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1914-2014 : la BA 102 de Dijon a 100 ans ! (1ère partie : 1914-1940)

S’il est une base aérienne historique en France, c’est bien celle de Dijon, entrée en service un peu avant la Première Guerre mondiale. Mais quelles ont été les principaux faits marquants ayant ponctué la « vie » de cet aérodrome militaire centenaire figurant depuis sa création parmi les plus importantes plates-formes aéronautiques de l’Armée de l’air ?
L’histoire de l’aéronautique à Dijon débute par les somptueuses « fêtes de l’aviation » qui, du 22 au 25 septembre 1910, furent organisées au nord de la ville, sur le terrain d’exercices de l’armée de La Maladière. Un terrain qui, compte tenu de ses dimensions et de son emplacement, dut être abandonné lorsque le ministère de la Guerre s’attacha à doter Dijon d’un aérodrome militaire. Le choix de l’armée se porta sur un ensemble de terrains situés entre les villages d’Ouges et de Longvic et, le 7 juillet 1913, l’acquisition de neuf hectares fut décrétée d’utilité publique. Y fut presque aussitôt aménagé un camp provisoire fait de baraquements de bois et de hangars de toile, et les premiers avions de l’Aéronautique militaire ne tardèrent pas à s’y poser.
Ces installations rudimentaires, embryon de ce qui allait devenir le centre du 1er groupe d’aviation, prirent rapidement de l’ampleur, ce qui conduisit à préempter de nouveaux terrains qui portèrent la superficie de l’aérodrome à une centaine d’hectares. À l’est de ce qui fut la route nationale 468, plusieurs hangars d’aviation « en dur » sortirent de terre, tandis que, de l’autre côté de la route, on s’affairait à la construction des bâtiments du futur « quartier Ferber ». Autant de travaux qui permirent en avril 1914 l’accueil de plusieurs escadrilles : les Br 17, Bl 18, HF 19 et MF 20 équipées respectivement d’avions Breguet, Blériot, Henry Farman et Maurice Farman. Quatre escadrilles dont les appareils ne tardèrent pas à s’envoler à destination du front…
En dépit du départ de ses avions, le « camp d’aviation d’Ouges-Longvic » devait maintenir son activité, et même la renforcer. Se trouvait en effet implantée sur l’aérodrome une unité qui participa pleinement à l’effort de guerre : la 2e réserve, chargée d’une part de centraliser les livraisons effectuées par les usines travaillant pour l’aéronautique (avions, moteurs, pièces de rechange, armement…) ainsi que les matériels nécessaires à la bonne marche des unités et, d’autre part, d’acheminer les marchandises entreposées à destination des parcs aéronautiques dont dépendaient les escadrilles pour leur approvisionnement. Pendant la guerre, le centre de Dijon fut également un lieu de formation, et y fonctionnèrent une école technique d’aviation dispensant l’instruction théorique préalable à l’entrée en école de pilotage ainsi que, à partir de 1917, une école dédiée au pilotage des avions de la marque Voisin. Le 13 mai 1916, un jeune aviateur blessé deux mois plus tôt dans le ciel de Verdun était présent sur le camp d’aviation : Georges Guynemer, déjà as de guerre, choisi pour avoir l’honneur de porter le drapeau de l’Aéronautique militaire venu tout spécialement en Bourgogne pour être présenté aux aviateurs dijonnais, en présence du lieutenant-colonel Adolphe Girod, inspecteur général des écoles et dépôts d’aviation. Après la Seconde Guerre mondiale, l’as aux cinquante-trois victoires officielles devait être retenu pour devenir le parrain de la base aérienne 102.
Le dimanche 24 novembre 1918, quelque deux cents appareils « ayant participé à la guerre » étaient rassemblés sur l’aérodrome pour y être présentés et, pour leurs équipages, se prêter à des démonstrations organisées à l’occasion de la « grande fête militaire » proposée ce jour-là par les aviateurs pour célébrer la fin de la guerre. Le terrain, dans les mois qui s’ensuivirent, devait devenir le lieu de regroupement d’un grand nombre d’appareils retirés des escadrilles et destinés à la ferraille.
En 1920, Dijon vit naître le 2e régiment d’aviation d’observation, formation constituée de trois groupes totalisant huit escadrilles équipées de Breguet 14. Cette unité, promptement remaniée, devint quelques mois plus tard le 32e régiment d’aviation d’observation. L’année suivante débuta l’édification d’une gigantesque construction de métal longue de 240 mètres et large de 40 : un hangar d’aviation qui, conçu par la société Dubois, se distinguait par sa toiture, laquelle était soutenue par un ingénieux dispositif fait de pylônes et de câbles. En juillet de la même année, en lisière de l’aérodrome, une zone civile fut créée pour permettre à l’aviation civile naissante et aux aviateurs des pays signataires de la Convention de Paris de 1919 – portant réglementation de la navigation aérienne – d’utiliser le terrain d’aviation, réservé jusque-là à l’usage exclusif de l’armée. Dijon, « aérodrome mixte » parfaitement signalé à partir de 1925 par un phare aéronautique de grande puissance implanté au « sommet » du mont Afrique, devait demeurer pendant des années une escale de choix sur la route aérienne conduisant de Paris à Marseille via Lyon.
