heures en l’air, que ce soit en planeur, en  avion de tourisme, en avion de chasse ou en avion de transport civil. Il a la joie de connaître sa première arrière-petite-fille né le 20 avril 1999. Il décède le 30 juillet 1999 à l’âge de 81 ans. Mais comme dit Antoine de Saint-Exupery : Un pilote ne meurt jamais, il s’envole juste et ne revient pas. Alors, souhaitons bon vol à Michel Bourreau.

Il est inhumé le 03 août 1999 dans le caveau familiale au Gond-Pontouvre. Ses amis du la Fayette lui offriront la plaque « commémorative de l’Association des pilotes de chasses les Sioux, les cigognes et les diables rouges »

Michel Bourreau a volé sur 71 types d’avions de transport, 14 types d’avions de chasse et 16 type de planeurs, plus une vingtaine de type d’avions de tourisme et fait quelques heures comme passager sur les bombardiers North-American B-25 Mitchell et sur le Marauder B-26.

Il a transmis, la joie et le bonheur de voler, à ses enfants et à son petit-fils ainée et probablement à des tas d’inconnus qui le rencontrant et l’écoutant ont développé la même passion pour le monde de l’aviation et y ont peut être même fait carrière. En tout cas j’aurais aimé croiser le chemin de cet »aviateur » et l’écouter raconter ses expériences

Récapitulatif des brevets et licences aéronautiques de Michel Bourreau

Tourisme :

  • Brevet de pilote d’avion de tourisme 1er degré N°10-260 le 28/03/1938
  • Brevet de pilote d’avion de tourisme 2eme degré N°10-260 le 11/10/1938
  • Brevet Pilote Privé d’avion TT N°10459 le 27/06/1963
  • Brevet de planeur A N°343 22 /08/38
  • Brevet de planeur B N°343 23/08/38
  • Brevet de planeur C N°343 03/04/38

Militaire :

  • Brevet de pilote de chasse le 3 avril 1940

Transport

  • Brevet de pilote transport public N° A 164 P le 3/05/46
  • Brevet de navigateur élémentaire N°A 197 P le 3/05/46
  • Brevet de navigateur supérieur N°A 283 P le 22/07/53
  • Brevet Pilote de ligne PL N°0272 le 27/01/1955

Précédents articles sur Michel Bourreau

Sources des informations


Le DC-3 F-AZOX

Le DC-3 F-AZOX en meeting aérien à Melun-Villaroche ©Xavier Cotton

Le Douglas DC-3 immatriculé F-AZOX est lui aussi bien connu des meetings aériens avec les deux autres DC-3 en état de vol en France le F-AZTE et le N49AG . L’avion est mis en œuvre par l’Association “Un Dakota sur la Normandie” avec le soutien de la compagnie aérienne Chalair Aviation.

Le F-AZOX est le C-47B construit en 1945 (44-77020) qui a ensuite volé au sein de la RAF, puis pour la Royal Canadian Air Force où la Reine d’Angleterre l’a régulièrement utilisé pour ces déplacements au Canada. Après être passé entre les mains de différents propriétaires canadiens, il arrive en France d’abord immatriculé F-GIAZ pour « Air Dakota ». Il devient ensuite F-GIDK en 1991 puis enfin F-AZOX à partir de 2010.

DC-3 F-GIDK lors du meeting de Saint Valery en Caux 1995 © Xavier Cotton
Tableau de Bord du DC-3 F–GDIK lors du meeting de Saint Valery en Caux 1995 © Xavier Cotton

Après plus de huit ans d’immobilisation à Dinard, l’appareil a subi plusieurs mois de travaux pendant l’hiver 2009, comprenant le démontage complet des deux ailes et le traitement de la corrosion sous la section centrale. Le Douglas a repris son envol le 31 octobre 2009, pour pouvoir retrouver le ciel en Avril 2010.

DC-3 F-GIDK à Dinard en 2008 © Philippe Lohat

Le Douglas DC-3 F-AZOX a aujourd’hui, à son actif, 24.000 heures de vol

pour plus d’informations :

Un Dakota sur la Normandie : https://www.dakota-normandie.org/


Le DC-3 N49AG

DC-3 N49AG à Melun-Villaroche à l’occasion du Paris Air legend 2018 © Xavier Cotton

Construit à l’origine comme un C-53D-DOS, ce bimoteur a été livré à l’USAAF en 1943. Il participe à la campagne d’Afrique du Nord, ce qui fait de lui un vétéran. Converti en DC-3A, il vole ensuite pour la TWA, puis pour différentes sociétés aux États-Unis sous différentes immatriculation, il passe par l’Afrique pour finir en Belgique. (voir son historique)

Le DC-3 « N49AG » (c/n 11737) a été exploité par une société appelée Air Dakota pour faire des vols pour passagers nostalgiques. L’avion est arrivé le 27 mars 1996 d’une compagnie du Mali. Les vols ont commencé l’été suivant, l’avion  était repeint dans l’ancienne décoration de la Belgium Air Force avec une fausse immatriculation OT-CWG, pour célébrer les 50 ans de la B.A.F.Officiellement il est resté inscrit au registre des USA  car les Autorités de l’Aviation Civile Belge refusait d’accorder une licence de transport à un ex-avion militaire même reconverti en avion civil. Les vols se sont arrêtés en novembre 1998. L’avion inutilisé a été entreposé dans l’ex-hangar de TEA au  nord de l’aéroport de Bruxelles. Ce hangar n’étant pas très hermétique, les pigeons pouvaient facilement entrer. Inutile de vous dire que l’avion a bientôt été couvert de fientes et semblait abandonné…Dans ces conditions Air Dakota a refusé de payer le loyer pour le hangar. Finalement le DC-3  a été stocké à l’extérieur sur le parking. Entre-temps, pendant des essais moteur, un des deux moteur est tombé en panne, donc l’avion ne pouvait plus quitter Bruxelles.Il fut finalement mis en vente en 2002. Une société Basée au Royaume Uni, a réparé le moteur et a rendu l’avion de nouveau “navigable”. Le BCAA a publié un Certificat limité de Navigabilité (CoA) permettant au DC3 N49AG d’être convoyé sur Paris-Orly et livré a son  nouveau propriétaire.

Jusqu’en 2018, le N49AG faisait partie de la collection « France’s Flying Warbirds » basée à Melun. Il appartient à un nouveau proprietaire que je ne connais pas

DC-3 N49AG à Melun-Villaroche à l’occasion du Paris Air légend 2018 © Xavier Cotton

Le DC-3 F-AZTE

DC-3 F-AZTE à Épernay en 2015 © Xavier Cotton

Avec le F-AZOX de l’association « Un Dakota sur la Normandie » et le N49AG « France’s Flying Warbirds », le F-AZTE de l ’association « France DC-3 » est l’un des trois DC-3 (ou C-47 version militaire) en état de vol en France. Il est sans doute le plus connu car on le voit régulièrement en meeting aérien où il porte les couleurs du F-BBBE d’Air France. Le vrai F-BBBE termina sa carrière en Afrique. Le F-AZTE (C-47 42-23310) combattit sur le front Européen à partir de 1943, ce qui fait de lui un avion historique.

Son histoire par France DC-3 : F-AZTE Le DC-3 de France DC-3.pdf

DC-3 F-AZTE à Meaux en 2019 © Xavier Cotton
Sites et pages Facebook des 3 DC-3 en état de vol en France