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Le Moynet Jupiter redécolle après près de 20 ans de restauration

Le 26 juillet, le Moynet Jupiter F-BLKY a effectué son « premier » vol aux mains de Christian Ravel, après près de 20 ans de restauration ©EAP

L’unique avion français bimoteur « Push-Pull » Moynet 360/6 Jupiter refait son premier vol à Angers Loire Aéroport (49) après près de 20 ans de restauration.

Espace Air Passion vient de remettre en vol l’unique avion français bimoteur « push-pull » Moynet 360/6 Jupiter sur l’Aéroport d’Angers Loire après une vingtaine d’années de travaux de restauration. Celle-ci avait en effet débuté sur l’aérodrome d’Avrillé dans les années 90. Les travaux avaient alors été interrompus par le transfert de la plate-forme aéronautique vers Angers Loire Aéroport à Marcé (49) pour reprendre en 2008.

A cette occasion, une journée de présentation de l’appareil aura lieu le vendredi 14 septembre 2018 à 11h00, veille des journées européennes du Patrimoine.

Une équipe de mécaniciens bénévoles et qualifiés

Le premier roulage a eu lieu le 7 juin 2018, et la visite de contrôle de l’OSAC (Organisme pour la Sécurité de l’Aviation Civile) a permis ensuite les essais. Cette restauration aura été menée par une équipe de mécaniciens qualifiés et bénévoles, grâce au soutien de la Fondation du Patrimoine, l’association AIRitage (Patrimoine Aérospatiale, Matra, Airbus), du mécénat d’entreprises et de donateurs privés.

Un avion unique

Ce bimoteur push-pull, imaginé par l’ancien pilote de chasse et homme politique français André Moynet, est donc le seul avion de ce type encore existant. Cet appareil est le deuxième prototype. Motorisé par deux moteurs Lycoming de 290 ch., il avait effectué son premier vol le 23 mai 1965. Bimoteur certifié, il n’est malheureusement jamais entré en production, et a été confié à l’association, Espace Air Passion/GPPA (Groupement de Préservation du Patrimoine Aéronautique).

En 2017, Espace Air Passion recevait le Grand Prix du Patrimoine aéronautique « Coupe GIFAS* et Aéro-club de France » pour la restauration de cet avion M 360-6 Jupiter .

Créé en 1981 et implanté depuis septembre 2000 sur la plate-forme d’Angers Loire Aéroport, Espace Air Passion s’enorgueillit d’être un musée vivant qui expose sur 3 500 m² des avions, des planeurs ayant marqué l’histoire de l’aviation, certains très rares, voire uniques au monde.

(*GIFAS : Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales.)

 

Caractéristiques générales du Moynet M.360/6 Jupiter

  • Capacité : 6 personnes (équipage inclus)
  • Longueur : 8.77 m
  • Envergure : 11.11 m
  • Hauteur : 2.32 m
  • Surface alaire : 16.30 m²
  • Poids à vide : 1,338 kg
  • Poids maximum en charge : 2,390 kg
  • Capacité carburant : 556 L
  • Propulsion : 2 x Lycoming IO-540-6-cylindres opposés horizontalement refroidis par air, de 290 ch (216 kW) chacun
  • Hélices : tripales Hartzell (vitesse constante)

Présentation

  • Vitesse maximum : 363 km/h (226 mph ; 196 kt) au niveau de la mer. chaque indication est estimée au poids maximum au décollage
  • Vitesse de croisière : 338 km/h (210 mph ; 183 kt) à 1,830 m (6 000 ft) et 75% de puissance
  • Autonomie : 2,060 km (1,112 nm) à 4,500 m (15,000 ft) et 45% de puissance
  • Taux de montée : 7,3 m/s (1,440 ft/mn) au niveau de la mer

 


Espace Air Passion présente sa collection d’archives aéronautiques

Exposition temporaire : Espace Air Passion présente sa collection d’archives aéronautiques, du 1er juillet au 31 août 2017, à Angers Loire Aéroport.

Espace Air Passion présente pour la première fois au grand public, une exposition temporaire dédiée à son centre d’archives et ses richesses dans le hall d’exposition de l’Espace Air Passion, à Angers Loire Aéroport. Cette exposition exceptionnelle est proposées pendant les vacances d’été, du samedi 1er juillet au jeudi 31 août 2017.

