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SIPA 121 N°51 à Essey-lès-Nancy

SIPA 121 n°51 à Essey-lès-Nancy en 1957 © Jacques Hémet
Récemment, je vous ai parlé des MS472 « Vanneau »  stationnés à Essey-les-Nancy au sein de l’ERALA 1/36 héritière du CERO307 en vous précisant qu’ils furent progressivement remplacés par des SIPA S111/121 à partir de 1957. En voici une photo ci-dessus, il s’agit du SIPA 121 N°51, reconnaissable à l’antenne du radio-compas à l’arrière de la verrière. D’après l’insigne visible sur l’avion, même si celle-ci est à l’envers par rapport aux représentations habituelles, on peut affirmer qu’il appartient à l’ERALA 3/38 de Tours issue du CERO 311. 
Voici ce qu’écrit Gilbert Nëel dans le fanatique de l’aviation n°91 de juin 1977 au sujet de la genèse des SIPA111/121 : « En 1943, le constructeur allemand Arado décida le développement d’un appareil d’entrainement dérivé de l’Arado 96 B. Cet avion monomoteur (moteur Argus AS 410 de 450 ch) de construction métallique à ailes basses et train rentrant, biplace en tandem devait être utilisé par la Lutwaffe pour l’entrainement avancé. La société Industrielle Pour l’Aéronautique (la SIPA fondée par M. Volland en 1938) fut chargée de l’étude et de la construction du nouvel appareil désigné Arado 396, qui devait utiliser des matériaux rustiques (métaux de qualité courante et bois) et être facile à construire en grande série….. ». La progression des alliés obligea les allemands à confier la construction de l’Arado 396 à la firme Tchèque Letov. La construction du prototype  fut poursuivi sous contrôle français chez SIPA. Rebaptisé SIPA S.10, il fit son 1er vol le 29 décembre 1944 avec aux commandes le chef-pilote de la société, R Launay. En plus du prototype, 4 avions de présérie et 30 de série (1 à 30) furent construits en 1945 et 1946. Puis cinquante exemplaires du SIPA11 (n°31 à 80) furent construits, ils se distinguaient du S10 par le montage d’une verrière coulissante. En 1950, sort une nouvelle version sous la désignation de SIPA S111 justifié par des améliorations de l’équipement et de l’installation électrique. En 1950 à la demande de l’État-major de l’Air, la SIPA étudie une version entièrement métallique du S111, à l’exception de la partie centrale du fuselage qui reste en acier, le bois est remplacé par un alliage léger : le dural. 50 exemplaires (S12 °1 à 50) sont commandés. Enfin en 1954, apparait le SIPA S121, avec la partie centrale du fuselage en dural comme le reste de la cellule, il y en aura 50 exemplaires (n°51 à 100). Équipe d’un moteur Renault-SNECMA 12 S 02  (version francisé du moteur allemand Argus) de 12 cylindres en V inversé de 12 litres de cylindrée, refroidi par air et développant 440 ch au sol, 495 ch à 3250tr/mn à 2400m, et 580 ch en surpuissance pendant 7 minutes. Ce qui donne les performances suivantes :
V Max : 360 km/h
V de croisière : 320km/h
V d’atterrissage : 114km/h
Plafond pratique  : 8000M
Deux réservoirs de carburant pour un total de 340 litres donnent une autonomie de 3h30 au régime de croisière .

Fiche DCMAA du SIPA121 n°51 ©SHD-Air

D’après la fiche « DCMAA » (Direction Centrale du Matériel de l’Armée de l’Air) du SIPA 121 n° 51,  celui-ci est pris en compte par l’Armée de l’air le 27 avril 1954, on peut supposer qu’il est d’abord affecté à la Base École de Salon de Provence (BE701) aux alentours du 2 novembre 1954 et jusqu’au 15 mars 1957, puis il est affecté à l’ERALA 3/38 de Tours jusqu’au 25 octobre 1957 avant d’être versé à l’ELA 41 qui gérait le parc de l’ERALA 1/36 basée à Essey-lès-Nancy. A partir du 20 août 1959 il est stocké dans l’Entrepôt de l’Armée de l’Air (EAA601) sur la base aérienne de Chateaudun (BA279) où il sera reformé définitivement le 3 juin 1960.


Sources des informations :
Jacques Hémet
Gibert Nëel
Le Fanatique de l’Aviation : les SIPA S10 à S121 par Gilbert Nëel  (N°91 de Juin 1977 au N°96 d’octobre 1977)

Les MS472 de l’ERALA 1/36 d’Essey-lès-Nancy


Alignement de MS472 à Essey lès Nancy en 1957© Jacques Hémet
Jacques Hémet m’a fait parvenir cette photo qu’il a prise à Essey-lès-Nancy en 1957. Ayant fait appel aux amoureux de l’histoire de l’aviation sur Aeroforum , comme à l’habitude les réponses ont fusé. Merci à Michel Baron, Guy Fruchart, Gilbert Neel et Bernard Palmieri pour leur aide précieuse.