Le 1er janvier 1924, le 32e RAO devint le 32e régiment d’aviation mixte, et deux escadrilles de chasse – les SPA 15 et SPA 77 dotées de biplans Nieuport-Delage 29 – intégrèrent le régiment, se mêlant aux escadrilles d’observation déjà existantes. Ce furent là les prémices de la présence à Dijon d’une aviation qui devait faire les beaux jours de ce qui deviendrait dix ans plus tard la « base aérienne 102 » : l’aviation de chasse. Deux escadrilles d’observation rattachées à ce régiment furent envoyées au Maroc l’année suivante pour y prendre part à la guerre du Rif.
Preuve du fort attachement des aviateurs du « centre aérien de Longvic » – nom officiellement porté par le champ d’aviation depuis le 1er avril 1923 – au plus célèbre des as français, un monument à la mémoire du capitaine Guynemer fut érigé en lisière de l’aire d’envol et solennellement inauguré le 25 juillet 1932. Cette même année, une réorganisation de l’arme aérienne intervint et, à Dijon même, fut créée la 2e brigade aérienne, entité ayant autorité sur plusieurs formations parmi lesquelles trois escadres installées sur l’aérodrome : la 32e escadre d’observation (disposant de Breguet 19), la 7e escadre de chasse dotée successivement de Wibault 72 (1932), de Morane-Saulnier 225 (1933) et de Spad 510 (1937) et la 52e escadre de grande reconnaissance équipée de Potez 25, Breguet 19 et Lioré-et-Olivier 20 puis de Potez 540.
En 1934, année qui vit la création de l’Armée de l’air, une nouvelle organisation territoriale fut arrêtée ; les « régions aériennes » firent leur apparition et, deux ans plus tard, officiellement le 1er octobre 1936, au centre-ville de Dijon, place Wilson, s’installerait en provenance de Metz l’état-major de la « 1re RA ». Cette même année 1934 fut créée une patrouille acrobatique dont la notoriété devait finir par dépasser les frontières. Baptisée du nom de son créateur, René Weiser, la « patrouille Weiser » s’illustrait par ses périlleuses évolutions effectuées avec un nombre sans cesse croissant d’avions, trois à ses débuts… et jusqu’à dix-huit en 1937. Particularité remarquable : ses Morane-Saulnier 225 évoluaient… attachés entre eux trois par trois !
En 1936, la 3e escadre de chasse, équipée de Dewoitine 500 et 501, s’installa sur l’aérodrome en provenance de Châteauroux, y prenant la place de la 32e escadre d’observation. La base, raccordée depuis peu à Dijon par une ligne de tramway dite « ligne d’Ouges », se « spécialisa » dès lors dans la chasse et, à la veille de la guerre, dix escadrilles y stationnaient : celles des 3e et 7e escadres, formations que l’on avait renforcé le 1er mai 1939 par la création de deux groupes (les GC III/3 et III/7) et que l’on venait d’équiper de modernes Morane-Saulnier 406, et qui côtoyaient sur l’aérodrome le groupe aérien d’observation 508, unité créée quelques années plus tôt et équipée, quant à elle, de Potez 25 et autres Breguet 27. En mars 1939, le GC I/7 avait quitté Dijon pour intégrer l’escadre de marche d’Afrique du Nord en cours de création au Maroc.
À l’été 1939, les menaces de guerre s’intensifiant, permissionnaires et réservistes furent rappelés. Le départ des unités aériennes à destination de leurs terrains du temps de guerre respectifs s’effectua dans les derniers jours d’août et débuta par la 7e escadre de chasse. Dans le même temps, les escadrilles des groupes composant la 3e escadre de chasse effectuaient le même mouvement. Le transfert opéré se solda toutefois par une catastrophe : la perte tragique, le 28 août, de six chasseurs du groupe III/3, qui s’écrasèrent dans leur survol de la Saône-et-Loire. Abandonnée par les formations qui y résidaient à titre permanent, la base accueillit presque aussitôt, et pour plusieurs mois, l’état-major de la 32e escadre de bombardement et l’un de ses deux groupes, équipé de Bloch 200.
Le 10 mai 1940, à 5 heures, pour la première fois de son histoire, la base fut bombardée. Les dégâts considérables causés par les frappes des bombardiers de la Luftwaffe – qui s’accrurent encore dans l’après-midi puis le 14 mai à la suite de deux nouveaux bombardements – contraignirent les unités stationnées sur le site à l’évacuer et à se replier plus au sud, délaissant un aérodrome par lequel, dans leur repli, nombre d’unités ne tarderaient pas à transiter. Le 17 juin, la base tomba finalement entre les mains de l’ennemi, en même temps que Dijon qui, déclarée « ville ouverte », ne fut pas défendue.
Frédéric Lafarge
chargé de relations publiques
et délégué au patrimoine historique de la BA 102

