Pour des raisons évidentes de sécurité liées aux déplacements des avions, l’espace réservé au public est délimité par des barrières métalliques. De l’autre côté de ces barrières, c’est le monde de l’aviation qui s’anime, pour vous offrir à chaque fois le plus beau des spectacles aériens.
Ce monde est composé du directeur des vols, des contrôleurs aériens, des organisateurs, des bénévoles, du commentateur, des pilotes, des mécaniciens, et parfois des sponsors… Tous ont assisté à un briefing de sécurité le matin même du meeting, et portent un badge attestant de leur accréditation leur permettant d’évoluer au-delà des barrières.
Meeting de la Ferté-Alais 2015, grâces aux buttes de terre qui ont étés aménagées les spectateurs peuvent s’aligner sur plusieurs rangées sans se gêner ©Xavier Cotton II Quelques conseils générauxl’arrivée au terrain :
Sachant qu’un meeting dure entre 4 et 5h00 de présentation en vol sans entracte, soyez prévoyants et prenez avec vous :
Des sièges pliants pour se reposer un peu De quoi vous alimenter pour éviter les petits creux et surtout des petites bouteilles d’eau pour vous hydrater Un couvre-chef et de la protection solaire pour vous protéger du soleil. Vos lunettes de soleil pour protéger vos yeux, même par temps gris car les UV passent quand même. Il faut savoir protéger ses yeux quand on regarde le ciel tout une après-midi. Des bouchons d’oreille lors des démonstrations d’avions de chasse tel que le Rafale ou le Mirage 2000 surtout si vous avez des enfants en bas-age avec vous. Un caddy à roulettes bien pratique pour transporter tout le matérielLe départ
Comme je vous l’ai indiqué précédemment lors d’une belle journée ensoleillée, le nombre de spectateurs peut atteindre les 20 000. Alors prenez votre temps pour quitter le terrain car le parking mettra souvent plus une heure à se vider. Vous pourrez alors circuler tranquillement sur le terrain et prendre au décollage sans être gêné, les avions qui rentrent vers leur terrain avec en plus une lumière rasante.
Quel matériel photo faut il choisir ?
Quelque soit le matériel photo dont vous disposez, il y a toujours des photos à faire. Quand on a le choix, préférez les zoom aux focales fixes :– un 18-70 mm pour les photos d’ambiance au sol et au parking avion
– un 70-300 pour les photos au roulage, au décollage et surtout en vol.
Vous verrez souvent les « spotters » avec des focales fixes 500 mm, mais aussi avec un second boitier et des biceps en bétonLe choix de la focale à utiliser dépend de la taille des avions et de leur distance rapport à vous et de leur vitesse d’évolution.
A noter que les avions ont interdiction formelle de survoler le public donc s’ils arrivent face à vous, soit ils montent à la verticale soit il virent serrés au dessus de la piste. La taille des avions peut aller du cricri (le plus petit bimoteur au monde, masse a vide 80Kg/170 Kg max) à l’A380 le plus gros des avions de transport (73M de long pour 80m de large soit à peu près la surface d’un terrain de foot. Sans compter les vols en Patrouille (Aerostar, Sparflex, Breitling , Patrrouille de France, …….) IV les réglages conseillésBalance des Blancs
Soit vous prenez vos photos en RAW et vous savez que cela n’a pas d’importance car on peut le modifier en post traitement. En JPEG seul, réglez la balance des blancs sur « lumières du jour « ou « ciel couvert » selon la météo plutôt qu’en automatique.
Diaphragme
Exposition optimale
L’exposition à la lumière peut varier en fonction de l’axe de présentation de l’avion, suivant que sa trajectoire est parallèle ou perpendiculaire à la piste. Elle peut évoluer dans le temps à cause de la Météo variant du ciel laiteux, au ciel bleu avec cumulus blancs ou encore ciel orageux. Dans nos régions les pistes sont souvent orientées Est/Ouest, donc attention au soleil en fin d’après midi Dans pratiquement toutes les situations photographiques, la mesure multi zone se montre très efficace (roulage, atterrissage, décollage avec fond de forêt) N’hésitez toutefois pas à passer en mesure spot ou encore mieux en mesure spot moyenné pour les avions en vol, : Avion de couleur foncée sur ciel clair ou pour un avion en métal poli qui réfléchit la lumière.Pourquoi se mettre en priorité vitesse ?