La photo présente l’alignement parfait des huit MS472 (moteur en étoile) que l’ERALA 1/36 possédait en avril 1957 (ils furent 10 début juillet 1956), ceux-ci sont hérités du CERO 307, dans l’ordre : n°6, 87, 74, 127, 145, 22, 141 et 96. Ils seront retirés progressivement du service avec l’arrivée des premiers SIPA S.111/121. Au 1er juillet 57, il n’en reste que six. les derniers MS 472 de l’ERALA 1/36 sont restés affectés jusqu’en octobre 1957 (départ des n° 6 et 87 le 20/10/1957 et du n° 74 le 31/10/1957). Mi-58, les domaines mirent en vente une quinzaine de « Vanneau » sur la base de Pau-Pont-Long dont les n°6, 22, 74, 127, 141 et 145 (témoignage de Guy Fruchart dans le Fana de l’aviation n°111 de février 79)

Le MS472 est issu du MS470 s’en distingue essentiellement par son moteur en étoile Gnome et Rhône 14M délivrant une puissance de 700 chevaux. Ces moteurs étaient issus d’un important stock que le Service Technique de L’Aéronautique (STAé) avait découvert à l’issue de l’armistice de 1940. Bien que ces moteurs ne furent pas de première jeunesse (ils avaient en effet équipé les Potez 63-11 d’avant guerre) il fut décidé de les utiliser car il avait au moins le mérite d’exister. Le premier MS472 de série entra en service dans l’Armée de l’Air en décembre 1946, le dernier le N° 300 fut pris en compte par l’Armée de l’Air en mars 1952.
Caractéristiques du MS472 « Vanneau » II :
Avec un moteur Gnôme et Rhône 14 M 05 de 14 cylindres en double étoile 19l de cylindrée de 570 ch au sol à 2800tr/mn, 640 ch à 4500tr/mn. La puissance au décollage à 3030tr/mn donnait 700 ch. L’hélice était soit une Ratier 1527 de 2,55m de diamètre à pas variable électrique, soit une CGEA 10308 de 2,48m de diamètre à pas variable mécanique.
Places : 2
Envergure : 10, 65M
Longueur :  8, 76m avec hélice Ratier et  8,60m avec hélice CGEA
Surface alaire  : 17, 30m2
Hauteur : 3,62m en ligne de vol  
Voie du train : 3,13m
Poids à vide : 1973kg
Poids total selon mission : 2588/2781kg
Vitesse maximum à 2000m : 468km/h
Vitesse au décollage 140 km/h
Vitesse en montée:  180km/h
Vitesse d’approche 160 km/h
Vitesse d’impacct 120km/h
Monté à 5000m à 2700tr/mn : 10’32 »
Autonomie à 415km/ 1530 km
Armement : deux mitrailleuses MAC 1934 Ml39 de 7,5mm

Onze CERO (Centre d’Entraînement des Réserves Ordinaires) ont été créés entre 1951 et 1953, celui de Nancy étant le CERO 307, stationné sur le terrain d’Essey-lès-Nancy. Ils deviennent plus simplement « CER » en 1954 et sont tous dissous en 1956, leurs moyens redistribués aux ERALA Escadrille des Réserves d’Aviation Légère d’Appui). 
L’ERALA  1/36  est donc créée le 1er janvier 1957 faisant suite au CERO 307 qui a été mis sur pied le 31 janvier 1952 à Essey-lès-Nancy, devenu CER le 21 juillet 1954 et dissous le 31 décembre 1956.
La mission principale des CERO consiste à maintenir un niveau minimum d’entraînement opérationnel et militaire pour les réservistes (Personnel Naviguant et Personnel Non Naviguant). Commandés par un officier d’active, les CERO peuvent aussi mener des missions secondaires au profit de la Défense opérationnelle du territoire (DOT), aux ordres des commandants de régions aériennes (liaison, observation…). L’insigne visible sur le premier Vanneau de la photo est celui du CERO de Nancy : un écu noir à une aigle bicéphale éployée.

Sources :
Michel Baron, Guy Fruchart, Jacques Hémet, Gilbert Neel, Bernard Palmieri
Le Fanatique de l’Aviation N°104 de juillet 1978 au n°108 de novembre 1978 : les Morane Saulnier « Vanneau » par Edouard Mihaly.
http://www.traditions-air.fr