Par le biais de 18 panneaux explicatifs, les visiteurs partent à la découverte des richesses et raretés préservées par l’association (plans, photographies, manuscrits, livres, revues…). Les archives sont présentées par thématiques (construction, aérostation, vol à voile, aéromodélisme…) et périodes historiques. Le fonctionnement du centre des archives est expliqué. C’est aussi l’occasion de découvrir les différentes utilisations des documents et de l’intérêt de conserver ce pan du patrimoine français.

Une visite guidée « Archives Aéro » le mardi :

Une visite guidée dédiée à cette exposition « Archives Aéro » et de la salle des archives est programmée chaque mardi (sauf le 15 août), de 10h30 à 12h00. Sur réservation (info@museeaviation-angers.fr ou 02 41 33 04 10). Nombre de places limité (10 personnes).

Le musée conserve une des plus importantes collections d’archives aéronautiques de France et d’Europe. Le centre de documentation est accessible aux historiens, journalistes, étudiants ou passionnés. Le fonds réunit une bibliothèque de plus de 10 000 références, 350 titres de presse du XIXe au XXe siècle, 200 000 clichés, 600 liasses de plans. L’ensemble représente 3 000 mètres linéaires.

Créé en 1981 et implanté depuis septembre 2000 sur la plate-forme d’Angers Loire Aéroport, Espace Air Passion expose sur 3 500 m² des avions, des planeurs ayant marqué l’histoire de l’aviation, certains très rares, voire uniques au monde. Il vise à faire vivre notre patrimoine aéronautique et offrir rêve et plaisir au public. Ouvert en particulier vers les familles, Espace Air Passion a reçu le 6 mars 2013 le label qualité tourisme. Il souhaite ainsi confirmer sa fonction d’acteur important du développement de notre aéroport et du tourisme dans la Région Pays de la Loire.

Conditions d’accès :

Ouverture du mardi au samedi, de 10 h00 à 12 h00 et de 14 h00 à 18 h00, le dimanche de 10 h00 à 12 h00 et de 15h00 à 19 h00. Fermé le lundi.
Tarifs : Plein tarif 6 €, tarifs réduits 3 € (chômeurs, étudiants, handicapés, enfants de 7 à 18 ans),
Cezam 5 €, Pass Famille 15 €. Le billet d’entrée permet la visite de l’exposition temporaire, de la collection permanente et des ateliers de restauration.

Contact pour plus d’informations :

Musée Régional de l’Air GPPA

Angers Loire Aéroport
49140 Marcé
Tel : 02  41 33 04 10
Espace Air Passion : http://www.musee-aviation-angers.fr/
info@museee-aviation-angers.fr


Concours d’Avions Légers 1928 2eme journée (partie N°3)

Guerchais-Roche T 2 n°1 F-AIYL codé 10 à moteur Anzani 50 ch. Modifié en T-12 par montage d’un moteur Renault en ligne de 90 ch, avec la même immatriculation.   ©Collection Espace Air Passion, Angers.

En 1928 l’Association Française Aéronautique  organisa le Concours d’avions légers. Celui ci s’est déroulé du dimanche 9 septembre 1928 au départ d’Orly  pour finir le vendredi 21 septembre au Bourget.

Voici le récit de la deuxième journée, donnant suite aux précédents  articles :

Le deuxième jour du concours, lundi, fut tout à fait animé. Plusieurs pilotes atterrirent sur le terrain, en visiteurs. Ce qui caractérisa la journée fut la visite minutieuse des Commissaires auprès de chaque appareil afin d’attribuer à ceux-ci les points de qualité prévus aux règlements.

Les représentant le Service technique de l’Aéronautique (S. T. I. Aé) examinèrent successivement l’aménagement réalisé en vue du transport des passagers, les mesures de protection contre l’incendie, l’adaptation et les possibilités d’adaptation des parachutes, etc.

