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Caudron G.3 F-AIGS à cabine fermée

Caudron G.3 F-AIGS à cabine fermée @Claude Mirabel

Caudron G.3 F-AIGS à cabine fermée @Claude Mirabel

Claude Mirabel m’a envoyé plusieurs photos de son grand-père Raoul Lhuillery . On le voit ici devant son Caudron G3 F-AIGS (c/n 50) à La Jouannière prés de Bonneval en 1927. Raoul Lhuillery alors négociant a acheté  cet avion en 1926 à un propriétaire de stock pour la somme de 7250 francs et l’a fait enregistrer le 14 janvier 1927. Il utilisait cet avion au départ d’Orly pour ses déplacements personnels et professionnels, ne volant que par  temps calme car selon lui  » par grand vent, vous allez moins vite qu’a bicyclette. »
Raoul Lhuillery  a  lui même transformé son avion en l’équipant d’une cabine fermée de type conduite intérieure par l’ajout de deux longerons de frêne au dessus de la carlingue se rejoignant à la pointe arrière. Il a supprimé la double commande et remplacé l’unique siège par un banc deux places côte à côte pour emmener les membres de sa famille et ses enfants en particulier, le siège arrière a été rehaussé donnant au pilote une fois en vol une visibilité excellente même par dessus le moteur. On entre dans la cabine par une porte coté droit de 1, 20m sur 0,60m. Les autres ouvertures, y compris le carreau coulissant à hauteur du poste de pilotage, sont garnies de verre triplex, le reste étant du contreplaqué de 6 millimètres d’épaisseur.
L’avion possède un réservoir de 65 litres d’essence et 20 litres d’huile. A 1000 tours/min la consommation est de 20l d’essence et 3 litres d’huile. Selon Raoul Lhuillery qui était propriétaire du terrain et du hangar abritant son avion, le coût de revient  de l’avion, amortissement compris, était alors de 100 francs/h  dont 70 francs  de carburant.
Raoul Lhuillery était assez bon visionnaire en déclarant «  L’aviation civile démarre lentement, Les appareils modernes sont très chers et ceux qui pourraient devenir pilotes-touristes croient l’avion plus dangereux que l’auto. Alors que d’ici quelques années, un pilote prudent aura beaucoup moins de chances d’accidents en l’air qu’avec sa voiture… »
Il ajoute : « Mais il faut pour ça observer quelques vieilles règles : partir et atterrir vent debout (ndlr : face au vent) et face à un espace libre, éviter les acrobaties inutiles qui fatiguent l’appareil, faire et rattraper souvent des pertes de vitesse. Ne voler que de grand sang-froid, sans excitation artificielle. il n’est pas bon de se donner du cran avec du champagne…. »

Après avoir volé plus de 300h, Raoul Lhuillery  a revendu son Caudron G3 le octobre 1930 à G Mesple-Minstier, Cusset (Alliers).

Caractéristique du Caudron G.3

  • Motorisation : Gnome de 80 ch
  • Envergure :  plan supérieur 13,90 m plan inférieur 7,30 m
  • Longueur : 7,30 m
  • Surface alaire : 30 m²
  • Poids à vide : 350 kg sans la cabine
  • Poids Maximum : 625 kg
  • Charge utile : 275 kg
  • Vitesse maximale : 100 km/h
  • Montée à 500m : 6 minutes

Sources des informations :

Claude Mirabel

Les Ailes  N°436 24 octobre 1929 Raoul Lhuillery, pilote et chasseur par Jean Romeyer (collection Air France BnF Gallica)


Le baptême de l’air d’une nonagénaire

Potez 36.F-ALBD Raoul Lhuilery

Raoul Lhuillery et sa tante madame Chevillet,  ©Claude Mirabel

Cette photo de grande qualité m’ a été envoyée par Claude Mirabel, une petite fille de Raoul Lhuillery (19/06/1892 – 07/09/1958). Raoul Ernest Lhuillery breveté pilote militaire n° 7818 le 31/07/1917 à Etampes, puis breveté Aéroclub de France n° 7687 le 20/10/1917 sur Farman a voué sa vie à l’aviation du Caudron G3 jusqu’au Jodel construit par lui même

Posant devant son Potez 36 F-ALBD, cette photo témoigne du baptême de l’air que Raoul Lhuillery vient d’offrir à sa tante madame Chevillet pour ses 90 ans .

Celle ci  a  probablement été prise par un photographe du journal « les Ailes » puisque qu’elle a été prêtée par ce journal pour accompagner l’article publié dans le journal « le Messager » du 17 févier 1934 que l’association des amis de Bonneval m’autorise à reproduire ci dessous :

« Le baptême de l’air d’une nonagénaire.- Vivre au-delà de 90 ans, c’est très beau mais recevoir le baptême de l’air à cet age, c’est une prouesse qui mérite d’être signalée.
Notre compatriote, Mme Chevillet, qui a atteint ses 90 ans le 10 Janvier dernier et se porte à merveille, désirait depuis longtemps monter en avion. Elle avait pour cela toutes facilités, puisque son neveu est M. Raoul Lhuillery, l’aviateur distingué et même célèbre, puisqu’il fit déjà plusieurs fois le tour de France (NDLR 1932 et 1933).

Donc dimanche dernier, par un radieux soleil qui faisait augurer un printemps précoce, la courageuse nonagénaire fit son premier vol. Après avoir admiré notre cité « à vol d’oiseau», elle se déclara très contente de son petit voyage aérien et à sa descente de l’avion, elle dit que ce n’était qu’un début et désirait y retourner.

Nous adressons nos compliments à Mme Chevillet, qui veut suivre les progrès de la science et nous renouvelons à M.Raoul Lhuillery nos félicitations pour ce nouvel exploit.
Nous aurons le plaisir de faire paraître dans notre prochain numéro, la photographie de l’avion, du pilote et de sa passagère.« 

Ces deux photos publiées dans les éditions du 24 février et du 10 mars ne sont malheureusement pas d’aussi bonne qualité

 

Source des ainformations :

Claude Mirabel

les amis de Bonneval : http://lesamisdebonneval.free.fr/