Lors d’un meeting aérien, vous verrez les avions dans les différentes phases de vol, au roulage, au décollage, en vol ou à l’atterrissage. Et en ce qui concerne les avion à hélice, la vitesse de rotation celle ci est directement liée au régime moteur donc à la puissance demandée en fonction de la phase de vol, plus lente au roulage,en descente, à l’atterrissage, et plein régime au décollage ou en montée. Ainsi, pour les avions anciens datant de la première guerre mondiale, (Spad, Fokker et autres Caudron) surtout au roulage, la vitesse idéale de prise de vue est au 1/125s. Cependant, un avion pris en vol au 1/125 s risque d’être flou, dans ce cas n’hésitez pas à monter au 1/320s pour les plus vieux avions Concernant les avions de la seconde guerre mondiale, appelés « Warbirds » (Messerschmitt 109, Spitfire, P-51 Mustang, F4U Corsair……), vous pouvez aller jusqu’au 1/250s au sol ou au roulage et monter jusqu’au 1/400s quand ils volent à pleines puissance Le nombre de pales d’hélices est aussi important, sur les premiers avions il n’y a souvent que deux pales. Avec l’augmentation de puissance des moteurs on passe souvent à 3, 4 voire 5 pales, hors à régime moteur et vitesse de prise de vue identique, plus il y a de pales, plus l’hélice semble floue , en effet si une pale est floue sur 90°, 4 pales sont floues sur 360° Pour les jets militaires, il est important au contraire de monter en vitesse entre 1/1000 et 1/2000 s pour être sur de l’immobiliser sur la photo Concernant les hélicoptères c’est plus difficile, car à la différence d’une hélice d’avion dont le régime peut varier selon la phase de vol, le rotor de l’hélicoptère tourne toujours à la même vitesse. En vol il ne faut pas descendre en dessous du 1/125s si on ne veut pas risquer le flou de bouger, Par contre au sol (a condition d’avoir un monopode) vous pouvez descendre au 1/60 Les planeurs ne posent aucun problème de vitesse puisqu’ils n’ont pas d’hélice. Par contre ils peuvent voler assez vite donc privilégier plutôt des grandes vitessesVoici un autre exemple où on peut voir l’intérêt de jouer sur la vitesse de prise de vue :
Sur cet avion au roulage, vous souhaitez montrer que l’hélice tourne, mais en même temps vous souhaitez voir très clairement l’écusson, deux choix possibles : Choisir la vitesse 1/400 pour être sûr que l’avion soit net malgré le roulage et avoir une hélice légèrement floue.Mais dans ce cas il faudra prendre plusieurs photos pour être sûr que la pale d’hélice ne soit pas juste devant l’écusson au moment de la photo.L’autre solution, est de régler la vitesse à 1/125s. L’hélice est assez floue pour ne pas gêner la netteté de l’écusson, mais attention au flou de bouger.Osez le filé
Théoriquement le principe du filé est simple : vous réglez l’appareil photo à une vitesse inférieure ou égale à 1/125, vous suivez à la visée, l’avion et vous prenez votre photo quand vous le souhaitez. Résultat théorique, l’avion est net, l’hélice floue et le fond d’image flou. La technique du filé nécessite toutefois une bonne dose d’entraînement. L’expérience aidant, vous serez en mesure de réussir les filés à des vitesses de plus en plus basses, et donc des effets de plus en plus bluffantsQuelques généralités et exemples de cadrage
Évitez les cadrages trop lointains dans lesquels l’avion apparaît bien trop petit , Ici le flou est du à la chaleur qui monte du sol. L39 Albatros de la patrouille Sparflex à l’atterrissage à Épernay lors du meeting de 2015 ©Xavier Cotton La prise de vue 3/4 avant de ce Falcon 50EX (F-HCDD) d’AEROVISION conserve son allure générale. Pour les « spotter » cette prise de vue permet de lire l’immatriculation. Photo prise à l’occasion du meeting de La Ferté-Alais 2015 ©Liliane Cotton En cas d’avions utilisant des fumigènes, on peut cadrer plus large pour englober la trace et ainsi souligner la trajectoire.de ce Pitts S-2C (G-INDI) lors du meeting de Saint-Quentin 2014 ©Xavier Cotton En gros plan, on peut couper l’avion et les ailes, conserver cabine et hélice comme sur ce Hawker Hurricane IIa F-AZXR au meeting de La Ferté-Alais 2015 ©Xavier Cotton Passage à l’anglaise : l’avion est incliné vers le public de façon à voir le pilote et le dessus de l’avion. Pascale Alajouanine à bord de son CAP 232 (F-GRPA) salue le public lors du meeting de Lens 2012. ©Xavier Cotton Vol dos lors d’une présentation de voltige du Suhkoi SU26 HA-HUR lors du meeting d’Épernay 2015 ©Xavier Cotton Passage dos lors d’un tonneau du Yakovlev Yak-18T (F-HYAK) lors du meeting de Soissons 2017. ©Xavier Cotton Autre présentation très classique pour les avions rapides (avion de ligne ou avions de chasse) passage lent, train sorti en position cabrée afin de maintenir la portance malgré la faible vitesse comme le montre ce Rafale Marine à La Ferté-Alais 2015 ©Xavier Cotton Avec les vols en patrouille serrée, profitez des illusions d’optique. Patrouille de France ©Xavier Cotton Ce passage en bloc de 4 avions de la PAF souligne la position de vol non naturelle pour un avion ©Xavier Cotton Utilité de la prise de vue en rafaleAutre intérêt de la prise de vue en rafale rapide, c’est lors des croisements face au public en vue de faire un triptyque
Quelques photos ratées malgré ces conseils
Quelques idées de photos
Des Avions et des Hommes
Mise en scène de tableaux aéronautiques
La Ferté Alais : simulation de l’attaque de Pearl Harbor par les japonais (Tora Tora) le 7 décembre 1941
Des figures incontournables passionnées de l’aviation
Catherine Maunoury
10 fois championne de France de voltige aérienne et 2 fois championne du monde en individuel.