L’aventure aéronautique en Pointe de Caux

L’aventure aéronautique en Pointe de Caux
Du 11 janvier au 30 mars 2014
les mercredi, samedi et dimanche de 15H à 18H.
Musée du Prieuré 
50, rue de la République
76700 HARFLEUR

L’exposition « L’aventure aéronautique en Pointe de Caux » vous est présentée par L’association « Les Amis du Musée du Prieuré d’Harfleur ».
On survole en 16 panneaux, plus de 200 ans d’histoire du vol dans la région. Tout commence en 1784 avec des essais de petits ballons de 3,30m de hauteur. A la fin du XIXe siècle, plusieurs vols humains dans des sphériques ont déjà
eu lieu lorsque Victor Tatin et Charles Richet font une tentative de lancement d’un modèle réduit d’avion à vapeur au Cap de la Hève.
Mais le tournant vient en 1909, plusieurs ingénieurs imaginent des machines volantes allant du cerf volant, aux appareils à pédales et enfin les « plus lourds que l’air » motorisés. C’est ainsi que Charles Wilkes effectue un premier bond
d’environ 300m avec son avion, le 13 août 1909 au terrain de la ferme Rousselin. Le véritable vol a lieu le 23 novembre 1909 lorsque Léon Molon décolle avec son Blériot depuis le même endroit à Bléville.
Le nombre de pilotes augmente chaque jour et des meetings aériens sont organisés dans de nombreuses villes, dont celui de la Baie de Seine en 1910. Durant la première guerre mondiale, le Havre abrite diverses installations du
Centre Aéromaritime. Les exploits des Havrais sur le front sont retentissants, notre agglomération compte deux as parmi ses administrés.
Après la guerre, l’Aéro-club du Havre naît et se développe sur plusieurs terrains avant de s’établir à Bléville. Sur ce dernier, de grands noms de l’aviation y ont fait étape: Costes et Bellonte, Linbergh… C’est aussi l’époque où l’industrie aéronautique est très présente avec les usines d’hydravions Breguet, point de départ des grèves du front populaire.
Durant la seconde guerre mondiale tous les belligérants s’établissent sur l’aérodrome d’Octeville naissant. En septembre 1944, l’enfer est venu du ciel avec les terribles bombardements qui ont causé la mort de 3500 habitants.
Après la guerre l’aviation reprend peu à peu. L’Aéro-club, désormais baptisé du nom du héros Havrais Jean Maridor, est basé à Octeville et la branche vol à voile déménage à Saint Romain. C’est tout cela et bien d’autres que vous pouvez découvrir au Musée du Prieuré d’Harfleur.
Environ 450 documents présentés, agrémenté de 80 objets authentiques. Du 11 janvier au 30 mars 2014 les mercredi, samedi et dimanche de 15H à 18H.
 Musée du Prieuré 50, rue de la République
76700 HARFLEUR

Horaires d’ouverture : Mercredi, samedi, dimanche de 15h à 18h

Tél. : 02 35 45 40 62
E-mail : point-info-harfleur@lehavretourisme.com
Site internet : www.harfleur.fr