Auparavant, les commissaires avaient procédé à la pesée des équipages, des sacs de lest, des parachutes ; on avait contrôlé l’emplacement des sièges. Et, tandis que les Commissaires techniques poursuivaient leur examen, d’autres commissaires et le  chronométreur officiel se mettaient en devoir d’enregistrer les premiers essais pratiques Ceux-ci concernaient le démarrage des moteurs, le démontage et le remontage des voilures, l’emploi de la double-commande. Dans la soirée, certains concurrents s’attaquaient déjà à l’une des éliminatoires : la montée à 1.500 mètres en moins de 30 minutes avec, à bord, toute la charge.

La plupart des avions présentés étaient équipés en biplaces, seul l’avion Albert est monoplace. Certains concurrents ont renoncé à enlever un passager et ont préféré le remplacer par du lest, perdant ainsi la prime de 15 points, mais leurs appareils n’en sont pas moins des biplaces, aménagés comme tels et pourvus d’ailleurs, en majorité, de la double commande. Comme recherche du confort, aucune nouveauté à signaler : le « Moth » de Broad, les Avro-Avian, de Stack, de Percival et de Lady Heath sont, certes, très confortables ; les habitacles sont nets, propres, dégagés, mais le carrossier n’est pas encore passé par là. Sur la limousine Guerchais par contre on peut constater une recherche évidente d’un plus grand confort.

On ne constate rien non plus de nouveau non plus concernant la protection contre l’incendie,  mais uniquement la réunion de différents dispositifs propres à réduire le risque du feu.  Guerchais mettra au point, plus tard, l’adaptation du carburateur Henriot pour carburants lourds à son moteur Anzani.

Quatre appareils à recouvrement rigide ont été présentés. Mais seuls, Guerchais et Albert ont enlevé les 15 points prévus. Les deux petits Klemm n’ont que 60 pour 100 de leurs ailes « en contre-plaqué » et le règlement exigeait 66,6 pour 100. Dommage, car, en fait, ils méritaient les points. Décidément, un concours ne récompensera vraiment le mérite que lorsqu’il ne comportera pas de règlements et que ses résultats ne dépendront que du bon sens et de la logique des choses. et des commissaires.

Albert TE-1 n° 05 F-AIVA à moteur Salmson 40 ch lors de l’épreuve de démontage du concours de 1928 à Orly.(Coll. Espace Air Passion, Angers)

En matière de montage et de remontage,  le repliage des ailes du « Moth » et des trois « Avian » sont remarquables, mais Caudron a fait tout aussi bien en 6 minutes 45. le biplan de Massot a été replié, est passé sous le portique de contrôle, fut remonté et a décollé, tout cela en 6 minutes 45. Côté parachutes: une simple constatation. La plupart des concurrents sont équipés d’un parachute. Tous ont réussi à convaincre les commissaires, par des démonstrations variées, que leur parachute était utilisable et presque tous ont ainsi gagné les cinq points promis.

Moins bonne note dans la voie du démarrage du moteur : Caudron a bien réussi quelques mises en route, mais les Anglais, qui deux ans auparavant , avaient sur le « Moth » un excellent démarreur, l’ont supprimé parce que trop lourd — pour en revenir au démarrage à la main.

En matière de protection contre le capotage, seul l’atterrisseur sans essieu a pu être récompensé, c’était la seule mesure présentée pour diminuer ce risque pourtant assez grave. A ce propos, l’Avro est supérieur au « Moth » qui a conservé son essieu. Albert et Guerchais ont écarté cette solution.

A signaler, au compte de la journée de lundi, !a nécessité pour Comper de réparer complètement son atterrisseur endommagé la veille et une nouvelle  exhibition du pilote anglais Atcherley, qui est bien digne de figurer parmi les plus grands « as » de la virtuosité.

à suivre……

Sources des informations :

Espace Air Passion, Angers : http://www.musee-aviation-angers.fr/

L’Aviation légère en France (1920-1942) par Roger Gaborieau : http://www.aviation-legere.fr/

BNF Gallica : http://gallica.bnf.fr

Hebdomadaire Les Ailes :

06 septembre 1928 page 1 et 2
13 septembre 1928 page 1, 2 et 15
20 septembre 1928  page 8 ,9 ,11,14
27 septembre 1928 page 11,12