Ancienne présidente du Musée de l’Air et de l’Espace
Présidente de l’Aéro-Club de France
Jean-Salis
Fils de Jean-Baptiste Salis et président de l’AJBS
Jacques Krine
Ancien pilote de chasse, ancien pilote de la PAF et ancien pilote de ligne
20 000h de vol
Il a volé sur plus de 100 types d’avions différents
Plus de 400 meetings à son actif
Gérard Feldzer
Ancien pilote de Ligne,
Ancien président de l’Aéro-Club de France
Ancien président du Musée de l’Air et de L’Espace
Expert en aéronautique pour France Télévision
Bernard Chabbert
Journaliste et commentateur de meeting,
Plus de 1600 h de vol en tant que pilote sur plus de 250 types d’avion différents.
Ivan Hairon
Commentateur de meeting
Pilote chez Hop
Décollage de Soissons à bord du Boeing Stearman (N4561N) ©Xavier Cotton ConclusionEspérant que cet article vous a plu et vous sera utile, n’hésitez pas à laisser vos commentaires

































RSS - Articles
Bonjour,
J’utilise un boitier APS-C (Canon 60 D) avec un Sigma 150-600 mm DG OS HSM Contemporary.
Faut-il tenir compte du coefficient multiplicateur pour les longueurs de focale pour les avions en vol ?
Je m’explique : le 600 mm devient un 960 mm et donc dois-je utiliser le 1/1 000 ième ou le 1/750 ième ou garder vos valeurs pour un warbird du 1/500 ième ?
Merci pour ce long sujet.
Bonjour,
J’ai très bien compris votre question ayant un APN avec un capteur APS-C avec un rapport 1,5.
Je me suis penché sur la question et il semble qu’il faille effectivement multiplier votre focale par le coefficient pour trouver la vitesse de sécurité. Ceci étant dit pour un warbird si vous montez au dessus du 1/500 eme de seconde vous arreterez l’hélice quelque soit votre focale.
Ceci étant dit si vous avez un système anti-vibration vous pouvez gagnez en vitesse avec un 300mm (équivalent 450mm 24×36) je prend les photos en vol à 1/320s sans soucis, il m’est même arrivé de descendre au 1/125s.
Comme je le dis c’est une règle de sécurité, mais la capacité de ne pas bouger dépend de chacun, il faut essayer et voir ce que chacun est capable de faire
Si vous allez au meeting de La Ferté ALis demain vous pourrez mettre en application 🙂
Je suis heureux que ce sujet vous plaise.
Bonjour,
Je vous remercie pour votre réponse. Je ne suis jamais venu hélas à ce superbe meeting. Je ne pourrai donc pas vous rencontrer.
Si je vous ai posé cette question c’est que j’ai photographié un Skyraider, de côté, avec ces matériels avec des vitesses comprises entre 1/750 ième et 1/1 000 ième. L’hélice n’est pas figée car aucun capteur n’a effectué la mise au point sur l’hélice. Comme vous dites, elle est plus figée à vitesse élevée.
Seulement, avec le poids de l’objectif et la fatigue en fin de meeting, je redoute de descendre au 500 ième par peur d’avoir des photos floues.
Au prochain meeting, la veille, Je vais aussi rester avec un collimateur sur automatique et pas en central (un seul point) tout en baissant mes vitesses en partant du 500 ième pour un warbird.
Merci en tout cas pour partager votre expérience.
Patrick