Aviation : Un siècle de conquêtes

AVIATION

Un siècle de conquêtes R.G. GRANT  

Grâce à cet ouvrage luxueux, revivez l’épopée teintée de triomphes et de tragédies mais toujours fabuleuse de la conquête du ciel par l’Homme. Vous y découvrirez l’histoire de la réussite technologique la plus exceptionnelle du siècle dernier qui se poursuit encore de nos jours : le vol sur en aéronef.
Le texte est richement illustré par de très nombreuses images d’archives et des photographies magnifiques. Les différents chapitres du livre  rendent hommage au courage et aux efforts des pionniers et aux entreprises qui ont inauguré ce premier siècle d’aviation.
Tout au long de votre lecture vous découvrirez des avions mythiques comme le Spirit of Saint-Louis, le Boeing 747, la Caravelle, le Concorde , le mirage 2000 sans oublier l’A380. Bien sûr, vous pourrez relire l’histoire des grands événements comme la 1ère traversée de la Manche par Louis Blériot le 25 juillet 1909 ou celle de l’Atlantique par Charles Lindbergh, en 1927, la guerre aéronavale en 1939-1945, le franchissement du mur du son en 1947, les premiers missiles en 1950, les attentats du 11 septembre 2001, mais aussi la conquête de l’Espace du premier vol orbital à la navette spatiale.
Cet ouvrage rend aussi hommage aux nombreuses personnalités, qui en marquant l’histoire de l’aviation, ont fait rêver des nations entières : les frères Wright, Louis Blériot, Henri Farman, Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry, Jacqueline Auriol et plus récemment Jeanna Yeager et Dick Rutan où encore Steve Fosset.
À la fin de chaque chapitre des fiches techniques (moteur, envergure, longueur, vitesse maxi) offrent un panorama varié sur les types d’avions en rapport avec le sujet abordé que ce soit les avions des pionniers, les avions militaires, les hydravions, les hélicoptères, les premiers avions commerciaux ou avions de lignes modernes. Cette 4eme édition du livre intègre, entre autres, des informations sur la politique spatiale américaine de Barack Obama et le saut depuis l’espace de l’autrichien Félix Baumgartner, le 14 octobre 2012.  

  • Aviation, un siècle de conquête
  • Auteur : R-G Grant
  • Traducteurs : Jean-Pierre Dauliac et Patrick Facon
  • Consultant :Pierre Bénichou 
  • Editeur : SELECTION DU READER’S DIGEST
  • Ouvrage relié
  • 452 pages
  • Plus de 2 500 photos et illustrations en couleur
  • 25,7 x 29,8 cm.
  • 44.95 €
  • ISBN : 978-2-7098-2509-2
  • Parution : 7 mai 2013

L’aéronautique militaire française outre-mer 1911-1939


L’aéronautique militaire française outre-mer
1911-1939
Jean-Baptiste Manchon
Préface de Jacques Fremeaux
Si le champ de l’aviation civile outre-mer est un domaine aujourd’hui bien connu, l’étude de l’aviation militaire reste presque inexplorée. Ainsi, Jean-Baptiste Manchon nous propose un ouvrage inédit sur l’évolution de l’aviation militaire française : il nous donne à comprendre les raisons qui ont poussé l’aéronautique militaire française déployée outre-mer à passer d’une aviation de domination, vouée au contrôle et à l’aménagement des territoires coloniaux, vers un une aviation de défense et de protection. Une étude qui ne néglige pas les réalités humaines puisqu’il nous livre notamment une description très vivante de l’existence des équipages. Ce livre est la version publiée de sa thèse de doctorat, préparé sous la direction du Professeur Jacques Frémeaux à l’université Paris-Sorbonne. et soutenue le 18 décembre 2008; le texte original de 1085 pages a été revu et resserré afin de répondre aux impératifs de l’édition. L’ouvrage original est conservé et consultable au fichier central des thèses et aux bibliothèques de la Sorbonne, du Service historique de la Défense et du centre des archives d’outre mer.

En voici le texte de la 4eme de couverture :

« Durant les dernières années de la Belle Époque, alors même que l’aviation militaire n’en était qu’à ses débuts en France, plusieurs territoires de l’Empire connurent des essais d’implantation aéronautique. Parfois infructueux, ils montrent cependant l’engouement généralisé que suscita alors l’apparition de l’aéroplane. Ces tâtonnements amenèrent la création d’une aviation coloniale militaire en Afrique du Nord, mais le déclenchement de la Grande Guerre mit fin à l’expérience. La réapparition de l’aviation dans l’Empire résulta du développement des fronts périphériques à partir de 1916. Avec le retour à la paix, puis l’extension de l’aéronautique déployée outre-mer durant l’entre-deux-guerres, se constitua une véritable aviation aux colonies, dévolue à l’aménagement et au contrôle des territoires de l’Empire. Toutefois, la montée des périls en Europe et en Extrême-Orient dans la seconde moitié des années 1930, amena l’aéronautique française déployée outre-mer à évoluer pour devenir un véritable outil de défense, c’est-à-dire une aviation impériale. »
Jean-Baptiste Manchon

Docteur en Histoire de l’université Paris-Sorbonne, Jean-Baptiste Manchon est spécialiste de l’histoire de l’aéronautique. 
Il enseigne au lycée Stanislas à Paris

date de parution : 26/04/2013
16x24cm, 800 pages
200 photos, 10 cartes
ISBN : 978-2-84050-867-0
26 €
Les Presses Universitaires Paris Sorbonne : http://pups.paris-sorbonne.fr